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Pâturage de printemps et sub-acidose Le « Baca » ? Quèsaco ?

Le pâturage de printemps entraine un risque de sub-acidose. Naturellement présent dans le système salivaire et sanguin, le bicarbonate de sodium en complément permet de tamponner le pH du rumen des vaches laitières, grâce à sa valeur Baca (Bilan alimentaire cations anions) élevée.

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La sub-acidose augmente les risques de boiteries.  (© Terre-net Média)

L’herbe jeune de printemps, fort appétante, entraine une baisse du pH dans le rumen. En effet, l’herbe nouvelle est généralement riche en glucides fermentescibles, d’où une forte production d’acides gras volatils (Agv) qui provoque une acidification du pH ruminale. Les jeunes pousses sont pauvres en cellulose, ce qui ne favorise pas la rumination et la salivation. Le premier signe d’alerte se trouve dans la baisse du TB. Si le rapport TB sur TP du lait de tank est inférieur à 1,25, alors la sub-acidose du troupeau est évidente.

Au retour du pâturage, certaines vaches prennent l’habitude de boire les urines de leurs congénères pour chercher à tamponner le pH de la panse. Chez les vaches en lactation le pH urinaire doit être compris entre 8 et 8.4. Si le pH urinaire est inférieur à 8, il est judicieux d’apporter du potassium et du sodium. Au-delà de 8.4, il faut identifier l’origine des excès en potassium et en sodium ou le déficit en chlore et soufre.

Baca ? quèsaco ?

Bicar Z


Bicar Z (© DR)
Le Bicarbonate de sodium « Bicar Z », peut être apporté en complément dans la ration pour laitières. Il est également possible d’en distribuer en libre-service à disposition des VL en stabulation matin et soir en période de pâturage.
Naturellement présent dans le système salivaire et sanguin, le bicarbonate de sodium apporté à raison de 200 à 250 g/jour/VL constitue une bonne solution pour prévenir le risque d’acidose lors du pâturage de printemps. Le pouvoir tampon du bicarbonate de sodium est dû à son « Bilan alimentaire cations anions » (Baca) très élevée (près de 12.000 mEq/kg). Le Baca est la différence entre les apports en potassium (K), sodium (Na), en chlore (Cl) et souffre (S). La valeur Baca se calcule ainsi : (K+Na) – (Cl +S). Le prix d’une analyse du Baca se situe aux alentours d’une soixantaine d’euros.

Une ration de vaches en lactation doit présenter un Baca compris entre 240 et 280 mEq / Kg de MS. Apporter l’équivalent de 1 % de bicarbonate dans le poids total de la ration en matière sèche, élève la ration de + 117 mEq /kg, ce qui correspond généralement à un bon niveau de correction du Baca dans la ration.

Attention aux excès de chlore et de souffre

En été, lorsque la température dépasse les 25 °C, le Baca idéal devra être plus élevé, entre 300 et 350 mEq/ kg MS. De plus, la qualité de l’eau d’abreuvement peut jouer sur le Baca et le risque d’acidose. Une eau riche en chlore et/ou en soufre peut ainsi entraîner une baisse de plus de 40 % du Baca de la ration. Ce type d’eau peut engendrer des impacts importants sur une ration déjà acidogène à base de maïs.

D’autre part, l’ingestion d’aliments riches en soufre (pulpes de betteraves, drêches de brasserie, drêches issues de bioéthanol) provoque la formation de sulfures qui, du fait de leur insolubilité, ne sont pas absorbés ce qui contribue à abaisser la valeur Baca et donc à accroître l’apparition d’une pathologie digestive.

De la même façon, une eau de boisson trop pauvre en chlore et soufre peut représenter un facteur de risque d’hypocalcémie pour les vaches taries. Au tarissement, la valeur Baca de la ration doit passer d’environ 100 mEq / kg un mois et demi avant le vêlage, puis être nulle au vêlage. Une fois en lactation, la valeur Baca peut atteindre les 300 mEq/j après une centaine de jours.

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