Concours d'animaux de boucherie A Cholet (49) - La douche froide pour les éleveurs et engraisseurs

Grand prix de championnat vendu à Sébastien Raimbaud, boucher de Cholet.(© Terre-net Média)

La renommée de Cholet, 1^er marché français de gros bovins de viande n’est plus à faire, et son concours est le reflet du savoir-faire de ce grand bassin de production. Les organisateurs de cette 9^ème édition ont encore amélioré le déroulement du concours et la mise en scène de la vente aux enchères des Grandes Championnes.

Avec la pluie incessante qui empêche le travail dans les champs, de nombreux éleveurs de toute la région se sont déplacés pour admirer une présentation plus relevée que l'an passé. Des panneaux masquent 400 animaux formés et culards issus des élevages du Maine-et-Loire et des départements limitrophes. Toutes les races sont présentes, ce qui offre une très belle galerie au citadin de la ville. La lecture du palmarès assurée par Gilles Bourdeleix (Député-maire de Cholet et Président de la Communauté d’Agglomération du Choletais) se fait sous l’attention d’un public attentif, mais impatient de découvrir les Championnes.

4€/kg de moins que l'an passé

Les trois grand prix sont décernés respectivement à  Maurice Loizeau de Mortagne-sur-Sèvre (85) pour une génisse blonde d'Aquitaine (Grand Prix du concours 2012), à Alain Aminot de Noirterre (79) pour une vache parthenaise (Prix Coup de cœur) et à Jean-Luc Gonnord de Loublande (79) pour une génisse parthenaise (Prix de la Boucherie).

Cachées par une tenture noire, les lauréates sont dévoilées une à une pour le début de la mise aux enchères. C’est à ce moment que l'ensemble du public présent a ressenti que cette édition 2012 serait très tendue. Les trois grandes championnes vendues aux enchères se sont valorisées 4€/kg de carcasse de moins que l'an passé. Le prix de la boucherie n'ayant même pas reçu la moindre enchère. Le tempo était donné.

Des acheteurs absents

Les efforts de présentation et la haute qualité des animaux présentés, n'ont pas suffi à attirer les acheteurs. Dans un climat commercial où de nombreux opérateurs pressentaient un commerce très tendu, l'absence de deux grandes enseignes (qui ont boycotté le concours après les manifestations et les dégradations du week-end dernier sur le Choletais) et de plusieurs autres acheteurs importants ont fait plonger les prix.

A l'ouverture des ventes, les vendeurs cherchaient les acheteurs et lorsque les relations commerciales leur permettaient de rentrer en contact, pas question de louper la vente. Sva pour Intermarché et Aim pour Carrefour sont présents, mais avec un carnet de commandes moins garni que l'an passé.

« La progression des prix dans le commerce conventionnel laisse moins de place aux animaux de concours et nos magasins préfèrent concentrer leurs actions sur les périodes plus favorables à la vente (Noël et Pâques) » souligne un responsable boucher d’une grande surface. Les bouchers Choletais et de la région étaient également présents, mais dans un contexte identique, ils n'ont pu animer les ventes.

Après 2 heures de vente, près de 20 % des animaux n'avaient pas trouvé preneur sur le concours et les téléphones portables ont été d'un grand secours aux négociants pour proposer de très bons animaux à des clients souvent peu habitués des concours ou qui avaient choisi de faire l'impasse cette année face aux tarifs pratiqués l'an passé.

Une grande amertume

Le résultat est navrant pour les éleveurs, qui ont préparé ces animaux durant de long mois, avec des aliments onéreux et qui, au final, vendent leur animaux près d'1€/kg en dessous de l'an passé. Une majorité d’animaux primés ont été commercialisés entre 5,00€ et 5,80€. Le déséquilibre offre/demande fait plonger les prix. Un acheteur témoigne : « cette génisse limousine, je l'ai achetée 5,80€, l'an passé la même me coûtait 6,87€ ». Les tarifs obtenus pour les animaux non primés (mais disposant d'un diplôme) sont au même niveau que ceux pratiqués le lundi sur le foirail et parfois moins.

Au final, 2012 laisse une grande amertume aux organisateurs qui se sont démenés pour le bon déroulement de ce concours. Les jurys avaient relevé une très grande qualité avec des animaux lourds et bien finis. Cela n'a pas suffi ! La plus grande déception reste aux éleveurs et aux engraisseurs qui n'ont pu valoriser leurs animaux comme ils l'auraient souhaité.

Néanmoins, après cette déception, ils seront encore nombreux à préparer leurs meilleurs animaux afin de venir, de nouveau, se confronter à l’élite de la production régionale pour le prochain concours qui se déroulera le 17 octobre 2013.

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