Quelle valeur pour le maïs sur pied ? Quelles solutions pour reconstituer les stocks fourragers ?

Estimer le rendement au plus juste

Une estimation au plus proche de la récolte sera la plus juste. Il faut dans la mesure du possible ne pas se contenter d’une estimation visuelle des plantes, mais se baser sur le nombre de grains au m2 (comptage du nombre d’épis par plantes, du nombre de grains par épis et de la densité de plantes au m2 sur un échantillon d’une parcelle).

Estimation du rendement à partir du comptage des grains : source AGPM

Pour de bons maïs fourrages (au moins 30 % de matière sèche et 55 % d'épi grain).

Evaluer le prix de la tonne de matière sèche sur pied

Nous considérons, que la valeur des cannes exportées par l'ensilage correspond pour le vendeur au frais de récolte et de broyage des cannes non engagés par celui-ci.

Exemple :
Pour un rendement estimé à 80 q/ha et un prix producteur de 10 €/q après taxes et séchage, le prix de négociation est de : 80q/ha x 10 € = 800 €/ha soit 55 €/t MS 

Ce prix de base pourra être modulé en fonction de la qualité du maïs : ( ex + 5 €/TMS pour un maïs riche en grains et avec des tiges et des feuilles bien vertes, -5 €/TMS pour un maïs pauvre en grains ou peu développé.)
Ces prix ne sont qu’indicatifs et sont à moduler en fonction de l’offre et de la demande.

Evaluer le coût de l’unité fourragère pour l’acheteur

A ce prix sur pied (ex 960 €/ha pour un maïs à 12 €/q et à 80 q/ha soit 14,5 tMS/ha) : l’acheteur doit rajouter :

- le coût de la récolte : ex 330 €/ha, si tout est réalisé par entreprise, remorques comprises : coût très variable, à déterminer au cas par cas ;
- tenir compte des pertes au silo : 15%

Exemple :
Pour un maïs « normal « à 0,90 UFL/kg MS Le prix rendu à l’auge sera dans ce cas de : (960+330)/85%/14,5 T MS = 105 €/T ms rendu auge
Et de 105/1000kg/0,9 UFL =0.117 €/UFL rendue silo

Ce prix servira de repère par rapport à d’autres matières premières (fourrages, co produits) pouvant remplacer en partie le maïs.

A part le maïs : Quel aliment de substitution retenir ?

L’achat de co-produits doit être raisonné économiquement et techniquement en fonction du type de ration prévu.

Le prix d’intérêt sera déterminé par le calcul du prix de l’UF et du g de PDI prix sur 2 aliments de référence : blé et tourteau de soja ou colza, et compte tenu des pertes possibles à la conservation
Attention à la conservation des produits humides, qui doit être réalisée dans des silos bétonnés limitant les échauffements et permettant un bon écoulement des jus.

Demander également des valeurs précises de ces produits :
• Drêche de brasserie : à utiliser en remplacement d’un concentré azoté sur des rations à base de maïs ensilage et en limitant à 3 ou 4 kg de MS par vache. Amener de l’azote soluble (tourteau de colza), et veiller aux apports de calcium.
• Drêche de blé : à utiliser en remplacement d’un concentré azoté ou de production en limitant à 5 à 7 kg de ms/Vl. pauvreté en azote soluble.
• Pulpe de betteraves surpressée : peut remplacer l’ensilage de maïs (1 kg ms pour 1 kg ms ensilage de maïs, en limitant à 6 kg de MS de pulpes par vache. Veiller aux apports de fibres ( foin, paille)
• pommes de terre : Limiter à 3-4 kg de MS par vache : aliment pauvre en calcium et très hétérogène.
• Corn Gluten feed : peut remplacer une partie des concentrés azotés : limiter à 5kg MS/vache.
• ensilage de maïs doux : moins riche en amidon que l’ensilage de maïs doit être complémenté en blé.
• Paille : en première approche, 7 tonnes de paille, et 3 tonnes d’un aliment à 70% céréales et 30% tourteau de colza + 100 à 120g CMV/animal peuvent remplacer 10 tonnes de foin pour l’alimentation des génisses.