Oméga 3 L'agriculture surfe sur la vague de l'alimentation santé
Il n'y a pas que l'industrie agroalimentaire qui s'intéresse au potentiel des omégas 3: au Salon de l'agriculture, certains éleveurs revendiquent de développer une « agriculture à vocation santé", reposant sur ce nutriment aux multiples vertus.
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Mais ces acides gras essentiels ne se trouvent à l'état naturel que dans peu d'aliments, comme les graines de lin, le colza ou quelques poissons (saumon, sardine, maquereau).
Pour élargir leur disponibilité, l'association Bleu-Blanc-Coeur, qui regroupe éleveurs, scientifiques et industriels, a trouvé une solution : ajouter du lin dans l'alimentation des animaux, dont la viande et le lait se retrouvent ainsi enrichis en omégas 3.
« On ne peut communiquer dessus que si un certain nombre d'industriels s'y mettent »
« L'équilibre alimentaire commence dans les champs », martèle Jean-Pierre Pasquet, fervent partisan du nutriment et co-président de l'association qui a mis en place une charte à destination des éleveurs, pour corriger le profil nutritionnel de la viande et du lait. L'adhésion à cette charte, à laquelle 5.000 éleveurs ont souscrit, permet aux produits finis d'arborer le logo "Filière nutrition, oméga 3 naturels", selon l'association, qui compte 350 adhérents. « L'impact du logo est difficile à identifier en terme de ventes, mais est significatif et positif sur les intentions d'achat du consommateur », assure Marilise Marcantonio, directrice de la communication chez Danone Produits Frais.
Le groupe a décidé, il y a trois ans, d'adhérer à l'association pour sa gamme de fromage blanc Jockey et 250 de ses producteurs nourrissent leurs vaches selon les exigences de la charte. Danone fait toutefois peu de publicité sur sujet, car « c'est un concept nouveau comme la Stévia (ndlr, édulcorant d'origine naturelle), on ne peut communiquer dessus que si un certain nombre d'industriels s'y mettent », explique Mme Marcantonio. Chez Sodiaal, qui a adhéré à la charte de Bleu-Blanc-Coeur pour sa gamme GrandLait, le Salon est l'occasion de communiquer sur la démarche.
« Un pari sur le long terme »
Des distributeurs, comme Monoprix avec toutes ses volailles en marque propre ou Carrefour sur certains produits, rejoignent le mouvement, selon Bleu-Blanc-Coeur. « Les distributeurs étendent de plus en plus leur gamme de produits aux normes de la charte », estime Aurélie Doyen, bénévole sur le stand de l'association au Salon de l'agriculture. Le logo "oméga 3" n'est pas la seule motivation des industriels, qui payent les produits conformes à la charte environ 5 % plus chers. « C'est un pari sur le long terme », juge Gwenaëlle Garnier, reponsable qualité chez Sodiaal, et surtout « en terme de goût, il y a vraiment une différence » avec le lait produit par des vaches ayant une alimentation classique.
« Depuis 50 ans, le modèle agricole français est basé sur la monoculture blé et maïs. Réintroduire des cultures oubliées, comme le lin ou la luzerne, permet d'avoir des sols en meilleur santé en plus de rééquilibrer l'alimentation du bétail », explique le co-président de Bleu-Blanc-Coeur. Selon lui, les animaux qui suivent ce régime sont en meilleure santé, les vaches produisent de l'ordre de 10 de lait en plus et dégagent 15 de méthane en moins, ce gaz accusé de participer au réchauffement climatique. « Nos produits présentent un meilleur profil nutritionnel que les produits bio », affirme cet éleveur, qui milite pour une labélisation "agriculture santé" des produits qui respectent la charte.
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