Manif' devant l'Assemblée nationale La Confédération paysanne exige un débat pour sauver l'élevage

C’est devant l’Assemblé nationale, quelques heures après la manif "coup de poing" de la Fdsea et de Ja Ile-de-France à quelques centaines de mètres de là, que la Confédération paysanne (CP) a poursuivi, ce mercredi 16 janvier, sa campagne  "Sauvons l'élevage ! ".

Avec nettement moins de moyens que les agriculteurs de la Fnsea, la trentaine de syndicalistes de la CP a investi l'entrée de l'Assemblée nationale, à Paris, en y étalant de la paille.

Pour Philippe Collin, porte-parole et Gérard Durand, secrétaire général, il y a urgence à « sauver l'élevage », en entamant, d'abord un débat parlementaire sur ce dossier.

La nouvelle directive Nitrates et la pression environnementale en général ne sont qu’une partie des problèmes de l'élevage, contrairement à ce que laissait entendre l’appel à manifester du syndicat majoritaire ce matin. Pour la CP, le problème de l’élevage, c'est d’abord une question de revenus des agriculteurs. « Tant que les éleveurs ne seront pas justement rémunérés, nous continuerons à voir disparaître des éleveurs ».

En début de semaine, la Confédération paysanne avait une nouvelle fois dénoncé, dans un communiqué, la situation dans la filière laitière. « Tous les prix agricoles, sauf le lait, ont progressé sur l’année 2012. Les producteurs de lait subissent ainsi une double peine : d’un côté, la baisse du prix du lait et de l’autre, l’augmentation des céréales et des tourteaux, ont-ils expliqué. Dans le même temps, certaines entreprises laitières annoncent un prix de 303 €/1.000 l pour le mois de janvier : c’est intolérable et injustifié ! » 

Manifestations : surenchère ou pas surenchère ?

Le 16 janvier 2013 a été une grande journée de manifestation. Boostés par l'appel de la Fnsea, les agriculteurs du syndicalisme majoritaire ont investi les rues dans de très nombreuses villes. En Vendée, l'un des départements où la mobilisation a été la plus forte, les autorités ont compté pas moins de 1.000 tracteurs et 2.000 agriculteurs à la Roche-sur-Yon. Et ce n'est qu'un exemple.

Avec les agriculteurs de la Fnsea mobilisés un peu partout en France au nom de la pression environnementale trop grande, et les militants de la Confédération paysanne devant l'Assemblée nationale pour sauver l'élevage, difficile de ne pas en conclure qu'à quelques jours des élections Chambres d'agriculture, les syndicats se sont engouffrés dans une certaine surenchère syndicale, même si les premiers intéressés s'en défendent.

C’est en fait lorsque tous les nouveaux élus se retrouveront pour travailler et négocier ensemble que nous serons en mesure de le savoir une fois pour toute.