Robot de traite Les bonnes pratiques à adopter pour limiter la dégradation des numérations cellulaires dans le lait

La maitrise cellulaire : un enjeu majeur en traite robotisée. (© Terre-net Média )

Selon une enquête réalisée au près de 49 exploitations, le passage en traite robotisée s’est accompagné l’année suivante d’une dégradation moyenne de 80.000 cellules/ml de lait (cf tableau).

L’impact de  la gestion du troupeau par l’éleveur ainsi que la maitrise de la situation leucocytaire avant le passage en robot de traite sont apparus comme les facteurs clefs pour limiter la dégradation des numérations cellulaires de tank (Nct).  

A partir des résultats obtenus sur les 49 exploitations laitières, il a été possible d’identifier quelles sont les bonnes pratiques en matière de gestion du nombre de cellules dans le lait. Il a ainsi été possible de les classer en deux groupes.
 - groupe 1 : il regroupe 17 élevages avec une maitrise technique de la qualité du lait globalement satisfaisante. Ces élevages ont eu au maximum 3 résultats mensuels moyens de Nct supérieur à 300.000 cellules/ml lors des 12 mois suivants l’installation du robot au maximum.
 - groupe 2 : il comprend les 32 exploitations restantes avec une qualité du lait moins satisfaisante.

Evolution de la numération cellulaire de tank au passage à la traite robotisée (© Sngtv)

Cette répartition permet d’identifier différentes pistes pour améliorer le problème multifactoriel de l’augmentation des Nct :

Fréquence et intervalles de traite

Les élevages dont la fréquence de traite moyenne par vache et par jour est supérieure à 2,8 se retrouvent majoritairement dans le groupe 2. De plus il apparait que garantir un intervalle de traite supérieur à 6h30 est conseillé pour les vaches hautes productrices ou en début de lactation, en effet 91 % des élevages du groupe 2 n’appliquent pas ce réglage alors que 58 % dans le groupe 1 utilisent cette fonction de limitation.

Détection et traitement des mammites

Tous les éleveurs du lot 1 traitent les infections dès les premiers symptômes cliniques, alors que seulement 53 % des éleveurs du lot 2 le font. La façon d’administrer le traitement diffère également : 59 % des éleveurs du groupe 1 limitent le nombre de traites des vaches atteintes à 2 par jour et administrent le traitement le matin et le soir après les traites.

Seulement 32 % des éleveurs du groupe 2 procèdent de cette manière. Généralement ils effectuent une injection matin et soir, mais les vaches malades ne sont pas limitées à 2 sur le nombre de traites. De plus le traitement n'est pas systématiquement réalisé après la traite.

Entretien du robot

59 % des éleveurs du groupe 1 lavent leur stalle du robot au minimum 3 fois par jour, contre 37 % dans le groupe 2. Aucune différence entre les deux groupes sur la fréquence de changement des manchons trayeurs en caoutchouc n’a été répertoriée entre les deux lots, Toutefois, pour les manchons en silicones, les éleveurs qui renouvellent leurs manchons au-delà de 10.500 traites ont tendance à se retrouver dans le groupe 2.

Les différentes technologies utilisées par les robots

La désinfection des manchons trayeurs semble efficace. (© Lely)

Seule l’efficacité des systèmes de désinfection des manchons trayeurs entre chaque traite a été mise en évidence pour faire chuter la numération cellulaire dans le lait. L’installation de ces systèmes au sein de 17 exploitations qui étaient déjà équipé d’un robot a permis une réduction moyenne mensuelle de 109.000 cellules/ml si l’on compare la moyenne des numérations cellulaires du tank (Nct) des 6 mois précédents l’installation de ces systèmes et des 6 mois suivants.

A noter qu’aucun effet « marque » entre les principaux fabricants Lely et Delaval a été démontré. En effet, la répartition de ces constructeurs est homogène dans les deux groupes. Ainsi les écarts constatés sur la Nct ne sont pas liés aux différentes technologies utilisées par ces constructeurs.

L’alimentation

Les éleveurs du groupe 1 distribuent moins de concentrés que ceux du groupe 2. Seulement 29 % du groupe 1 distribuent plus de 3,5 kg/vache/jour contre 62 % au sein du groupe 2.

Les boiteries

Il ressort que les éleveurs pratiquant un parage annuel préventif sont 94 % dans le groupe 1 contre 69 % dans le lot 2. 

D’une manière générale le lait des éleveurs ayant un taux de cellules très bas avant l’installation, auront une forte probabilité d’avoir une augmentation du taux de cellule limitée après la mise en place du robot (cf tableau ci-dessous). En cas de problème cellulaire dans un troupeau, il est primordiale de travailler en amont de l’installation du robot afin d’optimiser ses chances de pouvoir maitriser l’augmentation du taux de cellule dans le lait . 

Evolution de la numération cellulaire selon les groupes (© Sngtv)

 

Pour aller plus loin, retrouvez : le tableau synthétique sur les différents facteurs pouvant expliquer la différence entre les groupes 1 et 2 en cliquant ici.