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Maïs fourrage Les rendements sont-ils déjà affectés ?

D’après un sondage en ligne sur Web-agri, plus de deux tiers des éleveurs craignent que leur rendement en maïs fourrage soit d’ores et déjà affecté. Pour Bertrand Carpentier d’Arvalis-Institut du végétal, il est encore trop tôt pour se prononcer sur les rendements tant que la date de floraison n'est pas atteinte.

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Sondage en ligne réalisé sur Web-agri.fr du 05/06 au 17/06/2013. 790 votants.

L’avis de l’expert : Bertrand Carpentier, Ingénieur maïs fourrage région Nord chez Arvalis - Institut du végétal.

« Globalement, les maïs fourrage ont actuellement 15 à 20 jours de retard de végétation, avec des situations assez hétérogènes. Les semis précoces de début avril ont généralement supporté les mauvaises conditions climatiques d’avril-mai et sont pour la plupart au stade 4-5 feuilles. Les semis tardifs autours du 15-20 mai sont encore très jeunes mais normalement en bonne santé. Certains maïs peuvent souffrir et devenir rouge au stade 5-6 feuilles, au moment du sevrage. Ce phénomène de rougissement est plus souvent lié à la génétique qu’au stress et il n’y a pas lieu de s’inquiéter outre mesure.

2013 est une année globalement difficile, mais cela dépendra beaucoup de la météo sur l’arrière-saison. Si les mois de septembre-octobre se déroulent sans stress climatique, avec de la lumière, nous pourrons alors oublier les difficultés du mois de mai. En 1982 par exemple, les semis ont été faits au 7 juin et tout s’est bien passé après. A l’inverse, en 2011, les maïs faisaient 80 cm de haut à la mi-juin. Deux éléments vont conditionner le rendement : la densité et la date de floraison.

Des densités très hétérogènes

Du côté de la densité, il y a tous les cas de figure. Il n’est pas rare de voir des champs qui ont perdu 20.000 plants/ha, sachant que 10.000 plants/ha en moins représentent une perte finale d’une tonne de matière sèche. Dans quelques zones, les agriculteurs n’ont pas semé de maïs et et ne le pourront pas cette année. En Champagne-Ardenne, certains maïs en place sont totalement inondés. La situation est relativement correcte dans les régions d’élevage de l’Ouest, des Pays de Loire et du Nord. Mais elle est parfois catastrophique dans celles plutôt orientées vers le maïs grain comme l’Aquitaine, la Sologne, la Bresse, la vallée de l’Ain, de la Marne, de la Seine ou le sud de l’Alsace.

Noter sa date de floraison

Tant que la date de floraison n’est pas atteinte, il est encore trop tôt pour se prononcer sur les rendements. A la floraison la partie tige-feuilles est établie, ce qui représente 50 % du rendement. L’autre moitié du rendement se gagne après cette date avec le remplissage des grains. C’est pour cela qu’il est important de bien noter sa date de floraison pour connaître sa date probable de chantier d’ensilage. Quinze jours de retard en juin entraînent une dizaine de jours de retard au 1er août autour de la floraison, puis 15 à 20 jours de retard à la récolte.

Tout cela dépendra également des choix de précocité des variétés. De nombreux agriculteurs ont tendance à prendre le risque de choisir des hybrides un peu trop tardifs par rapport à leur région. Mais ceux qui ont semé trop tard ces variétés limites en précocité, risquent de devoir récolter à sous-maturité avec un potentiel de rendement en grain plus faible. »


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