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Développement et finition des porcs Améliorer la qualité par ajout d'acide linoléique conjugué

Une étude menée au milieu des années 2000 par Carlo Corino et son équipe du département des sciences vétérinaire de l’Université de Milan a montré que l’incorporation d’acide linoléique conjugué (Cla) dans les régimes alimentaires du porc réduirait le gras total, tout en augmentant le gras intramusculaire. Ce résultat présenterait un intérêt majeur pour la qualité de la carcasse et de la viande de porc.

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« L’utilisation d’acide linoléique conjugué n’entraîne aucune
modification de la consommation alimentaire, de la vitesse
de croissance, du poids de carcasse ou du contenu en gras
intramusculaire du muscle Longissimus lumborum. » (© Ifip)

Des scientifiques ont mené des travaux pour connaître les effets de l’incorporation d'acide linoléique conjugué (Cla) dans l’alimentation des porcs sur la composition corporelle, la qualité de la viande et la composition en acides gras de certains tissus de l’animal.

L’étude a été menée sur 16 cochettes croisées Landrace x Duroc d’environ 70 kg de poids vif logées individuellement et nourries ad libitum avec des régimes à base d’orge, manioc et tourteau de soja pendant 54 jours.

Deux lots sont constitués : un lot témoin alimenté avec un régime contenant 4 % d’huile de tournesol et un lot alimenté avec un régime contenant 4 % d’huile contenant du Cla.

« Les porcs sont abattus quand ils ont atteint un poids vif de 115 kg en moyenne », précise Núria Tous, chercheur à l’Irta, en Espagne.

Par la suite, des mesures de qualité de la carcasse et de la viande sont réalisées. Des échantillons de foie, des muscles Longissimus lumborum (LM) et Semimembranosus (SM) et du gras sous-cutané de bardière sont prélevés et la composition en acides gras déterminée.

Réduction du contenu en lipides

L’analyse des résultats montre que le fait d’incorporer de l’acide linoléique conjugué dans les régimes du porc en finition entraîne une réduction du contenu en lipides des tissus adipeux sous-cutanés et du poids de gras périrénal. « Mais, cela n’a aucun effet sur le taux de gras intramusculaire. »

Le saviez-vous ?

L’acide linoléique conjugué, ou Cla, correspond à un mélange de différents isomères de l’acide linoléique, lesquels semblent avoir des propriétés différentes.
Le Cla entraînerait également une augmentation des acides gras saturés (Ags) aux dépens des mono-insaturés (Agmi) aussi bien dans le tissu adipeux (TA) que dans le gras intramusculaire par une inhibition de l’activité de l’enzyme stearoyl-CoA désaturase.

Par contre, la composition en acide gras de tous les tissus est très fortement affectée par l’incorporation d’acide linoléique conjugué : outre l’accumulation des isomères de d’acide linoléique conjugué, on note également une augmentation des acides gras saturés et une diminution des acides gras mono-insaturés.

« Cependant, vu les résultats sur les acides gras polyinsaturés, il semblerait que l’acide linoléique conjugué pourrait affecter différemment le métabolisme des lipides selon le tissu, voire même entre différents muscles. »

Dans le détail, l’utilisation d'acide linoléique conjugué n’entraîne aucune modification de la consommation alimentaire, de la vitesse de croissance, du poids de carcasse ou du contenu en gras intramusculaire du muscle Longissimus lumborum.

Par contre, avec l’ajout de Cla, les épaisseurs de gras tendent à diminuer, comme le gras périrénal. Le taux de viande maigre tend à augmenter, de même que le poids du foie. « On note également une tendance de diminution du poids de la bardière ou de la poitrine avec l’ajout de Cla », conclue Núria Tous.

Pour aller plus loin

Ifip-Institut du porc : www.itp.asso.fr.

 

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