Virus de Schmallenberg 277 élevages touchés dans 28 départements, les inquétudes semblent s'atténuer
Eleveurs et autorités sanitaires sont sur le pont pour trouver une parade à un nouveau virus qui s'attaque principalement aux ovins en Europe, entraînant des malformations néonatales. En France, le virus de Schmallenberg a été détecté à ce jour dans 277 élevages dont 8 en bovins. Toutefois, la Commission européenne ainsi que Serge Préveraud de la fédération nationale ovine (Fno), se disent « pas trop inquiets ».
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(© Terre-net Média) |
La grande majorité des animaux atteints sont des ovins, mais huit élevages bovins et trois caprins sont désormais concernés par ce virus, qui a fait son apparition il y a seulement quelques semaines, en janvier, dans l'Hexagone.
Ce virus a été identifié pour la première fois en novembre en Allemagne, dans le village de Schmallenberg, d'où son nom. A la même époque, il a été repéré au Pays-Bas puis en Belgique, au Royaume-Uni et tout récemment en Italie. Ce virus de la famille des orthobunyavirus se transmet aux ruminants par des insectes. Il n'est pas contagieux d'un animal à l'autre et n'est pas non plus transmissible à l'homme.
« On ne peut rien faire, l'animal meurt »Les éleveurs se disent démunis. « On sait que l'on ne sait rien », admet Serge Préveraud, président de la fédération nationale ovine (Fno). « On ne peut rien faire, l'animal meurt », ajoute le responsable syndical. Le dirigeant souligne que ce nouveau virus est arrivé en Europe par la même « porte d'entrée » que la fièvre catarrhale ovine (Fco, sérotype 8). Arrivée à l'été 2006, la Fco, une maladie contagieuse également transmises par des insectes, a nécessité d'importantes campagnes de vaccination. M. Préveraud ne semble toutefois pas trop inquiet de ce nouveau virus alors que la filière ovine est train de relever la tête. Avec ses 23.000 éleveurs, le secteur a profité d'un plan de relance de la production. Celle-ci a augmenté de 3 % en 2011 et les nouvelles générations sont là pour reprendre le flambeau, souligne le responsable. |
« Pas d'urgence sanitaire », selon la Comission européenne
L'Organisation mondiale de la santé animale (Oie) a jugé récemment que cette maladie animale émergente présentait « un risque négligeable pour la santé humaine ». L'oie a considéré également « négligeable » le risque de propagation via le lait et la viande.
Fin janvier, la Commission européenne a estimé qu'il n'y avait pas d'urgence sanitaire en Europe à cause de ce virus. Sur toute l'Europe « ce sont un millier d'élevages qui sont concernés, c'est donc très limité », souligne-t-on au service vétérinaire du ministère de l'Agriculture.
Cependant, quel sera l'impact du virus sur les prochains salons agricoles, comme celui de d'Eurogénétique à Epinal dans les Vosges ? "Des inquiétudes résident chez les éleveurs qui pourraient rechigner à y emmener leurs bêtes", entend-t-on dans les allées du Sia. Pourtant le virus ne serait pas transmissible d'animal à animal.
Au moins six mois pour réaliser un vaccin
La particularité de cette maladie est d'être repérée seulement au moment des agnelages et des vêlages quand brebis et vaches mettent bas des foetus difformes. Sinon les symptômes sont assez ténus, comme des poussées de fièvre ou des baisses de production. Quand des cas sont caractérisés, les troupeaux sont mis sous surveillance mais ne sont pas abattus, les autorités sanitaires considérant qu'il n'y a pas de problème de santé publique puisqu'il n'y a pas de contamination à l'homme.
Du côté des autorités, on se penche activement sur les solutions sanitaires. Si l'on ne connaît pas encore l'origine du virus, on peut parier qu'il a voyagé et qu'il vient « d'une partie du monde où la surveillance n'est pas aussi forte » qu'en Europe, explique-t-on au ministère de l'Agriculture. « Il faut raisonner au niveau mondial, investir dans la recherche », ajoute-t-on de même source. Pour réaliser un vaccin, il faudra « au moins six mois », ajoute-t-on.
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