Irrigation, conditionnalité, nitrates Face à la pression environnementale, des milliers d’agriculteurs dans la rue !
En Bretagne, Picardie et Midi-Pyrénées, les manifestations se multiplient ! Entre la révision de l’application de la directive nitrates, le gel du "plan eau" et les contrôles conditionnalité trop stricts, les agriculteurs dénoncent « l’écologie technocratique » menée par le Gouvernement.
Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.
En plein coeur de la manifestation de Toulouse, ce vendredi matin 7 décembre 2012. (© K. Serres) |
« Aujourd'hui, on veut exprimer notre ras-le-bol », a déclaré à l'Afp Hervé Peloffi, président de la Frsea Midi-Pyrénées. « On a déjà beaucoup évolué, on essaie de respecter les mesures administratives, mais il ne faut pas être trop strict », a-t-il estimé.
Réglementations injustifiées et incohérentes
Le ras-le-bol des agriculteurs sur « l’écologie technocratique » en général, concerne essentiellement trois dossiers. Dans le Sud-Ouest, c’est surtout la redéfinition du contour des zones vulnérables, dans le cadre de la réforme de l’application de la directive nitrates, qui inquiète.
Le préfet de Midi-Pyrénées, coordinateur pour les trois régions couvertes par le bassin hydrologique Adour-Garonne, doit décider, avant fin décembre, le contour de ces zones vulnérables et les restrictions qui vont avec. « Après plusieurs mois de négociations, nous voulons lui rappeler que nous n'accepterons pas des règlementations injustifiées et incohérentes », a rappelé Hervé Peloffi.
Dans le Sud-Ouest, c’est aussi la question de l’irrigation qui pose problème. Le plan de gestion de l’eau, qui avait été arraché à Nicolas Sarkozy en juin 2011, a finalement été enterré par la nouvelle équipe gouvernementale. « Ce n'est pas seulement la culture du maïs qui est menacée, mais aussi l'arboriculture ou la nourriture des vaches », a expliqué Hervé Peloffi. Il fustige, par ailleurs, « le fait que l'administration traite tout pareil », sans tenir compte des différences de nature des terrains ou des conditions hydrogéologiques.
Il s’agit aussi, pour les producteurs, de mettre la pression sur Philippe Martin, député du Gers, missionné pour explorer, avec les acteurs concernés, des pistes pour améliorer la gestion quantitative de l'eau.
Trop de formulaires et de contrôles
Jeudi 6 décembre, c’est à Laon, dans l’Aisne, que les agriculteurs avaient investi les rues pour manifester leur ras-le-bol. « Entre les contraintes administratives et environnementales, un éleveur doit remplir en moyenne près de 25 formulaires par an et subir quatre ou cinq contrôles qui mobilisent à chaque fois une journée », a indiqué à l’Afp Olivier Dauger, président de l'Union des syndicats agricoles de l'Aisne, entouré de 250 à 400 agriculteurs en colère.
En Bretagne aussi, la coupe est pleine en matière de réglementation. Un millier d’agriculteurs ont manifesté mercredi 5 décembre à Morlaix, dans le Finistère, à l'appel du syndicalisme majoritaire. « Il s'agit de réveiller les consciences, de lancer un appel aux élus sur les contraintes réglementaires, administratives et environnementales qui s'empilent et pèsent sur l'agriculture », a déclaré Thierry Merret, président de la Fdsea locale.
Même la Confédération paysanne dénonce « un empilement des normes et une imprécision des textes » qui « aboutissent à trop d’interprétations locales ». Le syndicat demande un moratoire sur les contrôles conditionnalité jusqu’à ce que la pertinence des critères sur lesquels ils s’appuient soit réexaminée collectivement, en présence de l’ensemble des professionnels. « Nous dénonçons l’acharnement répressif injustifié exercé sur les éleveurs d’ovins et de caprins » .
Pour accéder à l'ensembles nos offres :