Du sorgho à la place du maïs Le sorgho, une culture durable
Le réchauffement climatique n’est pas une lubie de scientifiques. Il a un impact avéré sur la réduction d’eau disponible pour la constitution des stocks fourragers et touche de plein fouet, certaines années les éleveurs, irriguant ou non, leurs cultures fourragères… au risque de mettre le système de production dans son ensemble en danger.
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Ainsi, les sécheresses de 2003, 2005 et 2006, rencontrées en Bretagne, ont conduit certaines exploitations d’élevage à chercher des solutions alternatives permettant de sécuriser les systèmes fourragés. Un nouveau réseau a donc vu le jour dans la région. Sa première mission a été de constituer un inventaire des stratégies d’adaptation. De cet inventaire, plusieurs solutions ont ainsi été mises en évidence : ensilage de céréales immatures ou de mélanges céréaliers, introduction de sorgho dans la rotation, développement de la luzerne, du dactyle ou de prairies multi-espèces, récolte précoce de ray-grass d’Italie.
Des performances zootechniques comparables
Les trois types de sorghoLe sorgho grain (Sorghum bivolor L. Moench) est un type tardif représentatif des variétés utilisées en production de grain Le sorgho sucrier (cv Topsilo) est un type à fort développement Le sorgho Bmr (cv Sweet Virgina) est un type à fort développement ; il est également doté d’un gène lui conférant une meilleure digestibilité des parois. |
Lusignan compare trois sorghos
Mais n’est pas le remplaçant du maïs qui veut ! En effet, ces sorghos ont un potentiel de biomasse plus limité en raison de leur morphologie (type nanifié). « D’autres types de sorgho grain sont maintenant présents sur le marché, à la disposition des éleveurs et il est encore difficile de se faire une idée de leurs intérêts respectifs », poursuivait le chercheur de l’Inra.
Une valeur alimentaire mieux connue à l’avenirLa prochaine ouverture d’un catalogue officiel (Geves) pour l’utilisation de cette espèce en ensilage et des études actuellement engagées sur la valeur alimentaire devraient permettre de mieux caractériser et apprécier les innovations variétales arrivant sur le marché. |
Le sorgho Bmr sort en tête
« Pour une utilisation en ensilage, cette étude montre que les sorghos présentent une alternative intéressante de remplacement du maïs, que ce soit d’un point de vue zootechniques ou agronomique », résumait Jean-Claude Emile. Dans le détail, le sorgho grain confirme ses atouts zootechniques « mais aussi son handicap relatif en terme de potentiel de biomasse » avec un rendement de 14,1 t MS/ha. Le sorgho sucrier est à l’inverse particulièrement intéressant pour son potentiel de rendement (18,2 t MS/ha), « mais sa valeur zootechnique est plus faible que le sorgho grain ». Enfin, le sorgho Bmr semble pour sa part être un bon compromis parmi ces trois types puisqu’il apporte à la fois de bons résultats zootechniques et agronomiques, « avec des performances laitières comparables à celles du sorgho grain nain, pourtant plus sec » : son rendement est en effet de 19,9 t MS/ha.
Pour aller plus loin
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