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Filière porcine Plus de 10 % des éleveurs comptent renoncer à la mise aux normes

Dix mois avant l’ultimatum posé par Bruxelles aux éleveurs de truies gestantes pour la mise aux normes de leurs bâtiments, la Fnp s’inquiète : plus de 10 % de ces éleveurs renonceraient à effectuer les travaux nécessaires et arrêteraient leur atelier porcin d’ici le 1er janvier 2013. Pour Jean-Michel Serres, président du syndicat, « un véritable séisme se profile pour toute la filière ».

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Ne pouvant supporter un investissement trop
important, de 10 à 12 % des éleveurs de porcs
envisagent de stopper leur atelier porcin, faute de
pouvoir procéder à la mise aux normes de leur
bâtiment imposée par Bruxelles. (© Terre-net Média)

Au 1er janvier 2013, les éleveurs de truies gestantes devront avoir mis aux normes leurs bâtiments en vertu du règlement européen sur le bien-être animal. Or, à dix mois de cette échéance, la Fédération nationale porcine s’inquiète des premières données concernant l’évolution des travaux dans les élevages.

Lors d’une conférence de presse, mardi 22 février 2012, Jean-Michel Serres a dressé un état des lieux inquiétant quant au suivi des mises aux normes. « Un tiers des éleveurs ont déjà fait leur mise aux normes. Pour un autre tiers d’éleveurs, les démarches administratives voire les travaux, sont en cours. Le dernier tiers des éleveurs n’aura, quoi qu’il arrive, pas terminé la mise aux normes au 1er janvier prochain. »

Le président de la Fnp s’inquiète pour ce dernier tiers d’éleveurs : « Plus de 10 % des éleveurs renonceraient à cette mise aux normes. C’est un véritable séisme qui se profile pour toute la filière porcine. »

Une baisse possible de la production de 8 % en un an

Les éleveurs qui renonceront à la mise aux normes seront le plus souvent ceux qui ont des ateliers porcins d’une taille trop réduite pour permettre de supporter l’investissement. « Même si ce sont les plus petites exploitations qui disparaissent, la production pourrait tout de même baisser de 7 ou 8 % », explique Jean-Michel Serres.

Conjoncture : « Des prix encourageants
en trompe-l’œil »

Concernant la conjoncture sur le marché du porc, Jean-Michel Serres, le président de la Fnp, estime que les prix actuellement favorables cachent une situation « beaucoup moins encourageante ».
« Si le prix moyen du marché du porc breton avoisinait 1,30 €/kg en 2011, alors qu’il était plutôt de 1,18 €/kg au cours des cinq années précédentes, il faut aussi tenir compte des coûts de production qui ont considérablement augmenté. »
Pour 2011, il manquerait ainsi 5 cts€/kg aux éleveurs pour couvrir leurs charges, selon le syndicaliste. « Il vaudrait mieux communiquer sur le ratio prix du porc/prix de l’aliment » poursuit-il. Jean-Michel Serres est d’autant plus inquiet que « les fabricants annoncent une nouvelle hausse sensible de l’aliment en mars/avril ».

« Nous avons du mal à imaginer les conséquences de cette baisse de la production sur la filière, pour les abattoirs et les fabricants d’aliment. Ce qui est certain, c’est que le marché sera sans doute très déstabilisé. »

La Fnp indique qu’elle disposera de chiffres plus précis lors du prochain comité national de suivi des mises aux normes, qui se tiendra sous l’égide du ministère de l’Agriculture en avril prochain.

« Donner la priorité aux éleveurs pour l’octroi d’aides à la modernisation »

Ainsi, la Fnp demande aux éleveurs de déposer le plus rapidement possible leur dossier de demande d’aides. « Nous souhaitons connaître les besoins d’aides de la part des éleveurs le plus précisément et rapidement possible, car la ligne budgétaire de FranceAgriMer pour aider les éleveurs n’est pas encore arbitrée. Plus nous aurons de remontées précises, mieux nous pourrons négocier une enveloppe plus importante. »

Jean-Michel Serres demande aussi au ministère de l’Agriculture que, face à l’urgence de la mise aux normes, les dossiers des éleveurs de porcs soient prioritaires pour l’attribution d’aides, « d’autant plus que ces éleveurs ne sont pas éligibles au plan de modernisation des bâtiments d’élevage. »

 

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