Fillon au 65ème congrès de la Fnsea Des positions proches sur la Pac 2014 et le G20 mais pas de réponse concrète pour réduire le coût du travail permament
Ce jeudi 31 mars, la Fnsea attendait du Premier ministre une nouvelle proposition concrète après le refus du projet de loi sur la réduction des charges sociales patronales des salariés permanents (part patronale) par la commission de l’Assemblée nationale. Attente vaine. Le syndicat devra patienter jusqu’à la fin de l’année pour savoir quelle solution aura été trouvée. En revanche, François Fillon a montré, en prononçant son discours de clôture, que le gouvernement se retrouve avec les positions de Xavier Beulin et le syndicat majoritaire sur la prochaine réforme de la Pac, la régulation des marchés et sur le G20 agricole entre autres. Même si la Fnsea demande toujours plus.
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Nous ne savons pas, dans l’état actuel des choses, quelle forme prendra l’exonération des charges patronales mais nous savons en revanche que son financement pourrait ne pas reposer sur une taxe qui pèserait sur la consommation. « Une idée qui a pourtant du mérite mais elle se heurte au niveau déjà très élevé de la fiscalité sur la consommation », a commenté le Premier ministre François Fillon venu clôturer le congrès de la Fnsea le 31 mars dernier.
En prononçant son discours, le Premier ministre est revenu sur d’autres points de l’actualité agricole en confortant les positions connues du ministre de l’agriculture, Bruno Le Maire.
Sur les questions environnementales, la méthode suivie est «claire » : « Grenelle de l’environnement, pragmatisme et pas de distorsion de concurrence avec nos voisins ».
Sur la contractualisation interfilière : « J’attends beaucoup des propositions que vous présenterez au ministre de l’agriculture pour avoir un dispositif opérationnel début juillet ».
François Fillon n’a pas manqué de rappeler que la contractualisation laitière entre en vigueur ce 1er avril. Mais il n’a pas apporté d’élément de réponse aux propos tenus par le président de la Fnsea qui avait souligné, lors de son discours, que « l’organisation des producteurs et le regroupement de l’offre sont les conditions nécessaires et indispensables de la réussite d’une démarche de contractualisation équitable pour la production agricole ». Ce qui suppose de modifier « le sacro-saint droit de la concurrence».
« Grenelle de l’environnement, pragmatisme
et pas de distorsion de concurrence avec nos voisins ».
En passant en revue d’autres sujets d’actualité de ce début de printemps pour montrer l’investissement du gouvernement sur les questions agricoles, François Fillon a approuvé les initiatives prises pour organiser les filières et garder la valeur ajoutée (Vpf pourla filière procine). « Bien des pays revendiquent leur patriotisme économique, il n’y a aucune raison de nous en priver », a-t-il déclaré. Mais là encore, le Premier ministre n’a pas abordé directement un sujet cher à Xavier Beulin : l’indexation du prix des produits alimentaires en fonction des prix des matières premières. Il a seulement souligné « que le gouvernement met à votre disposition (les agriculteurs) des indicateurs comme ceux proposés par l’observatoire des prix et des marges ».
Sur le photovoltaïque, François Fillon a pris note que Xavier Beulin lui remettra les centaines de dossiers d’investissement en attente depuis l’instauration du moratoire en décembre, en partie levé au début du mois. « Pour les nouveaux dossiers nous mettons en place des appels d’offre simplifiés pour les installations qui vous concernent », a-t-il déclaré.
« Nous devons organiser la mondialisation et en tirer parti »
Concernant la méthanisation, les nouveaux tarifs s’aligneront sur ceux de l’Allemagne. Et à partir de l’été prochain, le biogaz pourra être injecté dans le réseau de gaz naturel. En attendant, Xavier Beulin souhaite que l’hôte de l’hôtel Matignon « veille à ce qu’elle conserve sa dimension agricole et reste prioritairement centrée sur des projets collectifs de taille moyenne privilégiant l’utilisation d’effluents ».
Le discours énoncé aurait été incomplet si l'installation n'avait pas été évoqué. Le Premier ministre a repris à son compte l’objectif de 7.000 installations aidées par an et la nécessité de préserver le foncier agricole, entre autres.
Pour la Pac, le Premier ministre et le président de la Fnsea sont en phase en défendant le maintien du budget. Il a appuyé l’orientation actuelle des débats (référence historiques, équité des aides, par exemple) en mettant en garde les congressistes contre « les partisans du démantèlement de la Pac et de la régulation qui n’ont pas baissé les armes ». La Pac devra contribuer avant tout à donner les moyens, selon lui, pour relever le défi de nourrir à son niveau 9 milliards d’hommes en 2050. Ce qui signifie qu’il faille produire plus. Pas de surprise non plus entre la Fnsea et le gouvernement, sur la majorité des positions à défendre au G20 en juin prochain. « Nous devons organiser la mondialisation et en tirer parti », a déclaré le Premier ministre.
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