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Tchat Election présidentielle 2012 Pour Europe Ecologie-Les verts, René Louail répond à vos questions

Pendant une heure, mardi 17 mars 2012 de 18h à 19h, René Louail, conseiller d’Eva Joly sur les questions agricoles, était la voix de la candidate d’Europe Ecologie-Les verts à l’élection présidentielle, pour répondre à vos questions. Retrouvez toutes ses réponses.

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René Louail, conseiller régional en Bretagne, est
expert auprès d'Eva Joly, la candidate d'Eelv,
pour les questions agricoles. (© DR)
Mardi 17 mars 2012 à 18h, lors d’un tchat en direct d’une heure, René Louail, conseiller régional de Bretagne a répondu aux questions des agriculteurs sur le programme d’Eva Joly, candidate d’Europe Ecologie-Les verts.

 

Politique agricole commune, production biologique, biocarburants, développement des territoires, régulation des prix, installation, place de la France sur l’échiquier agricole mondial… Retrouvez ci-dessous les réponses que René Louail a apporté, en direct, aux questions des terrenautes.

René Louail s'est par ailleurs engagé à répondre aux autres questions qu'il n'a eu le temps de traiter pendant l'heure de tchat. La rédaction les publiera dès réception.

Retrouvez aussi prochainement, l'interview vidéo exclusive de René Louail, conseiller d’Eva Joly sur les questions agricoles.

 

 

 de "Sylvain 57 " Comment pensez vous qu'il soit possible de produire de la viande au cours de l'amérique latine, du lait au cours de l'océanie et des céréales au cours de l'europe de l'est en ayant des charges françaises et des contraintes environnementales qui nous obligent à laver plus vert que vert ?

 René Louail: Les pays de petits espaces comme la France ne sont pas en capacité à concurrencer des pays comme les Etats-Unis, le Brésil et l'Argentine et l'Ukraine demain. Donc c'est bien la mondialisation libérale des échanges appliquée à l'agriculture qu'il faut remettre en cause. D'où l'intérêt d'obtenir de nos dirigeants politiques nationaux et européens de s'engager à mettre comme priorité la question de la souveraineté alimentaire des peuples. Sur la question des charges, si nous sommes dans un vaste échange mondial, il est évident que nous ne résisterons pas. Idem sur la question environnementale. La mondialisation nivelle par le bas les exigences environnementales alors que la situation internationale nous amène à inévitablement à changer d'orientation parce que nous sommes devant des réalités plus violentes en termes de climat, d'emploi... Le libéralisme ne marche pas pour l'agriculture.

 de "Michel14 " Partout, nous lisons (et constatons) que nous consommons deux fois plus de foncier que les allemands. On nous demande de produire plus alors que nous avons toujours moins de terre pour y parvenir. Que proposez-vous pour arrêter la création de zones commerciales toujours plus grandes, zones artisanales qui sont souvent peu exploitées?

 René Louail: La politique foncière relève de la responsabilité de chaque pays membre de l'Union européenne. La question foncière est centrale. Nous sommes le pays qui gaspille le plus de terres agricoles. Nous perdons un département tous les 7 ans. Je suis un des vices présidents foncier en Bretagne. Le gaspillage foncier est la priorité des proirités. Nous devons en même temps agir pour une meilleure répartition des terres entre les agriculteurs et donner une priorité aux jeunes installés, notamment dans l'Agrobiologie au détriment de l'agrandissement injustifié de certaines exploitations agricoles. Ca fait partie d'une des priorités que nous inscrivons dans la prochaine loi d'orientation agricole de la prochaine majorité politique en France.

 de "Stefanie " La réforme de la Pac, telle qu’elle se profile, se traduirait par de fortes baisses des aides à l'élevage alors que les revenus des producteurs sont les plus faibles. Comment comptez-vous y remédier ?

 René Louail: Depuis 2008 avec l'application du bilan de santé de la Pac, nous avions déjà la possibilité, par l'utilisation des articles 63 et 68, de rétablir un juste équilibre entre les aides à l'élevage et les aides injustifiées aux grands céréaliers à un moment où le prix était élevé. Le rééquilibrage des aides est nécessaire. Nous avons besoin de soutenir un type d'élevage désintensifié sur nos territoires. La Pac de 2014 à 2020 devrait prendre en compte cette réalité. Ce n'est pas dans le secteur céréalier que l'agriculture maintient un nombre d'emplois élevé...

 de "Jeanbon " En 2010, la conféderation paysanne a demandé à être représenté dans l'interprofession laitière. Certains syndicalistes ont même fait une grève de la faim. Êtes vous pour modifier les règles pour que tous les syndicats participent aux interprofessions.

 René Louail: En démocratie, le pluralisme doit s'appliquer en agriculture comme il s'applique déjà dans d'autres secteurs d'activité, comme notamment les syndicats de salariés. Le jusqu'auboutisme de la Fnsea pour faire entrave à la possible entrée des syndicats minoritaires dans les interprofessions est une attitude qu'on a vu dans certains pays totalitaires.

 de "escatien " pour lutter contre le rechauffement climatique doit ont reprendre pour travailler les boeux et les chevaux !!

 René Louail: Le réchauffement climatique, c'est une réalité. C'est maintenant. Tous nos modes de production, de consommation, d'échanges, doivent être revisités. Il nous faut envisager une agriculture plus économe et une agriculture qui permette de créer des "puits de carbone" afin de participer, à notre niveau, au refroidissement de la planète. La consommation d'énergie entre les systèmes dits "intensifs" et "d'agriculture durable" est de 1 à 7. Nous avons donc à réfléchir à une agriculture qui produise plus de valeur ajoutée et à une relocalisation de l'alimentation au niveau mondial. Nous ne pouvons plus par exemple, imaginer continuer à utiliser massivement des protéines d'importation des pays comme le Brésil pour produire plus de viande dans les pays du Nord et exporter une partie de nos surproduction dans les pays en voie de développement. Nous pouvons donc produire mieux tout en consommant mieux et mécaniquement par des systèmes plus autonomes. Ici, en France, 40 % de l'énergie fossile en agriculture est utilisée sous forme d'engrais azotés. Nous avons donc intérêt à utiliser des productions plus autonomes comme les légumineuses et nous avons aussi à réfléchir à une meilleure harmonisation des productions animales et végétales sur le territoire.

 de "dl " allez vous faire en sorte que ceux qui produisent gagnent leurs vies équitablement par rapport a ceux qui commercialisent ? que feriez vous pour que les agriculteurs arrête d' être montré du doigt en ce qui concerne l'environnement alors que beaucoup d 'effort sont fait dans ce domaine ? Est ce normale de partir a la retraite avec 550 € par mois aprés 40 ans de cotisations plus qu' excésives a mon gout ?

 René Louail: Sur la question des retraites, j'ai déjà répondu. Sur celle des revenus des paysans, la dégradation permanente est le résultat d'une dérégulation des marchés. Nous avons besoin d'une Pac avec des organisations communes de marché fortes, qui doivent instaurer la notion de prix minimum rémunérateur pour les paysans. Nous devons en parallèle réguler la production et les importations afin d'éviter le désastre du coût des surproductions. L'exemple de la crise du lait en 2008/2009 et de 5 ans de la crise porcine montre combien nous ne pouvons pas faire confiance uniquement aux acteurs économiques. Il est important de faire en sorte que la production de biens alimentaires soit encadrée par une instance internatioanle sous l'égide de l'Onu, l'Omc n'apportant aucune protection aux agriculteurs. Nous demandons l'instauration de la souveraineté alimentaire des peuples.

 de "laf.gilbert " Comment préserver l'agriculture après le désastre du plan phyto exécuté par Sarkozy et Nicolas Hulot. Croyez vous pouvoir déveloper le BIO alors que l'on arrive plus a survivre en intensifiant les cultures. Désolé mais on a trop de charges, L'agriculture est bientôt morte. C'est les autres pays qui vont produire a notre place.

 René Louail: On est dans une situation où l'on doit se préparer à construire l'Agriculture de "l'après pétrole". Actuellement, elle consomme 32 % de la consommation de l'énergie fossile et est responsable de 22 % des émissions de gaz à effet de serre. La question du climat n'est pas de main, c'est maintenant. Nous sommes dans une augmentation inquiétante de la température de la planète et nous devons faire face en même temps à d'autres menaces majeures: la baisse de la biodiversité dans le monde notamment. Signalons aussi la baisse des emplois paysans et l'augmentation vertigineuse de la faim et de la malnutrition.... Tous ces éléments nous amènent penser que nous devons construitre l'agriculture du 21ème siècle, ce qui n'est pas le cas actuellement.Le développement de la bio ne doit pas se limiter à une question de marché mais c'est toute une évolution de l'Agriculture qui doit faire face aux nouveaux défis.

 de "agriecol " bonjour, pensez vous que les agriculteurs sont des inconscients ou se font ils manipulés par la PAC ? Je pose cette question car la PAC a remis en cause la gestion de mon exploitation soumise a des pertes fianciers importantes et suivre les cycles biologiques sont devenus des contraintes.

 René Louail: La question de la Pac en éternelle réforme montre que celle-ci n'est plus adaptée aux besoins de la société moderne. La Pac doit être plus juste entre les agriculteurs européens et elle doit participer aux attentes de la société en termes de qualité de l'alimentation et de préservation de l'environnement et de l'emploi. Elle doit être légitime en innterne au niveau européen et en externe vis à vis des pays en voie de développement. Nous avions émis beaucoup d'espoir lors des premières annonces faites par le commissaire dacan Ciolos et lors de la consultation citoyennes, il y a deux ans. Aujourd'hui nous sommes en revanche très inquiets. Le poids des lobbys et de certaines organisations agricoles (Copa, Fnsea) font aujourd'hui évoluer une fois encore la Pac vers une politique agroalimentaire au détriment d'une politqiue agricole et d'aménagement du territoire.

 de "agriecol " Les retraites pourquoi sont elles si petites en agriculture qu'on ne peut même pas en vivre alors que la biodiversité a des fonds sans fin.... ? (si on l'avait détruit on aurait pas besoin de la reconstruire) mais le bien être animal passe avant le bien être humain d'ailleurs il n'y pas de controle ni d'évaluation. Merci de votre réponse

 René Louail: Vous posez deux questions qui méritent deux réponses. Sur la question des retraites, sachant que je suis moi-même à un an de la cessation d'activité, je trouve le niveau des retraites scandaleux au regard des efforts fournis par l'Agriculture et des services rendus à la société par les paysans. Cette situation est le résultat d'une gestion corporatiste d'un régime social en Agriculture qui n'a pas su prépaper l'avenir. Il fallait, lorsque nous avions un poids politique suffisant, intégrer le régime général. Le faible niveau de cotisations des paysans au régime des retraites est le résultat des prix agricoles toujours plus bas. Actuellement, si nous avions des retraites équivalentes au niveau moyen des autres catégories sociales, de nombreux paysans ne seraient pas obligés de vendre leurs outils de production; ce qui pénalise l'installation des jeunes qui pourraient sinon louer. Quant à la question sur le bien-être animal, elle ne correspond pas à la réalité. Lorsque les agriculteurs investissent dans l'outil de production, ils investissent aussi dans l'amélioration des conditions de travail et du bien-être animal.

 de "GILOOK " Pourquoi refuser tous les OGM alors que certains d'entre eux permettent de supprimer des traitements chimiques, suppression bénéfique pour l'environnement et la santé des agriculteurs?

 René Louail: Ce que vous affirmez est faux. Les plantes Ogm sont des plantes qui devraient elles-mêmes rentrer dans la nomenclature des pesticides puisqu'elles sont résistantes aux pesticides. L'introduction des plantes Ogm ne se justifie pas en Agriculture sur le plan économique et encore moins sur le plan environnemental. Si il y a une telle pression pour leur propagation, c'est parcequ'il y a des questions de brevets. Admettre les cultures Ogm, c'est admettre qu'une poignée de multinationales sera demain en capacité de contrôler la production de biens alimentaires comme au Malawi actuellement. Nous devons au contraire à developper la biodiversité des espèces animales et végétales la mieux adpatée à nos territoires. Sur cette question sensible des Ogm, nous savons aujourd'hui que leur introduction dans l'alimentation peut avoir des conséquences sur la santé et sur l'environnement. Les travaux du professeur Gilles Eric Seralini attestent la dangerosité des Ogm dans l'alimentation.

 de "ugolin " bjr, pourquoi etes vous contre les reserves d'eau pour compenser les déficits pluviometriques ?

 René Louail: L'eau devient de plus en plus rare. La meilleure façon de stocker l'eau se situe par une amélioration de la teneur en humus des sols. Dans certaines régions où on a créer des réserves collinaires ne sont pas remplies en hiver par un manque de pluviométrie. IL faut surtout adapter les productions au climat et au sol et réserver dans certains cas l"irrigation à la préservation des plantes pour semences et pour certaines plantes alimentaires.


 

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