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[En direct] Journées 3R 2011 Un haut niveau de production laitière pénalise la fertilité des holsteins en première IA

Lors des journées 3R, Sandrine Fréret, chercheuse à l’Inra, indique que la baisse de la fertilité des holsteins semble se stabiliser depuis l’intégration du critère de fertilité dans le schéma de sélection. Pour améliorer la fertilité en première IA, les éleveurs peuvent travailler sur la détection des chaleurs, le respect d’un délai minimum de mise à la reproduction après le vêlage, mais également adapter la ration avant le vêlage et durant les premières semaines de lactation.

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L’individualisation et le fractionnement des apports de concentrés avec le Dac semblent être une solution technique adaptée dans les élevages avec une forte hétérogénéité de production. En l’absence de Dac, il est important de respecter des transitions alimentaires adaptées et de réintroduire les femelles gestantes dans le troupeau des VL au minimum sept jours avant le vêlage.
(© Terre-net Média)

« L’origine de la dégradation de la fertilité en race Holstein est liée pour moitié au facteur génétique. Plus de 50 % des échecs après IA ont lieu avant 35 jours de gestation », exolique Sandrine Fréret de l'Inra suit à l’enquête « Fertilia », menée sur plus de 4.600 vaches Prim’Holstein dans 135 élevages.

L’index de fertilité des taureaux est important

« La prise en compte de l’index fertilité des taureaux lors du planning d’accouplement est particulièrement important », insiste Sandrine Fréret. « Contrairement aux idées reçues, le niveau génétique "lait" n’a pas eu d’effet sur la fertilité. » Le niveau génétique fertilité femelle sur ascendance des vaches (père et grand-père maternels) a un effet favorable sur le TG, notamment par l’intermédiaire d’une diminution du taux de Plp-Met.

Les mauvaises conditions de vêlage (intervention de l’éleveur, césarienne, embryotomie) affectent la fertilité. « Il me semble important de faire de la prévention auprès des éleveurs qui interviennent systématiquement ou trop rapidement lors des mises bas », explique la chercheuse de l’Inra.

Attendre au moins 60 jours après le vêlage

  • IApl : taux d’IA réalisées en phase lutéale
  • NF-Mep : Non fécondation ou mortalité embryonnaire précoce
  • Plp-Met : Phase lutéale prolongée ou mortalité embryonnaire tardive
  • TG : taux de gestation à 45 jours après IA1.
Un délai trop court entre le vêlage et la première IA a également un impact sur la fertilité. En dessous de 60 jours, le taux de gestation (TG) diminue car le taux de NF-Mep augmente. La fertilité s’améliore au-delà de 90 jours.

L’une des causes des difficultés de reproduction réside dans la détection des chaleurs. « Les bonnes pratiques de détection nécessitent une attention soutenue et le recours à l’ensemble des signes sexuels, notamment la répétition des signes sexuels secondaires certains éleveurs considèrent les signes non spécifiques comme la présence de glaires, souvent considérée à tort comme un signe relativement fiables d’oestrus. » D’après les essais, il est préconiser d’inséminer entre 6 et 18 heures après détection des chaleurs.


Sur les 135 élevages étudiés, le taux de gestation en première IA est de 47 %. « C'est plutôt élevé, mais il y a sans doute un effet "placebo", car les éleveurs volontaires prêtent surement plus d'attention à la reproduction », a expliqué Sandrine Fréret hier aux Journées 3R. (© Terre-net Média)

Lorsque plusieurs vaches sont inséminées en même temps dans un élevage ou lorsque le passage du col utérin est jugé « plutôt difficile à difficile » par l’inséminateur, le taux d’Iapl augmente. Cela met en évidence une mise à la reproduction de femelles qui ne sont pas vraiment en chaleur, si l’inséminateur est déjà appelé pour des vaches avec des chaleurs confirmées. Les inséminateurs doivent donc être vigilants lorsque l’appel porte sur l’insémination de plusieurs femelles (confirmation du statut, discussion avec l’éleveur). La parité affecte également la fertilité des vaches : le taux de gestation est en moyenne meilleur chez les primipares. A partir de la 3ème lactation, les vaches sont pénalisées par une augmentation du taux de Plp-Met.

Les VL hautes productrices sont moins fertiles

D’autre part, « la quantité de lait produit pénalise la fertilité. Chez les vaches à haut niveau de production (primipares supérieures à 30 kg de lait et 39 kg pour les multipares sur les trois premiers contrôles laitiers), nous remarquons une baisse du taux de gestation et une augmentation du taux de Plp-Met » explique Sandrine Fréret. Lorsque les animaux sont en déficit énergétique (rapport TB/TP supérieur à 1,5), le taux de Nf-Mep est augmenté. « Ce type d’indicateurs permet de repérer des vaches à risque d’anomalie de cyclicité ou d’infertilité mais aussi de caractériser les effets de stratégies de conduites alimentaires sur la reproduction. » précise-t-elle.

Le Dac améliore la fertilité du troupeau

« Nous avons comparé différents modes d’alimentation. L’apport de concentrés individualisé et fractionné grâce à l’utilisation d’un Dac (distributeur automatique de concentrés), permet une bonne fertilité malgré une forte augmentation des apports de concentrés autour du vêlage, et ce quel que soit le mode d’apport d’ensilage de maïs. » Dans les systèmes « herbe », les performances de reproduction sont moyennes. En système « ration complète », la gestion de la transition alimentaire autour du vêlage est mieux gérée si les femelles sont réintroduites précocement (au moins 7 j avant vêlage) dans le troupeau des vaches en lactation (VL) et reçoivent déjà plus de 6 kg d’ensilage de maïs dès 30 jours avant vêlage (4 kg dès le tarissement) pour atteindre 10 kg au vêlage.

« Les changements alimentaires liés à la mise à l’herbe peuvent entraîner un excès d’apports azotés, qui stimule la production laitière et favorise la mobilisation des réserves, mais pourrait aussi être défavorables pour les gamètes et/ou le développement embryonnaire », explique Sandrine Fréret de l’Inra durant les journées 3R. Environ 135 élevages répartis dans 15 coopératives d’IA ont répondu à des questionnaires sur leur gestion de la reproduction. Plusieurs critères ont été retenus pour évalués la fertilité : le taux d’IA réalisées en phase lutéale (IApl), le taux de non fécondation ou mortalité embryonnaire précoce (NF-Mep), le taux de phase lutéale prolongée ou mortalité embryonnaire tardive (Plp-Met) et le taux de gestation 45 jours après l’IA1 (TG).

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