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Concours animaux de boucherie Autun : un taux de vente de proche de 100 % à des prix avantageux malgré une offre importante

Cette édition du concours d'Autun a été marquée par une offre imposante avec 90 animaux refusés et 411 présentés. Le taux de vente tend vers les 100 % et les prix de ventes confirment l'intérêt des distributeurs et commerçants pour ce type de viande. Retour sur ce concours avec Acti Ouest.

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Super prix de championnat appartenant à Jean-François Desmures.
(© DR)

En dépit d’un contexte toujours difficile dans la viande bovine, le concours d’animaux de boucherie d’Autun vient sans doute de réaliser la meilleure performance commerciale de son histoire. L’offre était pourtant pléthorique puisque 411 animaux avaient été engagés au départ, du jamais vu pour la société d’agriculture de l’arrondissement. Une affluence qui a conduit les organisateurs à refuser environ 90 animaux, ce qui n’a fait que rehausser encore le niveau de qualité. Au final, ce sont 312 bêtes de viande qui ont été jugées. Les plus nombreuses étaient cette année les génisses (une bonne centaine) suivies des vaches (78) dont l’effectif avait été limité à trois par exposant.

A quelques exceptions près, tous les spécimens présents ont trouvé preneur ce qui équivaut à un taux de vente proche de 100% ! Même les animaux sans plaque se sont vendus et il aurait presque manqué de marchandise. De fait, l’édition 2011 a, semble-t-il, attiré davantage d’acheteurs que les années passées. Les opérateurs étaient en effet très nombreux avec parmi eux des nouveaux-venus. Chacun était là pour satisfaire de grosses commandes émanant principalement de la grande distribution et de la boucherie traditionnelle. Etaient présents pour la première fois à Autun des représentants du groupe « Casino » ainsi que de la chaîne de restauration « Flunch ».

Des commandes à honorer

Ce sont les groupements qui ont acheté les plus gros volumes d’animaux. Global s’est porté acquéreur de 76 bovins dont une cinquantaine étaient commandés par l’abatteur Bigard. Charolais Horizon et le groupe Sicarev en ont acheté 57, principalement destinés aux enseignes Carrefour et Casino, très demandeuse cette année. Socaviac a, pour sa part, acquis 42 bêtes. Venus en nombre, les opérateurs privés n’étaient pas en reste. Le négociant Beaucarnot, par exemple, aurait acheté une vingtaine de bêtes dont certaines étaient destinées à l’enseigne Leclerc. Même volume pour Charles Guedjou qui intervenait avec le chevillard Dussard. D’autres noms ont été très actifs comme Clavières, Gesler, Lhuillier, Corneloup, Geay viande… Fidèle au rendez-vous, l’acheteur de Sva Hubert Cordon s’est porté acquéreur de quinze animaux. Principale fournisseuse en viande des magasins Intermarché, la Société Vitréenne d’Abattage achète 450 bovins de concours pour les fêtes de Pâques.

La mode est au « traditionnel »

Cet appétit des acheteurs prouve que l'intérêt pour les animaux de concours de boucherie ne faiblit pas. Celui que porte la grande distribution pour le haut de gamme festif semble se pérenniser. D’ailleurs, sans vouloir offenser le travail remarquable des artisans bouchers, il faut bien reconnaitre que les grandes enseignes se mettent, elles aussi, au traditionnel. Sans renoncer à leurs rayons d'entrée de gamme, les grands distributeurs parviennent à créer des espaces dédiés à la qualité dont le professionnalisme semble irréprochable. Malgré leur taille industrielle, certains groupes font un véritable travail de cheville entre les points de vente et les éleveurs. C’est ce que fait Sva pour le compte d’Intermarché (1.485 animaux de concours achetés en un an).

30% plus cher qu’en ferme

Une fois de plus cette année, les concours de bétail gras auront permis aux éleveurs d'optimiser leurs revenus. Vendant leurs animaux entre 0,2 et 1 € de plus le kilo de carcasse qu’en ferme, les exposants n’ont pas perdu leur temps. Les tarifs s’étalent toutefois de 3,50 à 13 € 50 le kilo de carcasse selon les catégories et le classement des animaux ! Les moins chers sont les vaches vendues entre 3 € 50 et 4 € 10 pour la plupart avec cependant quelques spécimens à 4 € 60 voire 5 € 30. Vendus tous sans difficulté, les bœufs ont été négociés entre 4 € 10 et 5 € ; les culards entre 4 € 90 et 5 € 30. Les génisses ont été payées entre 4 € 60 et 5 € 80, exception faite des grands prix pouvant atteindre 8 €. Enfin, les culardes ont été adjugées entre 5 € 30 et 6 € 90, en mettant de côté, là aussi, les championnes.

Spécialisé dans le haut de gamme

Titulaire du grand prix d’honneur jeunes vaches ainsi que d’un prix spécial naisseur au dernier concours de Pâques d’Autun, Pascal Bretigny est un inconditionnel des concours d’animaux de boucherie. Sur sa petite exploitation de Sanvignes-les-Mines, il s’est spécialisé dans l’élevage et l’engraissement de bêtes de qualité.

Avec seulement une vingtaine de vêlages par an, l’éleveur engraisse près de 80 % de sa production qu’il dit commercialiser exclusivement sur les concours d’animaux de boucherie. Pour lui, les problèmes de commercialisation de la viande bovine ne concernent pas le créneau haut de gamme. « Si la qualité était plus recherchée, la consommation de viande bovine augmenterait », estime encore Pascal Bretigny.

Dans son élevage, la qualité tient d’abord à un cheptel familial dont le caractère « boucher » date de plusieurs générations. Les taureaux sont choisis avec soin, de sorte à « ne pas mélanger l’os avec la viande et de rester très très fin », détaille l’éleveur. Depuis l’hiver dernier, tous les mâles sont castrés dès deux mois d’âge ; une pratique qui a « une grosse influence sur la finesse et la qualité de viande », confie Pascal Bretigny. Pour la finition, les animaux reçoivent, en plus de l’herbe et du foin, une complémentation à 85 % de teneur en lin : une matière qui contribue aussi à la qualité de viande et la couleur de gras, précise l’éleveur.

Les poids de carcasse atteignent 610 kg pour les bœufs et 560 kg pour les femelles. Sur les concours, Pascal Bretigny commercialise souvent ses animaux par le biais d’Hubert Cordon, acheteur pour Sva. Outre Autun, Pascal Bretigny a participé cette année au concours de Feurs (42). Il y a notamment obtenu le grand prix d’honneur vaches culardes.

 

Pour en savoir plus, cliquez sur :

Palmarès des concours d'animaux de boucherie d'Autun

Agenda complet des concours d'animaux de boucherie

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