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Pollution aux Pcb en Mayenne Un troupeau de vaches abattu

L'un des agriculteurs touchés par une pollution aux Pcb (polychlorobiphényles) mise au jour en janvier à Grez-en-Bouère (Mayenne) a décidé de faire abattre son troupeau, très contaminé, a-t-on appris lundi auprès de l'exploitant et de son avocat.

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Pierre Leroyer, un éleveur âgé de 61 ans, a fait partir dimanche la moitié de ses 142 vaches pour les faire euthanasier - l'autre moitié sera enlevée dimanche prochain -, faute de pouvoir en commercialiser la viande.


L'exploitation des Leroyer est la plus proche du site d'Aprochim, l'usine spécialisée dans le traitement de déchets contaminés aux Pcb.  (© Terre-net Média)
« C'est un crève-coeur, mais nous n'avions plus le choix. Une expertise judiciaire a montré cet été que nos bêtes présentaient des taux de concentration en Pcb plus de dix fois supérieures aux normes tolérées et estimé que leur décontamination était impossible », a-t-il expliqué à l'Afp.

Sept autres fermes placées sous sequestre

Il s'agit du premier troupeau abattu parmi les huit exploitations placées sous séquestre depuis la découverte de la pollution aux abords de l'usine Aprochim de Grez-en-Bouère, spécialisée dans le traitement de déchets contaminés aux Pcb.

Placée sous séquestre totale, la ferme de 82 ha de Pierre et Madeleine Leroyer, tournée en partie vers la vente directe, a vu son chiffre d'affaires s'effondrer depuis le printemps. « Leur entreprise perd 9.000 euros par mois, sans compter le préjudice moral et psychologique », précise Me Vincent Jamoteau, l'un de leurs avocats. Me Jamoteau a annoncé qu'une plainte avec constitution de partie civile serait déposée vendredi auprès du doyen des juges d'instruction de Laval, pour « tenter de faire accélérer l'enquête ouverte pour déterminer les causes de la pollution ».

L'exploitation de Pierre Leroyer fait partie des plus proches du site d'Aprochim. En mars, l'usine a été condamnée en référé à verser à l'agriculteur 50.000 euros de provisions pour prendre en charge l'entretien de son troupeau, puis 35.000 euros en août pour supporter les frais d'abattage. Le site, qui continue de contester sa responsabilité dans la pollution constatée, a été contraint au printemps de réduire de 50 % son activité et d'améliorer ses dispositifs de confinement et d'aspiration.

Sept autres fermes situées dans un rayon de 3 km autour du site sont toujours placées sous séquestre, partiel ou total.

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