Alimentation et performances laitières Le foin ventilé en grange comparé à l’ensilage de maïs
Depuis 2006, la ferme expérimentale de la Blanche Maison, en Normandie suit un essai comparant deux systèmes fourragers sur deux troupeaux de Normandes. Le premier reçoit une alimentation hivernale à base d’ensilage de maïs, le second à base de foin ventilé. Après trois années de suivis, les premiers résultats sont prometteurs.
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Un essai mené au milieu des années 2000 en Normandie avait montré que « les vaches laitières ingèrent au moins autant de foin ventilé de bonne qualité que d’ensilage de maïs ». Par ailleurs, les scientifiques avaient également conclu à l’époque que « la production de lait et le TB étaient plus faibles avec le foin ventilé mais que le taux protéique était plus élevé ».
Suite à ce résultat plutôt encourageant, un essai complémentaire comparant deux systèmes fourragers a été lancé à la ferme expérimentale de la Blanche Maison, en Normandie.
Les résultats en détail
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Ainsi, depuis 2006, deux troupeaux de 30 vaches normandes sont conduits de façon indépendante l’un de l’autre : les vaches du premier troupeau reçoivent en hiver de l’ensilage de maïs à volonté et les excédents d’herbe de leur circuit de pâturage récoltés en ensilage d’herbe. Les vaches du second lot sont quant à elles nourries à volonté avec du foin ventilé provenant des prairies multi-espèces qui leur sont affectées. Et comme le premier troupeau, elles reçoivent également les excédents d’herbe de leur circuit pâturage.
Conduite au pâturage identique
Pour que les résultats puissent être comparés, les quantités de concentrés entre les deux lots sont toujours identiques. De même, la conduite au pâturage est identique pour les deux lots. « Seule la nature du concentré change en hiver pour que les rations de deux lots soient iso-Pdi et permettent de couvrir environ 30 kg de lait », détaillait Bernard Houssin (Chambre d’agriculture de la Manche).
L’objectif de cet essai est de suivre sur plusieurs années les résultats technico-économiques des deux troupeaux pour mettre en évidence un éventuel effet des deux régimes alimentaires.
Des productions initiales équivalentes
L’analyse des résultats montre que les productions initiales sont équivalentes entre les deux lots. Dans le détail, les potentiels laitiers (primipares) et le démarrage de la lactation (multipares) sont proches pour les deux lots. De même, les vaches ingèrent les mêmes quantités de fourrage qu’elles soient alimentées avec du maïs ou du foin ventilé.
Mais cet essai a néanmoins permis de mettre en avant des différences : ainsi, la valeur énergétique du foin séché en grange est inférieure à celle du maïs, avec respectivement 0,82 Ufl/kg MS contre 0,92 Ufl/kg. « In fine, cet écart induit une différence d’apport d’énergie d’environ 1,5 Ufl par vache laitière et par jour en hiver », relatait Bernard Houssin. Cette différence énergétique s’est notamment traduite par une « différence de production laitière et de matière protéique en faveur du lot ‘maïs’ ».
Deux facteurs explicatifs
Les scientifiques responsables de l’essai expliquent que ces écarts de TB et de production de matière grasse en faveur du lot ‘maïs’ lors de la période hivernale s’expliquent par deux facteurs : d’une part, en raison « d’un taux de matière grasse supérieur de la ration ensilage de maïs » ; d’autre part, à cause de la nature du foin séché : « la teneur plus élevée en acides gras polyinsaturés de la ration foin séché en grange entraîne une inhibition de la synthèse des acides gras à chaîne moyenne au niveau de la mamelle », comme l’explique des travaux datant de 2003.
Sur une saison, la synthèse des trois premières années met néanmoins en évidence une différence entre primipares et multipares : une fois ramenées au pâturage, les multipares des deux lots retrouvent le même niveau de production alors que les primipares conservent un écart en faveur du lot ‘maïs’, notait Bernard Houssin. « Cet écart peut s'expliquer par une orientation d'une partie des apports énergétiques vers les besoins de croissance des primipares », concluait-il.
Pour aller plus loin Institut de l’élevage : www.inst-elevage.asso.fr. |
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