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Survie périnatale des porcelets Une prédiction bientôt possible ?

Prédire en amont le taux de survie des porcelets. L’idée est séduisante et pourrait bien aboutir, comme l’attestent des travaux d’analyses de données réalisés au Canada. Explications.

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Lorsqu'elles sont issues de verrats à forte valeur génétique,
les truies offrent 44 % de portées, avec un taux de
surrvie périnatale de 100 %.  (© Terre-net Média)

Ces dernières années, les éleveurs porcins ont cherché à augmenter la prolificité des truies afin notamment de réduire le coût de production du porcelet. Ce travail de sélection a porté ses fruits, que ce soit en France, ou au-delà de l’Atlantique, au Canada.

Sur les quinze dernières années, ce travail de sélection sur la taille de portée a été particulièrement efficace dans les lignées maternelles canadiennes : « nous avons gagné près de 2,1 porcelets supplémentaires par portée en race Yorkshire et 1,8 en race Landrace », explique Laurence Maignel, du Centre canadien pour l’amélioration des porcs.

Pour enrichir toujours plus les connaissances, d’autres caractères de reproduction ont également été mesurés et évalués, précisait la scientifique. On peu citer par exemple la survie périnatale des porcelets et la variabilité du poids à la naissance, ceci afin « de faciliter la sélection pour la survie et la croissance des porcelets jusqu’au sevrage ».

380.000 porcelets depuis 2003

Les canadiens ont donc lancé une analyse à partir de données collectées par les éleveurs canadiens sur les portées issues de truies de race pure et centralisées dans la base de données du Centre canadien pour l’amélioration des porcs (Ccap).

À cela s’ajoutent également des informations transmises volontairement par certains éleveurs comme les poids individuels des porcelets à la naissance et le nombre de porcelets vivants après 24 heures. « Les éleveurs fournissant des poids de porcelets à la naissance ont pesé au total plus de 380.000 porcelets depuis 2003 », précise Laurence Maignel.

Ces données servent notamment à calculer la survie périnatale, évaluée selon le rapport entre le nombre de porcelets vivants après 24 heures et le nombre de porcelets nés totaux. Ce ratio est ensuite transformé statistiquement, de manière notamment à inclure d’autres informations, comme « l’âge de la truie intra-rang de portée et la consanguinité des truies et des porcelets, le rang de portée, le groupe contemporain le type de saillie, ainsi que l’effet d’environnement permanent et la valeur génétique de la truie ».

« Top 20 » et Top « moins 20 »

L’analyse de ces données permet de déterminer une valeur prédictive des valeurs génétiques (VG) pour la survie périnatale estimées pour les verrats de race Yorkshire. « Ces valeurs génétiques variaient de -7,4 à +6,9 % pour les 429 verrats actifs en janvier 2007 », poursuit la canadienne. Parmi ces verrats, deux groupes ont été considérés : d’un côté, un groupe de 20 verrats présentant les plus fortes valeurs génétiques, « en moyenne +3,5 % », de l’autre, un groupe de 20 verrats présentant les plus faibles valeurs génétiques, « en moyenne -5,1 % ».

Par la suite, les performances postérieures à janvier 2007 des filles issues de ces deux groupes de verrats ont été comparées.

Plus de portées avec 100 % de survie chez les « Top 20»

« Une différence significative de 3,9 % a été mise en évidence entre les deux groupes de truies », résume Laurence Maignel. En clair, les truies issues des verrats à forte valeur génétique ont 44 % de portées avec 100 % de survie périnatale, tandis que les truies issues de verrats à faible valeur génétique n’en ont que 31 %. En outre, le premier groupe a « moins de portées avec des mortalités élevées ».

Par ailleurs, comme le précise la scientifique canadienne, « aucune relation significative n’a pu être mise en évidence entre la survie périnatale et l’homogénéité du poids à la naissance jusqu'à présent. Cependant, il existe au moins un lien phénotypique entre le poids moyen à la naissance et la survie ».
Ce travail d’analyse statistique et la transmission volontaire de données par certains éleveurs a permis « la mise en place de nouvelles évaluations génétiques pour des caractères sur lesquels la sélection pourrait être efficace malgré leur héritabilité relativement faible ».

Nouvelles perspectives

Enfin, ce travail ouvre de nouvelles perspectives : en effet, « la valeur prédictive des valeurs génétique pour la survie périnatale des porcelets a été démontrée, et on disposera prochainement d’un historique suffisant pour procéder à la même analyse sur l’homogénéité du poids à la naissance ».

Mais comme toute analyse statistique, plus le nombre de données collectées est important, plus l’analyse et la prédiction sont robuste. C’est pourquoi « davantage de données sont nécessaires pour explorer les relations entre les caractéristiques du poids à la naissance et la survie périnatale ; ces données supplémentaires permettront également tester de nouvelles approches pour analyser la survie, comme un caractère du porcelet affecté par des effets génétiques directs et maternels », conclue Laurence Maignel.

Pour aller plus loin

Ifip-Institut du porc : www.itp.asso.fr.

 

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