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Pratiques d’alimentation au printemps Le « tout herbe » serait de moins en moins plébiscité par les éleveurs

D’année en année, la tendance se confirme : de plus en plus d’éleveurs laitiers distribuent de l’ensilage de maïs 365 jours par an. D’après un sondage de Web-agri, seuls 15 % ferment leur silo ce printemps.

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L'herbe est le fourrage le plus économique. Pour bien la valoriser, le maïs doit être rationné. (© Terre-net Média)
Selon une enquête de la Chambre d’agriculture de Bretagne*, la proportion d’élevages bretons qui ont fermé leur silo d’ensilage de maïs au printemps était de 33 % en 2009, alors qu’elle atteignait 47 % en 2007 et 65 % en 2004. Dans le même temps, la surface pâturée est restée stable à 30 ares par vache, de même que la part de maïs ensilage dans la Sfp (surface fourragère principale) à 39 %.

« Or la fermeture du silo de maïs permet une valorisation optimale de l’herbe par le pâturage dès lors que les vaches disposent d’au moins 25 à 30 ares de surface pâturée par animal, ainsi qu’un gain de temps sur le travail d’astreinte », fait remarquer Jean-Marc Seuret de la Chambre d’agriculture des Côtes d’Armor.

Augmentation de la production laitière par vache

D’après l’étude, pour près de la moitié des élevages enquêtés, le maintien du maïs est principalement lié à l’augmentation du volume des livraisons de lait, qu’il s’agisse d’une croissance de la production par animal ou d’une hausse du nombre de vaches. Cela est surtout le cas dans les exploitations où la surface en herbe pâturée par bête est inférieure à 30 ares et dans celles de plus de 55 vaches. L’abondance de stocks déclenche également souvent un maintien du silo ouvert.

Une pratique rassurante

« Les éleveurs enquêtés connaissent les avantages de l’herbe, mais ils trouvent rassurant de maintenir le maïs ensilage. L’herbe, surtout en plat unique, véhicule un grand nombre d’idées reçues quant à un impact négatif sur la santé des vaches, mais aussi sur la reproduction. Les exploitants ont tendance à imputer des inconvénients aux systèmes "tout herbe". Cependant, ils ne voient pas ou très peu de changements avec le maintien du maïs au niveau sanitaire. »


Les freins à la fermeture du silo de maïs. (© Terre-net Média)

L’avis des éleveurs enquêtés :

- Avantage de la fermeture du silo :

  • Moins de travail d’astreinte
  • Moins de pertes de maïs au tas (en quantité comme en qualité)

- Inconvénients de la fermeture du silo :

  • Pertes d’état des VL
  • Stress de l’éleveur
  • Excès d’azote
  • Production laitière plus faible et irrégulière

 

Parmi les élevages qui gardent le silo ouvert au printemps, la quantité moyenne de maïs ensilage distribuée est de 4 kg de matière sèche par vache et par jour. « Dans ces conditions, on peut penser que la non fermeture du silo de maïs n’est que peu ou pas impactant sur le coût alimentaire, la distribution d’ensilage de maïs se substituant à l’apport de concentré énergétique. »

Valoriser l’herbe avec le maintien le plus économique possible du maïs

« L’amélioration de la valorisation de l’herbe pâturée est un vrai défi car cela reste un levier majeur dans la maîtrise des coûts de production, estime Jean-Marc Seuret de la Chambre d’agriculture de Bretagne. Deux pistes se dégagent de cette enquête en matière de conseils :

 - la première est de rassurer les éleveurs qui ont augmenté la taille de leur cheptel sur le fait qu’ils puissent encore fermer le silo, et d’apporter des solutions pour faciliter le pâturage.

 - la seconde concerne les éleveurs pour qui le maintien de maïs au printemps n’est pas un choix dicté par un agrandissement de troupeau. Pour eux, l’amélioration de la valorisation de l’herbe passe par des pratiques de maintien du maïs les plus économiques possibles : quantités de maïs limitées, silos adaptés, … »

Printemps 2013 : les trois quarts des éleveurs français maintiennent le maïs


Sondage en ligne réalisé sur Web-agri.fr du 14 au 21 mai 2013. (© Terre-net Média)

Selon les résultats d’un sondage en ligne auquel 477 lecteurs de Web-agri ont répondu, seuls 15 % d’entre eux ferment leur silo de maïs durant ce "printemps" 2013.

Cette année, malgré le prix élevé des correcteurs azotés, nécessaires aux rations à base de maïs, la tendance n’est pas au tout à l’herbe. Les conditions météo exécrables n’y sont sans doute pas étrangères. Ajoutons à cela, le développement des robots de traite (15 % des lecteurs) qui ne facilite pas le pâturage, ainsi que l’agrandissement des troupeaux et l’affectation de certaines surfaces fourragères aux grandes cultures. D’autre part, pour pallier aux aléas de production, les éleveurs ont sans doute tiré des leçons des deux derniers printemps : une sécheresse en 2011 et un printemps assez pluvieux en 2012 avec une herbe de qualité souvent médiocre.


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