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La filière ovine en Nouvelle-Zélande Les éleveurs ovins de plus en plus endettés

Depuis 1984, date de l’arrêt des aides publiques au secteur agricole, les exploitations ovines ont du prendre le taureau par les cornes pour opérer au plus vite des gains de productivité. Aujourd’hui, la situation est fragile et les éleveurs de plus en plus endettés.

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« En Nouvelle-Zélande, la situation des exploitations ovines s’est
donc largement détériorée ces dernières années, tandis que celle
des exploitations laitières suivait le chemin inverse. »
(© Terre-net Média)

En Nouvelle-Zélande, la productivité numérique moyenne des brebis, qui stagnait autour de 100 %, a augmenté entre 1985 et 2009, pour atteindre environ 125 %. « Rappelons que la moyenne en productivité numérique est à 119 % en France », souligne Anne Mottet, de l'Institut de l’élevage.

Autre chiffre prouvant cette amélioration : le poids moyen de carcasse des agneaux est passé de 13 kg en 1980 à 17,7 kg en 2009, « soit un gain de presque 40 % en 25 ans ».

Gains de productivité énormes

En près de 30 ans, les éleveurs ont donc réalisé un bond énorme, passant de 9,8 kg en 1990 à plus de 16,9 kg d’agneau vendu par brebis. « Ces gains de productivité numérique ont été permis dans certains cas par un changement de race, avec le passage de la Merino ou d’une autre race orientée vers la production de laine, à la race Romney, Coopworth ou Texel, plus bouchères », rappelle la spécialiste de l’Institut de l’élevage.

Ainsi, la filière a réalisé un bel effet de ciseau, réduisant de 42 % son cheptel, mais améliorant de 17 % sa production de viande. Non content d’améliorer ses gains de productivité, la filière peut également s’appuyer sur des coûts de production parmi les plus bas au monde, comme le souligne Anne Mottet : « les coûts de production néo-zélandais sont presque 5 fois inférieurs aux coûts français et 3 fois inférieurs aux coûts britanniques et irlandais, avec environ 12 € par brebis de coûts opérationnels et 19 € par brebis de charges de structures en 2008 ».

En revanche, le prix de l’agneau étant également bien inférieur en Nouvelle-Zélande, le produit net par brebis est du même ordre de grandeur qu’en France (4 €/brebis en 2008).

Des structures de plus en plus endettées

Néanmoins, la situation se fragilise ces dernières années, comme le prouvent l’augmentation des charges de structures (+51 % en 8 ans, à 18,50 €/brebis en 2008) liée « à un doublement des frais financiers » : ces frais sont en effet passés de 2,80 €/brebis en 2000 à 6,50 €/brebis en 2008 « et pèsent désormais pour plus du tiers des charges de structures totales ».

De mêmes, les charges opérationnelles se sont accrues sous l’effet de l’alourdissement des charges fourragère et des engrais et produits phytosanitaires en particulier.

« Ces hausses témoigne de l’endettement croissant des exploitations productrices de viande en Nouvelle-Zélande », résumait la spécialiste de l’institut français. D’autant que les revenus des exploitations ovins/bovins viande est relativement bas et surtout très volatile : « d’après le Farm Survey (échantillon représentatif de 500 exploitations), il est passé de 34.000 €/Uta/an durant la saison 2001-2002 à 3.000 € en 2007-2008, niveau historiquement bas ».

La situation des exploitations ovines s’est donc largement détériorée ces dernières années, tandis que celle des exploitations laitières suivait le chemin inverse.

Pour aller plus loin

Institut de l’élevage : www.inst-elevage.asso.fr.
Journée 3R : www.journees3R.fr

 

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