Les élevages bretons de moins de 150 truies Seuls et soumis à une forte pression environnementale
Les « petites exploitations » porcines de moins de 150 truies ont-elles un avenir ? Pour répondre à cette question, les Chambres d’agriculture de Bretagne ont mené l’enquête. Pour cela, elles ont interrogés entre mars et juillet 2010 près de 900 éleveurs bretons de moins de 150 truies, la moyenne bretonne se situant à 172 truies par élevage en 2009. Par ailleurs, 33 éleveurs ont répondu à un entretien qualitatif.
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- 85 % en Zes (Zone d’excédent structurel) et/ou en Zac (Zone d’actions complémentaires) ;
- 17 % sur des communes ayant une partie de leur territoire en bassin versant contentieux ;
- 21 % en « bassins algues vertes ».
« Malgré cela, les éleveurs disposent néanmoins souvent d’une bonne autonomie environnementale puisqu’un tiers épand la totalité des déjections produites sur l’exploitation sur leurs propres parcelles. Seules 8 % des exploitations ont un plan d’épandage externe supérieur à 80 % du plan d’épandage total », relevait Marie-Laurence Grannec.
Les quatre groupes d’exploitations identifiésGroupe 1 : élevages spécialisés, incluant la plupart des « grands » élevages de l’échantillon (50 % ont plus de 131 truies), situés dans des zones de forte densité (Côtes d’Armor) et disposant d’une autonomie environnementale faible |
Travail diversifié
Ces éleveurs mettent en avant des atouts et des contraintes dans leur système d’exploitation. Côté atouts, ils apprécient la facilité de conduite de l’atelier porc et l’intérêt d’un travail diversifié (26 %), le caractère familial de l’exploitation et sa dimension à taille humaine (16 %), et la possibilité d’un lien au sol (11 %). Côté inconvénients, la nécessité d’être présent quotidiennement sur l’élevage (15 %), la difficulté à se faire remplacer pour les week-ends ou les congés (12 %) et la viabilité incertaine de ce type d’exploitation (14 %) ressortent en priorité. Mais tous évoquent les nouvelles normes bien-être et plus généralement, l’évolution de la réglementation. Parmi les exemples nommés, le logement des truies en groupes sort en tête avec la fertilisation phosphore.
La future réglementation phosphore inquiète
Inconnue de 20 % des éleveurs enquêtés, cette évolution réglementaire inquiète la majorité des éleveurs informés puisque 20 % d’entre eux craignent de ne pas être en conformité et que 33 % ne savent pas s’ils le seront (lire ici). « Parmi les éleveurs enquêtés 23 % ne savent pas s’ils vont réaliser les travaux de mise aux normes tandis que 10 % prévoient de ne pas les faire en raison de la conjoncture économique ou de la proximité de la retraite », détaillait Marie-Laurence Grannec. « Les éleveurs qui ont décidé de ne pas réaliser cette mise aux normes sont effectivement le plus souvent proches de la retraite. À contrario, ceux qui n’ont pas encore pris leur décision ne correspondent pas à une classe d’âge spécifique. »
De fait, le taux de réalisation des travaux de mise aux normes conditionne à moyen terme le niveau de production porcine. « Il sera essentiel d’aider ceux qui le souhaitent à concrétiser leurs projets d’évolution, notamment d’agrandissement. Mais il sera également fondamental de conseiller ceux qui privilégient une petite taille d’exploitation afin qu’ils puissent eux aussi répondre à ces nouvelles réglementations. Il en va de l’avenir de la filière porcine bretonne », concluait Marie-Laurence Grannec.
Pour aller plus loinIfip-Institut du porc : www.ifip.asso.fr. |
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