Œufs détruits en Bretagne La Fnsea comprend les craintes
PARIS (France), 09 août 2013 (AFP) - La FNSEA a réagi pour la première fois vendredi aux actions d'éleveurs bretons qui ont cassé des centaines de milliers d'œufs ces derniers jours, déclarant comprendre leurs revendications.
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« Les producteurs d'œufs français sont aujourd'hui à bout. Après avoir lourdement investi pour mettre leurs élevages aux normes "bien-être animal", ils doivent désormais faire face à une situation excédentaire, qui se traduit par une importante chute des cours et la dénonciation de contrats de production », écrit la puissante fédération dans un communiqué.
Mais elle tient à rappeler dans le même temps que la filière s'est déjà « mobilisée pour réduire le surplus de production » et que « du temps est nécessaire » pour que ces mesures portent leurs fruits. En attendant, la FNSEA demande aux pouvoirs publics de « soulager » la trésorerie des éleveurs qui ont dû mal à honorer le paiement de leurs charges et de l'alimentation de leurs animaux.
La Confédération paysanne, syndicat minoritaire, a de son côté réclamé que « la France et l'Union Européenne se dotent d'outils de régulation et de protection des marchés et des producteurs ».
« L'interprofession a préconisé la fermeture de certains bâtiments et de prolonger le vide sanitaire », a expliqué à l'AFP Philippe Juven, président de l'interprofession, le CNPO (comité pour la promotion de l'œuf, ndlr). Chaque année, les éleveurs renouvellent leurs poules pondeuses pour garder un niveau de productivité satisfaisant et, entre le moment où les poules anciennes partent et celui où les nouvelles arrivent, trois semaines de « vide sanitaire » sont requises pour nettoyer les locaux notamment. Le CNPO a donc proposé de prolonger cet espace de six semaines afin de parvenir à une pause dans la production de neuf semaines, ce qui, si tous les élevages le respectent, permettrait de faire baisser la production de 6 % à 7 %, explique Philippe Juven. Certains producteurs ont commencé à le faire en avril mais il faut quelques mois pour voir réellement les effets.
Après Ploumagoar (Côtes d'Armor) mardi et Carhaix (Finistère) mercredi, un collectif d'éleveurs en colère ont de nouveau détruit quelque 100.000 œufs jeudi soir à Morlaix (Finistère) et ont donné 5.000 autres œufs aux Restos du Cœur. Ils protestent contre la faiblesse des cours, dans un contexte de surproduction, tout en appelant à une réorganisation de la filière.
« Je comprends leur désarroi mais ce n'est pas en cassant des œufs qu'on arrivera à résoudre les problèmes », a estimé Philippe Juven, également vice-président de la Confédération française de l'aviculture (CFA), branche spécialisée de la FNSEA. Selon lui, les éleveurs bretons en colère sont parmi les rares producteurs à être dépendants à 100 % des cours de l'œuf, qui sont traditionnellement bas en ce creux estival. Car la plupart des éleveurs sont en contractualisation, c'est-à-dire qu'ils ont fixé par contrat un prix de vente avec leurs clients afin d'être moins tributaires de la volatilité des cours.
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