Qualité du lait Adapter la ration pour segmenter sa production
Il suffit d’aller faire un petit tour dans le rayon laitage de votre supermarché pour vous rendre compte que la qualité nutritionnelle des laits est devenue un argument marketing majeur. Pour les producteurs, c’est donc un nouveau défi à relever pour renforcer l’image de la production française et permettre une segmentation des débouchés de la filière laitière.
Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.
|
À l’occasion des rencontres, il a présenté un travail réalisé en partenariat avec l’Inra et AgroCampus ouest s’appuyant sur l’étude des près d’une centaine d’échantillons de lait prélevés entre 2006 et 2009.
Ces prélèvements ont été réalisés à la station de Trévarez (Finistère) mais aussi auprès du réseau d’élevages tourteau de colza fermier.
Etablir les profils en acides gras
Les premiers (60 échantillons) ont permis de « caractériser l’effet de la succession des séquences fourragères et compléments alimentaires sur le profil en acide gras du lait », tandis que les seconds (23 échantillons) ont été utilisés pour « une évaluation de l’effet du tourteau gras, utilisable dans des stratégies d’améliorations nutritionnelles peu onéreuses ou de recherche d’autonomie alimentaire ».
Le saviez-vous ? Consommés en excès, les acides gras saturés augmentent la cholestérolémie et le taux de lipoprotéines de basse et de haute densité (responsables du transport du cholestérol vers le foie où il pourra être éliminé). Une augmentation du taux de cholestérol dans le sang est généralement témoin d'une altération significative de l'intégrité des parois des artères coronaires. |
Ces analyses statistiques ont permis d’isoler trois catégories de régimes : un régime « maïs dominant », un régime mixte et un régime « pâturage dominant ».
Trois régimes dominants à Trévarez
« Nous avons ainsi mis en évidence que les laits produits à Trévarez sous le régime ‘maïs dominant’ présentent significativement plus d’acides gras saturés à chaînes moyennes, et notamment l’acide palmitique », résume Roger Hérisset.
Seconde information : la complémentation avec du tourteau de colza apparaît préférable au soja, au regard de la qualité du lait. En effet, dans les analyses, bien que les quantités distribuées en élevage de tourteau de colza fermier soient limitées (1,5 kg/j/VL en moyenne, ndlr), leur impact est positif sur la qualité nutritionnelle avec un accroissement des acides gras polyinsaturés (Agpi), oméga-3 et des acides linoléiques conjugués.
Un régime « pâturage dominant » permettra d’obtenir des laits plus riches en oméga-3 et en acide linoléique conjugué, un acide gras de type oméga 6.
Pour les régimes mixtes, l’analyse des résultats montre que dès que la part d’herbe dans les fourrages atteint 20 %, le rapport oméga-6/oméga-3 présentera une valeur inférieure à 5. De même, l’étude montre que « l’objectif oméga-6/oméga-3 inférieur à 5 ne peut être atteint qu’en dessous de 58 % de maïs-ensilage dans les fourrages lorsqu’il est complémenté avec des tourteaux industriels de soja ou colza ».
Par ailleurs, en étudiant les échantillons de lait issus des régimes contenant au moins 60 % de maïs, il apparaît que le tourteau de colza industriel induit une réduction significative de la part d’acide palmitique (C16:0) dans la matière grasse totale comparativement au régime soja.
Les informations issues du réseau d’élevages tourteau de colza fermier
Ce qu’il faut retenir Les résultats obtenus confirment les effets bénéfiques déjà observés de la part de pâturage et du tourteau de colza comparativement ay tourteau de soja en complément du maïs. |
Par ailleurs, l’analyse a mis en évidence que la teneur moyenne en acides gras trans (4,8 g/100 g MG), est forte pour des laits d’hiver. « Elle s’explique principalement par la présence d’acide linoléique conjugué (0,83 g) et de trans-vaccénique (2,39 g) », concluait le spécialiste breton.
Pour aller plus loin Institut de l’élevage : www.inst-elevage.asso.fr. |
Pour accéder à l'ensembles nos offres :