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Indemnisations sécheresse 2011 Les systèmes les plus écologiques sont les plus pénalisés

Dans le département de l’Yonne, seuls 130 dossiers « calamités » sur les 500 déposés seront indemnisés. L’enveloppe de 500.000 euros du Fnca couvrira à peine 25 % des pertes déclarées. Gilles Abry, président de la Chambre d’agriculture de l’Yonne fait le point sur cette question, en marge de la session de l’Apca clôturée par Bruno le Maire, ministre de l’Agriculture.

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Seuls 130 dossiers calamités sur les 500 déposés
seront indemnisés. (© Terre-net Média)

Au printemps dernier, Nicolas Sarkozy, président de la République avait indiqué que « le Fonds national de calamités agricoles serait doté en fonction des besoins qui seraient exprimés par la profession agricole. » Mais ce Fnca n’a été abondé que de 200 M€ et bon nombre d’éleveurs, bien qu’installés dans les zones reconnues en calamités agricoles, sont exclus du dispositif.

Monté à Paris pour assister à la session des présidents des Chambres d’agriculture de ce 21 décembre, Gilles Abry, président de la Chambre d’agriculture de l’Yonne, n’attend pas le versement du second acompte pour dresser un premier bilan de l’indemnisation des agriculteurs du département. Le premier acompte versé donne une idée des indemnités attendues pour dédommager les pertes subies.

Ainsi, seuls 130 dossiers « calamités » sur les 500 déposés entrent dans le dispositif d’indemnisation. Les dossiers recalés n’avaient pas subi plus de 13 % de pertes de produit brut sur leur exploitation et ils avaient des baisses de rendement sur leurs parcelles en herbe inférieures de moins de 30 %. Par ailleurs, l’analyse des dossiers recalés montre que ce sont les systèmes d’exploitation les plus diversifiés et les moins intensifs qui sont exclus du dispositif d’indemnisation, alors qu’ils sont les plus vulnérables au moindre déficit hydrique. Comment en est-on arrivé à ce paradoxe ? Entre autres parce que la diversification de leurs cultures a atténué les pertes et avec l’été pluvieux, la production de maïs a compensé en partie les baisses de rendement en blé et en orge. Ensuite, parce que ce sont les prairies temporaires, aux potentiels de production plus importants, qui ont été, en volume, proportionnellement plus affectées que les prairies naturelles des systèmes les moins intensifs.

Ainsi, l’indemnisation moyenne des agriculteurs dans l’Yonne serait de 3.500 euros en moyenne. Les versements attendus seraient en fait compris entre 500 € et 15.000 € et ils représenteraient moins de 25 % des pertes déclarées. Or les éleveurs ont parfois dépensé jusqu’à 40.000 euros pour s’approvisionner en fourrages sur le marché.

Un dispositif à revoir

C’est en fait le processus d’indemnisation qui est à revoir dans son fondement, selon Gilles Abry. Les éleveurs non indemnisables paient comme les autres, une assurance calamité et comme ils n’ont pas le plus souvent souscrit d’assurance récolte pour leurs céréales, ils ne sont pas non plus indemnisables même si les pertes excèdent 30 % de la production.

A la session des Chambres d’agriculture

Lors de la session des Chambres d’agriculture de ce 21 décembre, Bruno Le Maire, ministre de l’Agriculture, a annoncé qu’il donne aux Chambres d’agriculture la maitrise d’ouvrage sur les retenues d’eau. Il supprimera aussi le recours administratif une fois ces retenues construites.
A propos de la Pac pour l’après 2013, il a par ailleurs confirmé qu’il allait demander à la commission de Bruxelles de revoir sa copie sur le verdissement des aides car sous sa forme actuelle, « on entre dans une logique de stigmatisation. Or, je crois à une logique incitative et simple ». Un de ses prochains combats sera aussi l’harmonisation sociale, par le haut, au niveau européen pour rendre les règles de la concurrence plus équitables. « Le dumping social ne doit pas être la direction et le choix de l’Union européenne et français ».
Mais la faiblesse des revenus agricoles pour 2011 en fruits et légumes montre qu’une organisation et une structuration des filières financée par des Cvo est indispensable comme l’est pour le développement de la recherche, la taxation des semences de ferme. Mais c’est au niveau européen, que des outils de régulation pour l’ensemble des filières devront être mis en place pour l’après 2013.

 

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