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Représentation syndicale (Version réactualisée le 06 octobre) Quarante élus ruraux soutiennent l’action de la Confédération paysanne

Découvrant l’absence d’équité au sein de l’interprofession laitière et dans les autres filières, les élus ruraux « estiment que ce qui se passe est de la dictature ». Devant être reçue dans l’après-midi au ministère de l’Agriculture, la délégation d’élus s’est vue refouler, une petite heure, à une centaine de mètres de l’entrée par une trentaine de Crs spécialement venus les accueillir.

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Les quarante élus ruraux et les responsables de la CP, bloqués par trente Crs
rue de Varenne, à 100 mètres du ministère de l'Agriculture.(© Terre-net Média)
A la Maison du lait, c’est au tour des élus locaux de venir, en délégation, apporter leur soutien à l’action conduite par la Confédération paysanne depuis 28 jours.

Ses éleveurs occupent les locaux de la Maison du lait pour revendiquer le droit de siéger au sein de l’interprofession laitière. Ils sont une quarantaine de députés, maires et sénateurs, tous élus ruraux, à être montés sur Paris.

En fait, quarante cinq élus étaient attendus pour représenter les 45 % d’agriculteurs ayant voté pour la CR, la CP et le Modef, aux dernières élections des Chambres d’agriculture. Ceux qui ont fait le voyage venaient de la Meuse, de l’Aveyron, du Centre ou encore de Loire-Atlantique. La plupart d’entre eux sont agriculteurs et, élus de gauche ou écologistes. Les députés n’ont fait que passer afin d’assister, à l’Assemblée nationale, à la séance de questions au gouvernement, où aurait été évoqué le combat, conduit par la CP,  pour plus de pluralisme au sein des interprofessions.

« ...mettre fin à la cogestion qui nous mène au mur... »

Philippe Collin, porte parole, leur a expliqué pendant une heure le combat auquel se livre le syndicat : l’impossibilité pour les agriculteurs de la CP (et de la CR) d’être représentés dans les interprofessions alors que les cotisations volontaires obligatoires sont payées par tous les producteurs.  « On ne peut plus reculer. Entrés en résistance, nous souhaitons mettre fin à la cogestion qui nous mène au mur. Nous voulons plus de pluralisme dans les interprofessions, où se décide dorénavant le revenu des paysans », a déclaré André Bouchut, secrétaire national, en grève de la faim depuis huit jours avec trois autres élus. Découvrant l’absence d’équité au sein de l’interprofession laitière et dans les autres filières, les élus ruraux « estiment que ce qui se passe est de la dictature ».


Michèle Rivet, agricultrice et conseillère
régionale, région Centre;" l'agriculture
est l'avenir de nos territoires" (© Terre-net Média)
« Une telle situation est inconcevable dans les conseils municipaux car cela reviendrait aux conseillers de l’opposition à ne pas pouvoir y siéger !, déplore M. Bricaud, maire en Loire-Atlantique. L’idée de mettre fin à l’hégémonie syndicale gagne du terrain, même au sein de la majorité présidentielle. En fait, nous sommes devant un problème structurel. Avec la dérégulation conduite par Bruxelles et la loi de modernisation de l’agriculture récemment votée, les interprofessions vont avoir un rôle essentiel dans les filières. Il est normal que les syndicats minoritaires, représentants 45 % des agriculteurs, soient représentés ».

Les élus ruraux refoulés par les Crs à quelques mètres du ministère de l'Agriculture

Vers 16 heures, une surprise attendait les élus ruraux rue de Varenne. Devant être reçus dans l’après-midi au ministère de l’Agriculture, ils se sont vus refouler, une petite heure, à une centaine de mètres de l’entrée par une trentaine de Crs spécialement venus les accueillir (pour plus d’informations, lire un encadré à paraître). L’occupation de la Maison du lait se veut être un cas d’école. La revendication de la CP de siéger au sein de l’interprofession laitière s’étend à la volonté de prendre part aux décisions dans toutes les instances représentatives dirigées par la Fnsea.

Lire aussi sur le même sujet :

Selon la CR, les positions hégémoniques de la Fnsea sont responsables de situation actuelle de l’agriculture française

Quatrième semaine d’occupation de la Maison du lait, le combat des éleveurs de la Confédération paysanne continue

Outre la CR qui conduit, d’une autre façon, ce même combat depuis de nombreuses années (un nouvel article sur ce sujet vient de paraître – voir lien), la CP assure être de plus en plus soutenue par un nombre croissant d’hommes et de femmes politiques, comme de syndicats, et pas seulement de gauche.

« L’idée de mettre fin à l’hégémonie syndicale gagne du terrain, même au sein de la majorité présidentielle », assure Philippe Collin, porte parole de la CP (lire article en lien). Qui a par ailleurs déploré une nouvelle fois que Bruno le Maire, ministre de l’Agriculture, n’ait pas fait passer en mai dernier, dans la loi de modernisation de l’agriculture, un amendement ouvrant les interprofessions aux syndicats minoritaires.

 

Après une heure de négociations

Selon un communiqué de la Confédération paysanne, paru dans la soirée du 5 octobre, la délégation d’élus ruraux accompagnée par Philippe Collin, porte parole, enfin reçue au ministère après une heure de négociations, « a réaffirmé avec force, que le ministre de l’Agriculture avait le choix entre deux solutions :

  • soit les interprofessions sont des structures relevant du droit privé, alors les accords qu’elles prennent ne peuvent s’appliquer qu’à leurs membres et le ministre doit arrêter de les homologuer, c'est-à-dire de les rendre obligatoires et applicables à tous les paysans ;
  • soit les accords interprofessionnels s’appliquent à tous, alors les interprofessions sont investies d’une mission de service public. Elles doivent devenir pluralistes et transparentes et le ministre doit arrêter de les homologuer tant qu’elles n’auront pas intégré l’ensemble des représentants du monde agricole. »

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