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Initiative, partage d'expérience Cinquante ans d’entreprenariat : les « Américains » de la Drôme

Agriculteur-entrepreneur dans la Drôme, Christian Jean a repris la structure familiale fondée dans les années soixante. Grâce à des machines puissantes, en plus de cultiver 200 ha de céréales, il peut satisfaire seul les demandes de plus de 200 clients. Il dégage ainsi les deux tiers de son revenu brut. Un article extrait de Terre-net Magazine n°4.

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Au démarrage de son activité, le père de Christian Jean avait fait venir des tracteurs des Etats-Unis.
(© DR)

En 1998, Christian Jean se retrouve seul à la tête de l’exploitation familiale et de l’entreprise de travaux agricoles, fondée par son père dans les années soixante, à Colonzelle dans la Drôme.

Il remplace alors cinq moissonneuses-batteuses, dix tracteurs et quatre ouvriers permanents par un parc réduit de matériels plus performants. Il restreint également son champ d’action de 60 à 30 km autour du siège de l’exploitation. Néanmoins, le remaniement de la structure entraîne une forte baisse d’activité et de résultat.

« Ne pas brader le service »

Aujourd’hui, la prestation de labour couvre 100 à 150 ha par an, le labour monosoc quelques 15 ha, l’arrachage de vignes environ 50 ha, le semis 200 ha, le travail de préparation du sol 200 à 300 ha. L’entreprise de travaux agricoles représente les deux tiers du revenu brut de Christian Jean.

« Elle constitue un bon complément de revenu, confirme-t-il. A condition d’être vigilant quant à la qualité du matériel (Christian investit en moyenne 100.000 € par an dans son parc) et de ne pas brader le service. Mieux vaut passer à côté d’un chantier que de casser ses prix. »

Un tracteur pour 85 à 130 €/h

Ses prestations, auprès de plus de 200 clients (Ndlr : exploitations de 10 à 15 ha en moyenne dans le secteur), sollicitent également la moissonneuse-batteuse, une John Deere 9540 Wts, pour 400 à 500 ha par an, au tarif de 150 à 180 €/h. Le recours au tracteur, un 8245 R John Deere (245 ch), se paie lui entre 85 et 130 €/h. « Je fixe un coût horaire car le temps passé varie en fonction de la configuration de la parcelle, du type de sol, de la présence ou non de cailloux… », indique l’agriculteur-entrepreneur.

Tous les cinq ans environ, les membres de la fédération régionale des entrepreneurs des territoires se retrouvent pour établir une grille de tarifs moyens à appliquer. « La pratique de prix inférieurs au seuil de rentabilité est proscrite, insiste Christian. Au-delà, libre à chacun de fixer ses tarifs. Les miens se situent plutôt dans la moyenne haute. Depuis cinquante ans, l’entreprise a acquis un certain renom. »

Douze ans après la reprise de l’activité, Christian Jean s’est constitué un bon capital. Au prix, toutefois, de semaines de 70 h de travail en moyenne. « A la tête d’une entreprise, on ne compte pas ses heures, conclut-il. Deux saisonniers me prêtent tout de même main forte l’été. »

150 ha en location annuelle

Christian Jean cultive en blé tendre, blé dur, colza, tournesol et sorgho, les 50 ha de son exploitation, auxquels s’ajoutent 150 ha loués à l’année à cinq propriétaires différents.

Il explique : « En juillet, dans le cadre d’une convention annuelle, nous nous accordons sur un prix à l’hectare pour la campagne à venir, en fonction des cours des céréales observés sur la précédente. Le tarif varie entre 80 et 160 €/ha ».

 

A lire aussi :

- l'article Initiative de Terre-net Magazine n°2

 

Cet article est extrait de Terre-net Magazine n°4. Si vous ne l'avez pas reçu chez vous, retrouvez Terre-net Magazine en ligne en cliquant ICI.


(© Terre-net Média)

 

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