Filière laitière Les producteurs de l’Opl ne savent plus comment est fixé le prix du lait
Le mode de calcul du prix du lait payé aux producteurs, très différent d’un collecteur à l’autre, pourrait aboutir à des écarts de 50 euros par 1.000 litres d’ici la fin de l’année, selon Véronique Le Floc'h, présidente de l’Opl.
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« La médiation sur le prix du lait a freiné son augmentation ». C’est la principale conclusion des producteurs de lait de l’Opl, la section spécialisée "Lait" de la Coordination rurale lors d’un point de presse au Space ce 10 septembre.
En fait, ils ne savent du tout plus comment est fixé le prix payé aux producteurs par les collecteurs depuis quelques mois. L’avance des 25 €/1.000 l en avril et mai derniers est devenue en juin et en juillet, pour certains collecteurs, un complément pour prendre en compte la conjoncture du marché laitier. Tandis que les producteurs de Sodiaal se demandent si ces mêmes 25 € seront déduits des prochaines payes de lait dans les semaines à venir ou s'ils sont acquis. Pour les mois à venir, les 25 € pourraient être fondus dans les prochaines hausses alors qu’ils devaient constituer un supplément.
Des écarts de 50 euros pour 1.000 l
Mais surtout, faute d’indicateurs fiables retenus et reconnus, le mode de calcul du prix du lait payé aux producteurs, très différent d’un collecteur à l’autre, pourrait aboutir à des écarts de 50 euros par 1.000 litres d’ici la fin de l’année, assure l’Opl. « Et ce sans atteindre les 400 €/1.000 litres déjà payés en Allemagne ou aux Pays-Bas ». Un prix qui ne couvrirait pas, du reste, les coûts de production des éleveurs selon Véronique Le Floc'h, présidente de la section spécialisée. Sur son exploitation, en intégrant une rémunération de 2 smic net par mois pour chacun des deux associés de son Earl, son coût de revient est de 427 €/tonne de lait. L’amortissement de son étable de 100 places (650.000 € en 2009) représente un surcoût de 100 €/1.000 l.
C’est en fait la vente directe de viande bovine qui permet de dégager les fonds nécessaires pour rembourser ses prêts.
Mais sa situation n’est pas prête de s’améliorer. Véronique Le Floc'h n’espère pas un prix supérieur à 370 €/1.000 l. durant l’automne à moins que la conférence d’octobre prochain au ministère de l’Agriculture donne un peu plus de visibilité pour les mois à venir. Aussi bien dans son exploitation que dans celle de ses collègues de l’Opl.
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