Alimentation du troupeau laitier L'intérêt des drêches en France et chez nos voisins européens
A n’en pas douter, les stratégies d’achat des aliments vont peser dans les mois à venir et définiront la marge en fin d’année. Les drèches de brasserie restent-elles intéressantes ? Comment s’organisent les collègues européens pour leurs achats d’aliments? Pour alimenter le débat, quelques points de vue issus du réseau de ferme européen (European Dairy Farmers) dont la branche française est animée par le Btpl.
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Les drêches de brasserie sont-elle encore intéressantes pour l'alimentation du troupeau laitier?
La zone verte du tableau ci-dessous montre à quel moment les drêches sont plus intéressantes que du soja 48. Il faut ajouter à cela l’effet galactogène (augmente la production de lait) des drêches de brasseries.
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Il est intéressant également de faire la comparaison avec vos mélanges de tourteaux comme pour l’exemple ci-dessous très proche d’un soja en Pdi mais pas en Ufl :
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Stratégie d’une ferme Edf francaise, par Willem Schipper En fait, je suis auto-suffisant pour l‘alimentation énergétique : j‘utilise mon propre blé ou mon maïs grain pour mes vaches. Pour les compléments azotés j‘achète environ 12 tonnes d‘aliments (soja, soja tanné, colza etc.) toujours quand j‘en ai besoin. Je n‘ai qu‘un fournisseur, toujours la même coopérative depuis 15 ans. Ma stratégie n‘est pas très excitante, n‘est ce pas?Je ne négocie pas beaucoup les prix car mon fournisseur est une coopérative qui a le même prix de base pour chacun. Par ailleurs, il n‘y a pas de contrats à l‘achat. Vous voulez peut être savoir pourquoi j‘ai une stratégie si « ennuyeuse » ; l‘appeler stratégie est presque abusif. En fait j‘espère et je suppose que ma coopérative emploie des gens qui savent quand acheter les matières premières sur le marché. La question à se poser étant : pourrais-je faire mieux? Depuis que nous travaillons ensemble le prix moyen est correct et le conseiller fait bien son travail. Or, un bon conseil est aussi important qu‘un bon prix. Bien sûr je suis l‘évolution du marché dans les magazines agricoles et sur internet, mais je ne change pas ma stratégie. J‘ai fait un essai l‘an dernier : j‘ai acheté du colza car il était bon marché, mais je n‘ai pas été satisfait du résultat. Je vais garder ma stratégie car au final je suis satisfait par ses résultats techniques et économiques. Je ne perds pas mon temps à consulter internet tous les jours en me demandant si je dois acheter ou attendre. J‘ai la même stratégie pour vendre mon grain depuis ma ferme. |
Expériences de Belgique, par Luc Reijnders Depuis 4 ans, j‘achète tous mes concentrés au même fournisseur, hormis pour l‘aliment des veaux (sacs papiers) pour lequel je suis livré par une Coopérative. Je suis normalement livré par 12 tonnes toutes les 3 semaines. Je n‘ai pas de contrats avec mes fournisseurs, car c‘est une grosse coopérative. Mensuellement, nous ajustons la ration des vaches avec le nutritionniste de la Coop. Je m‘informe du marché des aliments de différentes manières : internet, les magazines agricoles et en écoutant et lisant les commentaires des firmes spécialisées. Une autre chose que j‘achète tous les ans est la pulpe de betterave. Cela vient d‘Allemagne, toujours par le même transporteur. Je ne pense pas changer ma stratégie dans les années à venir. |
Expérience d’Allemagne, par Helma Möllgaard Nous passons habituellement des contrats pour les concentrés inclus dans les rations des vaches laitières et ceux distribués au robot. Nous contractualisons aussi les concentrés distribués aux génisses. La durée du contrat peut varier de 2 mois à un an. Nous prenons généralement une offre chez les 3 fournisseurs de la région, de visu ou par téléphone. Souvent septembre et février/mars sont les bons moments pour négocier. Mais l‘an dernier nous avons attendu novembre car les prix continuaient à descendre, ce fut une décision chanceuse. Ainsi de septembre à novembre nous n‘avions pas de contrat et payions le prix du marché au quotidien. Nous recevons normalement les concentrés toutes les 3 à 4 semaines (12 t pour le robot et 8 t pour la ration). Dans notre petit troupeau (120 vaches) nous n‘apportons pas les aliments séparés, mais un mélange de blé, soja et colza, ainsi nous n‘avons besoin que d‘un seul silo, le ratio est toujours bon et nous ne perdons pas de temps à remplir la mélangeuse. En ce moment nous sommes encore sans contrats car les prix sont très hauts (environ 30 % de plus que le dernier contrat). Nous avons envisagé de ne contractualiser qu’une partie de nos besoins, mais ne l‘avons pas fait. Nous verrons plus tard si nous avons eu raison. |
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