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François Fillon dans l’Orne « Le gouvernement veut sécuriser l’avenir des agriculteurs »

Dans l’Orne, le premier ministre a visité ce 2 septembre, une ferme d’élevage à Courgeon qui « montre que l’agriculture a de l’avenir ». Lors de son discours à Mortagne au Perche, il a passé en revue l’ensemble des sujets d’actualité agricole de cette fin d’été. Il a voulu montrer que la politique de restriction budgétaire n’entame pas les ambitions que le gouvernement porte pour l’agriculture.

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Tour de ferme de François Fillon, Premier ministre,
accompagné par Bruno Le Maire, ministre de l'Agriculture.
(© Terre-net Média)

Pas d’annonce fracassante mais la volonté de tenir « un discours de vérité ». C’est dans cet état d’esprit que François Fillon s’est rendu à Courgon dans l’Orne puis à Mortagne, ce 2 septembre. Il a visité le site consacré à la production et à la transformation du lait produit par le gaec des étoiles, dirigé par la famille Simoen et ses associés (pour en savoir plus, lire la photo légendée ci dessous).

Et accompagné par Bruno le Maire, ministre de l’Agriculture, le premier ministre a ensuite fait le point sur quelques sujets d’actualité lors de la table ronde qu’il a présidée, en tentant d’apporter des réponses à certaines des inquiétudes des agriculteurs et des éleveurs du département, suite à l’épisode de sécheresse du printemps dernier. L’ensemble des syndicats agricoles y était représenté et leurs responsables départementaux ont chacun posé une série de questions auxquelles le premier ministre et le ministre de l’agriculture ont répondu.

Ils ont ainsi souligné l’inadaptation du dispositif d’indemnisation « sécheresse » en vigueur pour les exploitations herbagères. En effet, les critères retenus sous-estiment les pertes en herbe et en fourrages  compte tenu du niveau de consommation plus élevé des vaches ainsi alimentées comparé à celui de leurs congénères nourries au maïs.

Renforcer la contractualisation et pourquoi pas l’étendre au secteur bovin

Le ministre de l’agriculture a répondu qu’il est prêt à répondre au cas par cas pour éviter tout préjudice mais aussi pour éviter tout retard dans le versement des premiers acomptes. Et pour qu’un tel incident ne se reproduise plus, il s’est engagé à adapter le dispositif d’indemnisation afin de le rendre plus juste en faveur des systèmes de production les plus respectueux de l’environnement.

Le gouvernement pourrait par ailleurs saisir la Commission européenne pour que la règle des minimis de 7.500 euros ne s’applique pas aux aides à caractère social, par exemple, qui seraient versées en rapport avec les pertes subies au printemps dernier. « Mais pas un euro sera versé sans l’approbation de Bruxelles », a prévenu François Fillon.


Pose dans l'atelier de transformation du lait en produits laitiers.
(© Terre-net Média)
A Courgeon puis à Mortagne, le premier ministre a avant tout affirmé que « le gouvernement veut sécuriser l’avenir des agriculteurs ». Et l’ensemble des propos tenus ont tenté de montrer que la politique qu’il conduit depuis quatre ans va dans ce sens. Lors de son discours après sa visite d’exploitation, le chef du gouvernement est revenu sur l’allègement des charges de travail permanent en agriculture en rappelant qu’il s’est engagé à « proposer des mesures ».

Mais sécuriser l’avenir des agriculteurs suppose aussi de renforcer la contractualisation et pourquoi pas alors l’étendre au secteur bovin. L’aide à l’engraissement de jeunes bovins en projet va dans ce sens. « Les difficultés que rencontrent plusieurs filières sont aussi liées à des problèmes d’organisation auxquelles il fallait répondre », a déclaré François Fillon lors de son discours à Mortagne.

Une ligne rouge à ne pas franchir

A Bruxelles aussi, le gouvernement s’inscrit dans cette volonté de sécuriser l’avenir de l’agriculture, a rappelé le Premier ministre. Avoir défendu puis obtenu le maintien du budget de la Pac pour l’après 2013 (ce qui n’exclut pas cependant des modifications quant à la nature des soutiens qui seront alloués) fait partie des résultats significatifs de la politique conduite, s’est satisfait le chef du gouvernement. Comme l’est aussi le refus d’ouvrir sans conditions les frontières de l’Europe à l’importation de viande bovine d’Amérique du Sud (reprises des négociations commerciales UE/Mercosur).


Les quatre associés du gaec de l’étoile (David Simoen,
ses deux cousins et Patrick Quesnel). Leur devise : « Avoir le
plaisir de faire plaisir ». Sur 360 hectares, ils produisent avec 10
salariés, 840.000 litres de lait transformé à 90 % en produits laitiers
vendus en direct. 4.500 porcs sont engraissés par an dont 500 animaux
transformés en produits charcutiers (© Terre-net Média)
Mais François Fillon a assuré qu’aucune réforme de la Pac ne pourrait aboutir favorablement sans la réintroduction d’outils de régulation. « Il n’est pas acceptable que les produits agricoles deviennent des variables des produits financiers complexes, tournés vers la seule recherche de rentabilité à très court terme ». Et «il n’est pas admissible que des populations entières soient privées de ce qu’il y a de plus vital parce que les spéculateurs achètent des récoltes entières uniquement pour les revendre ».

Un extrait du discours de Mortagne qui a du râvir  les associés du gaec de l’étoile. Selon eux, c’est justement cette spéculation qui rend leur production de porcs peu rentable car les céréales consommées par les animaux ne sont pas valorisées au prix du marché. Et ils n’ont pas manqué de le souligner à François Fillon lors de son tour d’exploitation.

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