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Revenu agricole 2010 Le grand écart en productions animales

Le redressement des marchés des produits laitiers et les combats des éleveurs pour défendre le prix du lait permettent aux éleveurs « bovins lait » de voir leur revenu se redresser de 89 % en moyenne. Les filières viande sont dans l’ensemble les grandes perdantes de l’année avec une hausse des résultats courant par actif plus modeste qui s’applique à des niveaux de rémunération très faibles.

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Les revenus en moyenne triennale de 2010 sont à peine équivalents à ceux de 1992,
avant la toute première réforme de la Pac. (© Ministère de l'agriculture)
Toutes filières confondues, les exploitations bovines voient leur revenu s’améliorer en 2010. En bovins lait, l’augmentation du revenu par actif non salarié est de 89 % et de 25 % en bovins viande. Pour les « bovins mixtes lait-viande », elle porte sur 78 %. Dans les élevages d’herbivores, il est en grande partie soutenu par les mesures de redistribution des aides dans le cadre du bilan de santé de la Pac.

Toutefois, « en cumul sur trois années, le revenu par actif non salarié des exploitations professionnelles spécialisées en bovins viande se replie de 2 % en 2010, tout comme celui des exploitations laitières », précise le ministère de l’agriculture qui ne souhaite pas que les bons résultats pour 2010 soient interprétés de façon éhontée. « En effet, l’amélioration du revenu en 2010 se situe dans une tendance de moyen terme défavorable pour ces deux spécialisations : - 14 % en moyenne annuelle depuis cinq ans pour les éleveurs bovins viandes et - 6 % pour les éleveurs laitiers

Les revenus des éleveurs de bovins viande retrouvent leur niveau de 2007

Ainsi, avec un revenu proche de celui du début des années 1990, le revenu dans ces orientations reste, comme il y a vingt ans, nettement plus faible que celui de la moyenne de l’ensemble des exploitations professionnelles. Il est inférieur de 20 % à cette moyenne pour les exploitations laitières et de 38 % pour celles spécialisées en bovins viande. Avec 14.700 € par actif non salarié, les revenus des éleveurs de bovins viande retrouvent leur niveau de 2007 mais pas celui de 2006 (20.000 euros par actif non salarié environ).

Bilan de santé de la Pac

En 2010, le découplage des aides franchit une nouvelle étape, avec notamment la fin des aides aux grandes cultures sous forme d’aides directes aux productions. Désormais la subvention la plus importante de cette catégorie est la prime au maintien du troupeau de vaches allaitantes (Pmtva) qui reste couplée à 75 %.
Globalement les subventions sur les produits baissent de 54,2 %. Cette réduction est compensée par des subventions d’exploitation.

En production ovine, le bilan de santé de la Pac cumulé au plan de relance de 2008 a conduit à doubler le revenu par actif (16.900€) contre 8.800 €. Les prix se sont bien tenus, les charges ont légèrement reculé et surtout, « les subventions à la filière ont augmenté sensiblement avec l’attribution de nouvelles aides couplées aux ovins et aux caprins dans le cadre de l’article 68 du nouveau règlement européen mis en place à la suite du bilan de santé de la Pac de 2008 ».

Un revenu inférieur à 1990 de 25 %

Les exploitations bovines ont aussi bénéficié d’une augmentation de leurs subventions avec l’attribution des nouveaux « Dpu herbe ». Le ministère estime « la contribution de ces nouvelles aides respectivement à 14 % et 16 % pour les ‘bovins lait et bovins viande’ sur la base du revenu moyen des années 2007 à 2009 ».

Avec 17,6 mille euros, les producteurs en « hors sol » sont les seuls à disposer cette année d’un revenu inférieur à 1990 de 25 % environ (hors viticulture et arboriculture).

Mais surtout, comme tous les éleveurs « spécialisés viande rouge et blanche », un tel niveau de résultat courant ne permet pas de rémunérer leur travail à la hauteur du smic pour 60 heures de travail par semaine le plus souvent! Le résultat courant étant employé, si il est suffisant, pour assurer les prélèvements privés, payer les charges sociales et autofinancer les nouvelles acquisitions de matériels.  

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