Spéculation sur les matières premières Barnier regrette les polémiques
Le commissaire européen aux Services financiers, le Français Michel Barnier, a regretté jeudi les « petites polémiques » des derniers jours entre Paris et Bruxelles concernant la spéculation sur les prix des matières premières, notamment agricoles.
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« J'ai regretté que tel ou tel ministre polémique avec la Commission à partir d'une phrase qui n'a jamais fait l'objet d'une validation politique », a-t-il ajouté. La France a critiqué cette semaine un rapport de la Commission européenne, qui dans une version provisoire récusait tout lien entre les spéculations sur les marchés et les cours des matières premières.
Le président français, Nicolas Sarkozy, avait ironisé lundi en suggérant de publier ce rapport le 1er avril. Son ministre de l'Agriculture, Bruno Le Maire, a estimé le même jour que s'il s'agissait des conclusions définitives de Bruxelles, « cela voudrait dire que nous ne vivons pas dans le même monde ».
Michel Barnier, convaincu du lien entre marchés financiers et physiques
La Commission s'est défendue en affirmant que la phrase controversée n'avait pas été validée et avait déjà changé. Et elle a repoussé la publication du rapport, pourtant initialement annoncée pour cette semaine. « Le nouveau président du G20, le président de la République française, a raison de vouloir agir sur cette question » de la volatilité des prix des matières premières, qu'il « faut traiter sérieusement », a encore dit Michel Barnier. Ce dernier avait déjà dénoncé dans le passé la spéculation « scandaleuse » sur les prix agricoles, une position qu'il a réaffirmée aujourd'hui.
« Je n'ai pas attendu d'avoir des preuves pour agir », a-t-il insisté, notant que plusieurs de ses initiatives récentes pour réguler les marchés financiers comprenaient des propositions pour les matières premières, notamment celle sur les produits dérivés ou celle sur les transactions boursières (Mifid). « Moi, je suis convaincu du lien qui existe entre les marchés financiers et les marchés physiques. Je suis convaincu qu'il y a une forme de spéculation qui accentue, accompagne, accélère cette volatilité des prix », a-t-il indiqué.
Il a notamment évoqué un changement de stratégie des acteurs financiers sur ces marchés. « Le rôle des acteurs financiers, c'était essentiellement, historiquement, d'être des intermédiaires pour ouvrir des couvertures de risques. J'observe qu'ils investissement désormais directement sur ces marchés, (...) ce qui amène là aussi une plus grande spéculation et une plus grande volatilité », a-t-il expliqué. « Moi, je pense personnellement qu'il faut limiter les positions de telle sorte qu'un investisseur ne monopolise pas une trop grande partie d'un marché », a-t-il encore estimé.
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