Prévisions météorologiques Le point sur la sécheresse 2011 / 2012
La sécheresse entamée durant l'hiver 2010/2011 s'est régulièrement aggravée tout au long de l'année 2011, en dépit d'un été parfois humide mais inefficace en terme d'approvisionnement des nappes phréatiques. L'automne très sec suivi d'un hiver à nouveau sec ont encore dégradé la situation, d'après Frédéric Decker de MeteoNews.
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Malheureusement, les conditions anticycloniques se sont installées en janvier, bloquant l'accès des perturbations. Si le nord-est a tiré son épingle du jeu avec des précipitations « dans les normes », le reste du pays connaissait à nouveau des quantités faibles, voire nulles parfois dans le sud-est !
Le 2e mois de février le plus sec derrière février 1959
La vague de froid de la première quinzaine de février quant à elle a eu des effets très négatifs : l'anticyclone venue de Sibérie était accompagné d'air très sec et d'un vent de nord-est souvent soutenu. Les sols en surface se sont alors brutalement asséchés, mettant déjà la végétation en conditions de stress hydrique. Le retour de la douceur en fin de mois s'est déroulé une fois de plus sous des conditions sèches ou très peu arrosées. Il s'agit du deuxième mois de février le plus sec sur le pays derrière février 1959.
On espérait des giboulées en mars, mais le ciel en a décidé autrement, avec un nouveau blocage anticyclonique. Conséquences : les précipitations restent très faibles entre le 1er mars et aujourd'hui, inférieures à 20 mm presque partout (toujours nulles dans certains secteurs du sud-est où il n'a pas plu depuis janvier !). L'extrême nord fait exception grâce à l'important épisode pluvio-neigeux du début du mois (plus de 60 mm à Lille). Du 1er janvier à aujourd'hui, les pressions sont restées anticycloniques... 79 jours sur 80 en métropole !
80 % des nappes phréatiques en déficit
Les conséquences se font déjà ressentir : les sols superficiels sont déjà anormalement secs (plutôt comme une fin avril, voire un mois de mai dans le sud-est) et le taux de rechargement des nappes phréatiques entre octobre et mars a été très mauvais, n'ayant duré que 1 à 2 mois selon les régions, entre mi-décembre et fin janvier. 80 % des nappes phréatiques sont en déficit actuellement, notamment sur le Bassin parisien, sur le secteur du Rhône et dans le sud-ouest pour plusieurs grands aquifères. La tendance est à la baisse en ce début d’année 2012, puisque 51 % des indicateurs mesurés sont en baisse contre 26 % à un niveau stable et que moins d’un quart des points de suivi est en hausse (24 %).
Nos prévisions n'envisagent pas le retour d'un courant océanique dépressionnaire dans les 10 à 15 prochains jours. Seules quelques averses tomberont localement, notamment dans le sud-ouest ces prochains jours, sans incidence sur la sécheresse qui perdure et s'aggrave. À moins de connaître des mois extrêmement pluvieux entre avril et l'été, ce qui est peu probable, les conditions seront difficiles jusqu'au début de l'automne, au moins en profondeur, les besoins en eau augmentant rapidement avec le réveil de la végétation. Nous pouvons au moins éviter la sécheresse de surface avec des pluies régulières et suffisamment abondantes... Mais les tendances saisonnières (fiables à 63 %) ne vont pas vraiment dans ce sens...
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