Production laitière française La campagne s’achève avec une sous-réalisation de 1,3 à 1,5 Mt

Au niveau européen, la fin de campagne 2010/2011 est plus contrastée avec un quota qui ne serait pas honoré en intégralité. (© Terre-net Média)

D’après les dernières estimations de FranceAgrimer, la collecte de lait de vache en France s’élèverait à 23,8 millions de tonnes pour la campagne 2010/2011.

Alors que sa référence a augmenté de 2 % par rapport à 2009-2010, notre pays n’a pas profité de l’opportunité, qui lui est offerte, de produire davantage de lait. La hausse de la collecte de 5 à 6 % n’est pas suffisante pour combler le manque de production.

Un déficit de production de 2,2 millions de tonnes

Bilan des comptes : la France pourrait ne pas honorer son quota pour la 8ème fois consécutive. Avec une référence à produire de 25,2 millions de tonnes, la sous-réalisation serait comprise entre 1,3 et 1,5 million de tonnes de lait. En 2009/2010, le déficit de production portait sur 2,2 millions de tonnes, soit le plus fort déficit de production depuis l’instauration des quotas en 1984.

Selon le ministère de l’Agriculture, cette sous réalisation traduit l’inadéquation entre la gestion des quotas, vingt-sept ans après leur entrée en vigueur et les capacités de production actuelles des éleveurs. Depuis 1984, la géographie de la production laitière a en effet évolué au fil des restructurations, des agrandissements et des cessations.

Les neuf bassins laitiers nouvellement créés pourraient remédier à cette situation. Des éleveurs disposant d’importantes capacités de production pourraient se voir allouer des quotas non utilisés dans d’autres départements.

Eviter toute délocalisation excessive de la production du lait

Le décret portant sur les neufs bassins laitiers limiterait toutefois la concentration de la production laitière en respectant les territoires (zones d’appellations contrôlées entre autres). La répartition de la production de lait conditionnant la vitalité des économies locales, le gouvernement et la profession agricole veulent éviter toute délocalisation excessive de la production du lait au sein d’un même bassin, des zones « fragiles » vers des zones où il serait tentant de concentrer la collecte, à proximité des industriels par exemple. Mais qu’adviendra t-il après 2015 ?

Au niveau européen, la fin de campagne 2010/2011 est des plus contrastées, avec un quota qui ne serait pas honoré en intégralité. La sous-réalisation des 27 pays de l’Union européenne porterait sur 7,8 millions de tonnes contre 10 millions de tonnes l’année passée, soit une baisse de 2,2 millions de tonnes. Mais, la collecte en Allemagne est proche du quota national. Aux Pays-Bas et au Danemark, les dépassements de quotas devraient d’ores et déjà conduire les éleveurs à réajuster leur production, pour éviter de trop fortes pénalités en fin de campagne.