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Santé animale La tuberculose bovine refait surface

Alors que l’on pensait la maladie pratiquement enrayée, le nombre de cas de tuberculose bovine est en forte augmentation depuis 2003. La vigilance sur les élevages les plus à risques et la faune sauvage doit être extrême pour ne pas connaitre une dégradation rapide de la situation. Sur 152 foyers de tuberculose étudiés entre 2005 et 2007, 85 % d’entre eux concernait des élevages allaitants et 15 % des laitiers.

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Le constat est sans appel, depuis 2003, la tuberculose bovine est en recrudescence dans les campagnes françaises. Alors que l’on pensait que cette maladie transmissible à l’homme était sur de bonnes voies pour être définitivement enrayée, le graphique ci-dessous oblige désormais à la considérer comme une possible maladie d’avenir.


Evolution de l’incidence de la tuberculose depuis 1958. L’incidence représente le nombre de
nouveaux cas apparus en un an par rapport à la population totale bovine de l’année du calcul.
(© Sngtv)

Sur 152 foyers de tuberculose étudiés entre 2005 et 2007, 85 % d’entre eux concernait des élevages allaitants et 15 % des laitiers.

Les élevages allaitants cumulent plusieurs facteurs de risques spécifiques tel que:

Par conséquent, les départements les plus touchés (Côte d’or, Dordogne, Pyrénées-Atlantiques) se retrouvent être des départements où la part d’élevages allaitants est dominants (voir la carte ci-dessous).


Nombre de foyers détectés par département entre 2005 et 2009, associé aux rythmes de tuberculination
(test de détection) choisi par les départements en 2008 et 2009 (© Sngtv)

La faune sauvage souvent pointée du doigt, notamment les cervidés, les sangliers et les blaireaux, n’est pas à l’origine de cette recrudescence. Néanmoins, il est indéniable que les animaux sauvages qui se retrouvent contaminés, agissent comme de véritables réservoirs pour recontaminer les bovins par la suite.

A l'heure actuelle, aucun plan de lutte n'est réellement efficace. En effet, un dépistage national n'est pas envisageable car trop onéreux pour l’Etat et les éleveurs. Cependant, des dépistages ciblés sur les exploitations potentiellement à risque semblent être une alternative plausible. En parallèle, la source potentielle de contamination par la faune sauvage doit être surveillée. Une surveillance qui devra conduire à des abattages si la densité de la population sauvage dans les bassins sensibles devient trop élevée.

Au delà de l’aspect santé humaine, la gestion de la tuberculose est également un enjeu financier important. A défaut d’une prise en compte immédiate de la réémergence de cette maladie, la France pourrait à terme perdre le statut « indemne de tuberculose » que l’Union Européenne lui a délivré en 2001.

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