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Filière porcine Hausse de 14,3% du prix du porc en 2011 grâce aux exportations vers les pays tiers

L’an passé, les cours du porc se sont redressés de 8 % à 16 % dans l’Union européenne par rapport à 2010. Mais selon le Marché du porc breton, la hausse des coûts de production de 20 % en France n’a pas permis aux éleveurs de retrouver de la rentabilité.

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Selon le Marché du porc breton, il manque 6 centimes sur le prix
moyen de la viande pour que les éleveurs du secteur retrouvent
de la rentabilité. (© Terre-net Média)

L’année 2011 aura été atypique sur le marché du porc, aussi bien sur le front des prix qu’en matière de débouchés. La nouvelle augmentation de la production de 1,2 % en Europe, qui atteint 258,9 millions de têtes, n’a pas empêché une augmentation des cours sur l’ensemble des principaux bassins de production.
La hausse constatée sur le marché du porc breton est de 14,3%. Elle atteint 16 % en Italie et 8 % dans les pays du nord de l’Europe plombés par la crise sanitaire de l’hiver dernier.
Mais en France, le Marché du porc breton, qui, avec 3,4 millions de porcs vendus, sert de référence au niveau national, constate que les cours relevés en automne ont été supérieurs à ceux de l’été.

La hausse des cours s’explique dans l’Union européenne par une croissance importante des exportations à destination des pays tiers (Russie, Chine, Hong Kong et Biélorussie entre autres) avec de réelles perspectives de développement dans les prochaines années. Sur les dix premiers mois de l’année, 2,66 millions de tonnes de carcasses ont été vendues soit une progression de 37,8 % depuis 2009.

La France a profité à son niveau de cet essor commercial, alors que ses élevages peinent à remonter plusieurs années de crise. Mais les cours ne sont pas suffisants, selon le Marché du porc breton, pour que les éleveurs retrouvent de la rentabilité. Il manque 6 centimes sur le prix moyen de 1,309 € par kilo de carcasse.

Une rentabilité pas retrouvée

Pour les mois à venir, l’interprofession Inaporc craint que le développement des exportations soit freiné par la fin du dispositif d’assurance crédit export (Cap), mis en place en octobre 2009 pour compléter les garanties partielles ou l’absence de garantie sur les clients étrangers, et mettre ainsi fin à la baisse brutale des assurances crédit à l’export sur de nombreux pays (Russie, Grèce entre autres). Inaporc souligne que ce désengagement de l’état désavantage les Pme de la filière porcine pour vendre leurs produits à l’étranger, car les pays européens, et l’Allemagne en particulier, maintiennent cette année leur dispositif de soutien à l’export.

Autre désagrément en ce début d’année, la « ‘’non’’reconduction du dispositif d’aide à l’investissement pour l’amélioration des pratiques en élevage de porcs » décidée lors du Conseil Spécialisé Viandes Blanches du 13 décembre 2011, malgré l’opposition des représentants de la profession.

Dans un communiqué daté du 5 janvier, la Fédération nationale porcine « déplore cette décision et l’absence de discussions sur la possibilité d'adapter la mesure ou de rechercher les arbitrages entre filières ». Cette décision est d’autant mal venue que « près de deux éleveurs sur trois auront à effectuer leurs mises aux normes truies gestantes dans les prochains mois », rappelle la section spécialisée de la Fnsea. Or « cette échéance mériterait pourtant un accompagnement sans faille, notamment au travers de dispositifs à "effet levier" tels l’aide à l’investissement suspendue, sous peine de voir la France perdre une partie importante de son potentiel de production ! »

La mise aux normes des bâtiments de truites gestantes rendue plus difficile

 A la CR, l’Organisation nationale des producteurs de porcs (Onep) se demande comment « ne pas s’insurger » contre la décision brutale de FranceAgriMer « alors que par ailleurs, la mise aux normes pour le bien-être des truies est exigée pour tous dans un an ».

« Le ministère de l’Agriculture avait pourtant annoncé à plusieurs reprises un grand plan de modernisation de l’élevage et que, face à la crise qui perdure, il ne laisserait aucun éleveur sur le bord de la route », ajoute le syndicat. Pour donner un peu plus de marge aux éleveurs livrés à eux-mêmes, « l’Onep demande à nouveau le report de la date butoir du 1er janvier 2013 pour la mise aux normes liée au bien-être des truies ».

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