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Fnb/Fnsea Les éleveurs de bovins viande à l’écart de l’euphorie des marchés agricoles

0,5 euro de plus ? C’est ce que représenterait la hausse de 20 % des cours revendiquée par les éleveurs de la Fédération nationale bovine, émanation de la Fnsea, pour qu’ils parviennent enfin à dégager de nouveau un revenu dans la moyenne des autres agriculteurs de France.

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Pierre Chevalier, président de la Fnb. (© Terre-net Média)
Selon la section spécialisée qui tenait une conférence de presse le lundi 23 août 2010 à Ligne, en Loire Atlantique, « les éleveurs de viande sont dans une situation de plus en plus critique. La Fnb a de longue date alerté les pouvoirs publics et la filière, sans être entendue réellement, par rapport à l’ampleur de cette crise et à ses conséquences pour la sécurité alimentaire, l’économie, l’emploi, et l’activité sur l’ensemble du territoire rural ».

Aujourd’hui, il faut impérativement donner une nouvelle perspective à ce secteur de production à travers trois priorités ajoute la Fnb.

Outre la hausse « vitale » de 20 %, soit 0,5-0,6 €/kg de carcasse (prix de base retenu de 3€/kg de carcasse), la section spécialisée de la Fnsea revendique une année blanche pour l’ensemble des créances des prêts et des mesures exceptionnelles (plan ‘Barnier’ et plan ‘d’urgence Sarkozy'). Enfin, « un ensemble de dispositions d’aides et d’appui à la trésorerie doivent être mises en œuvre :

La Fnb envisage par ailleurs de conduire des actions le mois prochain dans des entreprises importatrices de viande en provenance de pays tiers pour fournir la restauration collective en marchandises bon marché.

Les éleveurs de la Fédération émettent des doutes sur la qualité des carcasses importées qui concurrencent à bas prix les bovins produits en France. « Nous allons demander à ces importateurs des éléments de transparence », a déclaré Pierre Chevalier, président de la Fnb, interviewé par Terre-net Média.

La Fnb veut montrer que les acteurs des filières bovines, sud américaines entre autres, ne sont pas soumis aux mêmes contraintes de production que les éleveurs français. D’où des différences de coûts de production et les problèmes de compétitivité constatés et déplorés.

Selon le président de la Fnb, la hausse revendiquée de 20 % paraît raisonnable. Elle aura peu d’impact sur le prix du steak haché vendu au consommateur. Sur les trois grandes entreprises d’abattage et de commercialisation de viande des Pays de la Loire, deux d’entre elles (Vsa et Bigard) sont prêtes à passer des contrats de filières de sécurisation des revenus avec les éleveurs.

Parent pauvre de la meilleure conjoncture des marchés agricoles

 « Cette hausse de 0,5 euro est vitale car elle permettra de payer le prix de la viande à son coût réel de production en prenant en compte le prix de l’alimentation, l’amortissement des bâtiments d’élevage et le coût travail effectué», explique la Fnb. 

La flambée des prix des produits végétaux de ces dernières semaines doit par ailleurs être répercutée  sur les prix des animaux vendus, selon la Fnb. Sinon les éleveurs n’auront aucune raison de poursuivre leur activité et pourraient même préférer vendre leurs céréales plutôt que les employer pour nourrir leur bétail alors mal valorisé.

Parent pauvre de la meilleure conjoncture des marchés agricoles, la Fnb a l’intention de présenter à Bruno Le Maire, ministre de l’Agriculture, les difficultés chroniques de la filière bovine après quatre ans de baisse de revenu dont les éleveurs ne parviennent pas à se relever. Rendez-vous est pris dans une quinzaine de jours.

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