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OS Normande Albéric Valais (directeur) : « Nous devons réfléchir à la compétitivité de la race pour prendre des parts de marché »

L'Organisme de Sélection (OS) en race Normande souhaite mettre en avant les atouts de la troisième race laitière française, afin de gagner des « parts de marché » dans l'hexagone et à l'export. Avec l’arrivée du nouvel Isu et des taureaux génomiques, la race Normande rectifie sa trajectoire pour répondre aux attentes des éléveurs et en séduire de nouveaux. L’assemblée générale de l'OS Normande, qui s’est tenue jeudi, fut l’occasion de faire le bilan des actions de l’année passée et d’énoncer les projets à venir.

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La journée s’est terminée par la visite de la taurellerie de Créavia à St-Aubin du Cormier, que vous découvrirez d’ici peu sur Web-agri. (© Terre-net Média)

« Il faut que nous réfléchissions à la compétitivité de la Normande pour prendre des parts de marché sur les autres races laitières, notamment pour attirer les éleveurs français et étrangers qui souhaitent s’orienter vers des systèmes plus herbagers et profiter du produit viande », a fait remarquer hier Albéric Valais, le récent directeur de l’Organisme de Sélection (OS) en race Normande. Ce jeudi 19 janvier fut l’occasion pour les adhérents de l’OS Normande, présidée par Jacques Legendre, de se retrouver à Gosné en Ille-et-Vilaine.

En 2011, le nombre de vaches inscrites à l’OS reste stable avec plus de 80.000 animaux. D’après les chiffres du Contrôle Laitier, 38 % des Normandes françaises sont inscrites à l’OS. « Nous constatons une légère baisse des effectifs dans le berceau de la race, notamment dans la Manche, avec -10 % de VL inscrites », déplore Albéric Valais lors de son rapport annuel.

« Si nous comparons les effectifs de vaches laitières en terme de parts de marché, la montbéliarde (17.3 % des VL) gagne du terrain face aux races Prim’holstein (72,5 %) et Normande (10,2 %). » explique-t-il. « Le logiciel « Simunor », est un bon outil pour conquérir des parts de marché ». Simunor permet de calculer l’impact économique d’un passage en race Normande. Près de 150 diagnostics Simunor ont été réalisés l’an dernier.

Nouvel Isu , nouvelles orientations


Albéric Valais, directeur de l’OS : « La moyenne d’âge des éleveurs laitiers est de 52 ans, et il y a très peu de jeunes à suivre. Nous passerons de 118.000 éleveurs laitiers en 2000, à 62.000 en 2014 et peut être 25.000 en 2035. En plaine les ateliers s’agrandissent, mais nous devons savoir comment positionner la Normande dans ce contexte laitier en mutation. » (© Terre-net Média)

Ces dernières années, la troisième race laitière française a gagné en compétitivité, grâce à l’amélioration du potentiel laitier tout en conservant les taux, avec une moyenne à 34,5 en TP et 42,8 en TB. « La rénovation de l’Isu en 2000, qui avait mis l’accent sur la production laitière, a porté ses fruits » se réjouit Gérard Renvoize de la commission « technique et génétique ». « Pour le nouvel Isu (signfiant désormais Index de Synthèse Unique) de février 2012 nous avons souhaité conserver cette progression en lait, ainsi que le développement musculaire, mais surtout améliorer les caractères fonctionnels. » Ce nouvel Isu donne davantage de poids à la longévité et aux aplombs. « En effet, avec le développement des stabulations en logettes, nous avons besoin de vaches qui se déplacent bien ».

L’année 2011, fut également l’occasion de réviser la table de pointage. Cette nouvelle table, opérationnelle depuis novembre 2011, renforce les aspects liés à la locomotion. Selon David Lebullenger, technicien en Ille-et-Vilaine, « Avec cette table, nous gagnons du temps sur les mensurations, qui sont désormais notées à l’œil, pour en passer davantage sur les aplombs ».

Conserver les qualités bouchères

A l’avenir, L’OS Normande projette de travailler sur un Isu « durabilité », destiné aux élevages biologiques ou très pâturants. La variabilité génétique de la « race aux lunettes » doit se maintenir et la génomique décèle un grand nombre de nouveaux taureaux à fort potentiel pour répondre aux diverses attentes des éleveurs.

Par ailleurs, les qualités bouchères de la Normande ne devront pas être relayées au second rang. « J’ai l’impression que dans les taureaux génomiques qui sortent, une grande majorité d’entre eux sont négatifs en développement musculaire », regrette un éleveur de l’assemblé.

Parmi les travaux à venir l’OS s’attachera à rattraper le retard pris sur l’utilisation de la semence sexée (7.000 doses vendues), et développer l’exportation de génétique à l’étranger, notamment dans les pays Sud-Américains comme la Colombie, le Chili, l’Uruguay ou l’Equateur.

Au programme pour cette année : un stand d’envergure au Sia à Paris, la rénovation du fichier racial pour une homogénéisation européenne des livres généalogiques, ainsi que l’élargissement du génotypage de jeunes mâles destinés à entrer dans le schéma de sélection afin d’améliorer les CD des index génomiques.

Les membres du « Comité jeunes » invitent les passionnés de Normande âgés de moins de trente ans à les rejoindre, précisant qu’il n’y a nullement besoin d’être agriculteur. D’autre part, une « maison de la Normande » devrait sans doute voir le jour, probablement sur le site de Domfront (61).

 

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