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Crise de l'oeuf Des producteurs bretons disent vouloir casser 100.000 oeufs par nuit

BREST, 07 août 2013 (AFP) - Des producteurs d'oeufs ont annoncé mercredi vouloir casser quotidiennement 100.000 oeufs sur la voie publique lors d'actions nocturnes en Bretagne afin de protester contre la faiblesse des cours dans un contexte de surproduction européenne.

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Dans la nuit de mardi à mercredi, « plus de 100.000 œufs ont été détruits dans les Côtes d'Armor lors d'actions chez (le distributeur) Lidl à Ploumagoar et sur un rond-point de Bourbriac », a indiqué à l'AFP un porte-parole du collectif informel de producteurs en colère. La permanence à Loudéac du député UMP des Côtes d'Armor, Marc Le Fur, a par ailleurs été taguée et recouverte notamment de l'inscription « Œuf on crève », a-t-il été constaté.

La destruction de 100.000 œufs par jour correspond à « 5 % de la production » des aviculteurs concernés, dans un effort pour faire remonter les cours, a indiqué le porte-parole, qui a souhaité conserver l'anonymat. « Nous appelons les grandes organisations d'acheteurs à en faire autant et à détruire eux aussi 5 % de leurs stocks », a-t-il ajouté.

Dans un communiqué, le collectif a indiqué qu'il demandait en outre une application « au niveau national » de la réduction de 5 % de la production, et la « mise à disposition par l'État d'un endroit pour détruire ces œufs » avec « contrôle et suivi de la disposition ». « Sans suivi de cette action » d'ici « dimanche », une « radicalisation du mouvement va arriver avec obligatoirement des dommages collatéraux. Nos élevages et nos familles sont exsangues », est-il précisé dans le communiqué.

Les producteurs d'œufs protestent depuis plusieurs mois contre la faiblesse des cours, qui ne permettent plus selon eux de couvrir la hausse des coûts de production et surtout d'amortir d'importants investissements consentis en application d'une directive européenne sur le bien-être des pondeuses, entrée en vigueur en janvier 2012.

En 2012, le prix de l'œuf avait fortement crû en raison d'une pénurie relative due à cette phase de mise aux normes. Mais aujourd'hui, « l'offre est excédentaire et, malgré les prix de revient très élevés, la grande distribution et l'industrie tirent constamment les prix vers le bas », déplore Yves-Marie Beaudet, président de la section œufs de l'Union des groupements de producteurs de viande de Bretagne et des Pays de Loire (UGPVB), qui représente 40 % de la production française d'œufs avec 20 millions de pondeuses.

Ainsi, « le prix moyen payé aux producteurs est tombé à 75 centimes le kilo (4,57 centimes par œuf, ndlr) alors que le prix de revient est de 95 centimes », selon Yves-Marie Beaudet. L'UGPVB, qui souligne ne pas s'associer aux opérations coup-de-poing, estime que l'Union européenne souffre d'un excédent de « 15 à 20 millions » de pondeuses, sur un total d'environ 350 millions. « C'est pourquoi nous avons réduit notre production de 7 % depuis avril et envisageons une nouvelle baisse de 5 % pour soutenir les cours. Il est hors de question de continuer à laisser spéculer sur le prix de l'œuf », a déclaré Yves-Marie Beaudet à l'AFP.

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