La vaccination comme alternative à la castration des porcs Le rationnement alimentaire n’est pas nécessaire
La vaccination mise en place comme alternative à la castration pour limiter les odeurs de verrat a pour effet d’augmenter l’ingestion des porcs. Une étude menée par l’Ifip-Institut du porc et Pfizer a démontré qu’il n’est pas nécessaire de rationner les porcs vaccinés avant l’abattage : en effet, cela augmente leur agressivité sans pour autant améliorer les résultats zootechniques ou de carcasse.
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Après la 2e injection du vaccin, l'ingestion augmente fortement. (© Terre-net Média) |
Pour rester en conformité avec l’évolution de la réglementation sur le bien être animal et l’arrêt de castration, certains éleveurs porcins ont fait le choix d’utiliser la vaccination comme alternative à la castration pour limiter les odeurs de verrat.
Les mesures relevées
Pour mener à bien l’essai, de nombreuses mesures ont été relevées : poids à l’entrée en engraissement puis régulièrement jusqu’à l’abattage après 6h de jeûne ; consommation d’aliment par case entre deux pesées ; notation des lésions et du comportement notation de comportement 6 jours avant la 2e vaccination, ainsi que 7 et 21 jours après cette vaccination. |
Ce vaccin est administré deux fois à intervalle d’au moins quatre semaines aux porcs mâles : une première fois à huit semaines, une seconde fois quatre à six semaines avant l’abattage.
Augmentation de l'ingestion
Pour autant, des utilisateurs de cette technique ont constaté une augmentation importante de l’ingestion après la 2e injection chez les porcs vaccinés. Ces observations ont d’ailleurs été confirmées par une étude en 2009. « En l’état des connaissances, l’effet d’un rationnement sur l’indice de consommation et l’adiposité de carcasse n’est pas connu chez ces porcs, contrairement aux autres types sexuels », expliquait Nathalie Quiniou (Ifip-Institut du porc) à l’occasion des JRP 2011 à Paris.
C’est pourquoi un essai a été mené sur le sujet, en partenariat avec la division ‘Santé animale’ de Pfizer. « L’essai présenté consiste à étudier la réponse des porcs vaccinés à un rationnement en fin d’engraissement, tant sur le plan zootechnique que comportemental », détaillait la spécialiste de l’Ifip.
Trois régimes alimentaires comparés
L’étude s’est faite sur un groupe de 120 porcs mâles croisés (LWxLD) x (LWxPP) répartis en trois blocs en fonction de la conduite alimentaire. « La répartition s’est effectuée sur la base de l’origine de portée des animaux ainsi que leur poids à la sortie du post-sevrage à l’âge de 62 jours », précisait Nathalie Quiniou. Un régime alimentaire spécifique par case a été mis en place et des comparaisons zootechniques ont ensuite été faites entre les lots :
- alimentation à volonté jusqu’à l’abattage ;
- alimentation à volonté jusqu’à atteindre un plafond de 2,75 kg/j/porc ;
- alimentation à volonté jusqu’à atteindre un plafond de 2,50 kg/j/porc.
Un seul aliment est utilisé pendant l’engraissement. Tous les porcs sont vaccinés une première fois à 62 jours d’âge, puis une seconde fois à 131 jours d’âge, « soit 28 jours avant le premier départ pour l’abattoir au poids moyen de 115 kg ». À noter qu’un deuxième départ a lieu 7 jours plus tard.
L’IC n’est pas amélioré
L’analyse des résultats indique qu’après la seconde injection, il n’est pas nécessaire de rationner les porcs vaccinés contre les odeurs de verrat. « En effet, le rationnement ne s’accompagne d’aucune amélioration de l’indice de consommation moyen que ce soit après la seconde injection ou sur l’ensemble de l’engraissement », résumait la scientifique. De même, les caractéristiques de carcasse restent stables et ne sont pas améliorées.
Par contre, ce rationnement a pour effet d’augmenter l’agressivité des verrats ce qui se traduit par « une augmentation du nombre de lésions ». Cette étude va se poursuivre avec « la dynamique de la réponse au rationnement après la seconde vaccination » concluait Nathalie Quiniou.
Pour aller plus loin
Ifip-Institut du porc : www.itp.asso.fr. |
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