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L’élevage, «cause nationale» le 23 juin Xavier Beulin : « C’est un cri d’alarme que nous lançons au gouvernement »

Dimanche 23 juin, les éleveurs du syndicalisme majoritaire défileront en masse à Paris pour rappeler au gouvernement ses nombreuses doléances pour sauver l’élevage français, avant d’accueillir le public dans un « village agricole » installé aux Invalides. Avec de très nombreux sujets à aborder, la réussite de la mobilisation n’est pas acquise. A suivre en direct sur Web-agri.fr.

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Dimanche 23 juin, les éleveurs de la Fnsea et de JA, ici à Beauvais le 12 avril dernier, défileront dans les rues de Paris, pour expliquer aux citoyens la situation grave dans laquelle se trouve l'élevage français. (© Terre-net Média)

Après leur première mobilisation en régions le 12 avril dernier, la Fnsea et Jeunes agriculteurs vont battre à nouveau le pavé pour défendre la cause nationale de l’élevage français. Dimanche 23 juin dès 10 heures, le syndicalisme majoritaire entend réunir environ 10.000 agriculteurs et plus de 600 animaux venus de toute la France pour défiler à Paris, entre Montparnasse et l’esplanade des Invalides. « C’est un cri d’alarme que nous lançons au Gouvernement », a expliqué Xavier Beulin, le président de la Fnsea, lors de la présentation de l’événement à la presse mercredi 19 juin.

Dès dimanche midi 23 juin, vous pourrez suivre la manifestation de la Fnsea et JA sur web-agri.

La manifestation se déroulera en deux temps. Après un défilé à vocation davantage syndicale, les éleveurs accueilleront, à partir de 14 h sur l’esplanade des Invalides, les Parisiens « dans une ambiance plus festive » au sein d’un « village agricole » composé de stands régionaux, ainsi que de stands animés par les interprofessions et associations spécialisées participantes (Passion céréales, Cniel, Interbev, Inaporc, Fnp, Fnb, Fno, entre autres).

Un troisième temps viendra même s’ajouter dans les jours qui suivront, puisqu' « un rendez-vous a été acté par François Hollande pour discuter des revendications », comme l’a annoncé le leader de la Fnsea.

La problématique des prix demeure

Cet exercice de mobilisation syndicale et de sensibilisation du grand public sur les difficultés de l’élevage ne sera pas aisé tant les revendications et les sujets liés sont nombreux.

Le cahier des doléances des deux syndicats Fnsea et JA est effectivement dense. Et malgré la médiation entreprise dans la filière laitière pour faire appliquer une hausse des prix aux distributeurs et transformateurs, la problématique de la répercussion de la hausse des coûts de production sur les prix demeure intacte.

La loi sur la consommation présentée par Benoît Hamon qui est censée rééquilibrer les négociations commerciales entre les distributeurs et les fournisseurs ne satisfait pas le syndicalisme majoritaire. Son article 62 dispose bien que les contrats devront prévoir une clause de renégociation du prix permettant de tenir compte « des fluctuations des prix des matières premières ». « Mais les indices pour appliquer cette clause doivent être définis par les parties », explique Xavier Beulin qui demande de revoir ce point. Car face aux Gms, « cela restera le pot de terre contre le pot de fer ». 

Stop à la surenchère environnementale ! »

Deuxième chapitre de revendications : la « simplification des normes environnementales et l’arrêt de toute surenchère réglementaire et fiscale ». Ce sont des impératifs selon les leaders de la Fnsea et de JA. Malgré la condamnation de la France par la justice européenne concernant la Directive nitrates, les deux syndicats veulent encore croire qu’une certaine souplesse reste possible dans la mise en place du cinquième programme d’actions, notamment en matière de calendrier d’épandage, de capacités de stockage des effluents et surtout de délimitation des zones vulnérables.


Xavier Beulin, le président de la Fnsea, demande au Gouvernement que soit prise en compte la logique de marchés qui impacte durement les filières d'élevage. (© Terre-net Média)

La Fnsea veut aussi rappeler son opposition à l’écotaxe « poids lourds », qui sera mise en application le 1er octobre prochain. Hormis dans le secteur laitier, dont la collecte sera exemptée de cette taxe, « toute nouvelle fiscalité écologique viendra affecter la compétitivité des exploitations ».

Quant à la Pac, dont la réforme est susceptible d’être entérinée lors du prochain Conseil des ministres de l’UE à Luxembourg les 23 et 24 juin prochains, Xavier Beulin a eu l’occasion de rappeler la position de son syndicat, notamment sur les mesures en faveur de l’élevage.

Défendre l’exception alimentaire et agricole française

Communiquer sur tous ces sujets techniques auprès du grand public ne sera guère facile. Mais la Fnsea et JA comptent bien profiter de la négociation en cours d’un nouvel accord de libre-échange entre l’UE et les Etats-Unis pour simplement défendre « l’exception alimentaire et agricole française » auprès des citadins. « Pourquoi la France ne soutient-elle pas notre modèle alimentaire avec la même pugnacité qu’elle défend l’exception culturelle française ? » s’interroge le leader de la Fnsea. « Le consommateur doit comprendre que l’exigence de qualité des produits et de traçabilité de l’origine est incompatible avec la linéarité que tentent d’imposer les Etats-Unis. »

Le syndicat veut ainsi convaincre les citoyens que ses revendications, en matière de prix, d’environnement et de réforme de la Pac contribuent à « sauver l’élevage », partie intégrante de l’exception agricole française.

Par ailleurs, « le consommateur doit être pleinement conscient de son rôle en matière de prix juste », surenchérit François Thabuis, le président de JA. Les éleveurs l’expliqueront de manière très concrète aux visiteurs grâce à plusieurs exemples, comme la décomposition de la valeur ajoutée dans la filière alimentaire, ou les conséquences en rayon de la hausse réclamée des prix à la production.

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