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Gestion Affecter les charges de structure au bon endroit

Le calcul du coût de production est une approche économique souvent mise en œuvre en comptabilité analytique. Mais les charges de structures, en particulier la mécanisation, les bâtiments, les frais financiers, les frais généraux et la main-d’œuvre sont parfois difficiles à attribuer, en particulier dans les systèmes mixtes. L’Institut de l’élevage travaille actuellement sur l’élaboration de coefficients permettant d’affiner et d’uniformiser la méthode de calcul des coûts de production dans les exploitations des Réseaux d’élevage.

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Le calcul du coût de production est une approche économique
souvent mise en œuvre en comptabilité analytique. Mais les
charges de structures, en particulier la mécanisation, les bâtiments,
les frais financiers, les frais généraux et la main-d’œuvre
sont parfois difficiles à attribuer.(© Terre-net Média)

« lI n’est pas toujours aisé de procéder à la bonne affectation des charges de structure aux différentes productions de l’exploitation », précisait Thierry Charroin (Institut de l’élevage) en débutant la présentation des travaux menés par l’Institut de l’élevage sur cette question. Si le calcul du coût de production est relativement aisé à mettre en œuvre pour les systèmes spécialisés ou avec des diversifications très marginales, il est par contre plus délicat pour des systèmes mixtes. « L’affectation des coûts opérationnels est généralement traitée dans le cadre des analyses de marges brutes », précisait l’économiste.

Deux méthodes de calcul actuellement

De fait, pour passer des coûts opérationnels aux coûts de production, l’analyste doit affecter des charges de structure et calculer les charges additionnelles afin de « rémunérer les facteurs de production, comme le capital, le travail et le foncier ». Or, selon les systèmes, certains postes affectent les charges globales d’exploitation plus significativement que d’autres. C’est notamment le cas des frais de mécanisation et de la rémunération de la main-d’œuvre.
Actuellement, les méthodes utilisées sont rarement détaillées dans le nombre d’articles traitant du coût de production. Toutefois, deux tendances se dégagent :

Pour mettre à niveau l’ensemble des travaux économiques, passés et à venir, l’Institut de l’élevage a donc cherché à revoir la méthode nationale de calcul du coût de production. Pour y parvenir, l’Institut s’est appuyé sur le dispositif des Réseaux d’Elevage, conduit en partenariat avec les Chambres d’Agriculture.

Pour l’instant : hectare ou Ugb

« Nous avons opté pour une méthode intermédiaire entre les deux méthodes actuelles. Nous privilégions pour cela des clés d’affectation physiques – hectare (ha) ou unité de gros bovins (Ugb) – selon différents types de production des filières : bovines, ovines, caprines, équines et des principales productions végétales. »

Méthodologie

Pour les filières laitières, la notion de transformation ou non du lait est systématiquement intégrée. De même, les notions de plaine et montagne ont été prises en compte pour les filières bovines, caprine, le maïs fourrage et les grandes cultures.
L’atelier bovin lait intègre les génisses de renouvellement. Par contre la production de mâles issus de l’atelier lait est traitée comme un type de production de l’atelier bovin viande. Les productions hors-sol ne sont pas prises en compte.
Enfin, les types de productions végétales sont quantifiés en hectare, et en Ugb pour les filières herbivores.
Les cinq postes de charge non affectables considérés sont : la mécanisation, les bâtiments, les frais financiers, les frais généraux et la main-d’œuvre.

En outre, comme l’expliquait Thierry Charroin, la prise en compte des différents types de production permet « de tenir compte des diversités des techniques et conditions de production » (plaine, montagne, transformation ou non des produits…) et « de s’affranchir des prix des produits agricoles ».
Les données proviennent des socles nationaux et régionaux des Réseaux d’élevage et concernent l’ensemble des filières d’élevage herbivores, soit environ 1.900 exploitations. 2007 et 2008 sont prises en compte pour élaborer les modèles et ainsi tester la sensibilité des coefficients selon leur année d’élaboration (méthodologie).
Au final, les économistes ont testés 128 coefficients, pour cinq postes de charges.
« Globalement, les estimations peuvent être considérées comme précises pour les principaux postes et 80 % des coefficients sont très hautement significatifs », résumait Thierry Charroin.

À venir : par catégorie animales

Cette comparaison de 2 années est un premier test, mais un traitement annuel des données pour suivre l’évolution des coefficients permettra de vérifier plus complètement cet aspect.
Par ailleurs, pour simplifier les futures démarches, l’Institut de l’élevage va lancer un test basé sur la prise en compte des principales catégories animales : vaches, brebis, chèvres, juments, jeunes bovins et bœufs vendus pour les systèmes d’engraissement, « ce qui éviterait le passage par les Ugb ». Ces coefficients sont aujourd’hui utilisés pour calculer les coûts de production dans les exploitations des Réseaux d’élevage.

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