Consommation La viande plus chère en France avec la hausse des prix du blé (Agritel)
La flambée des prix du blé, due à la sécheresse en Europe et attisée par l'embargo de la Russie sur ses exportations, va rendre la viande plus chère en France, estime Michel Portier, directeur d'Agritel, société de conseils spécialisée dans les secteurs agricole et agroalimentaire.
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Réponse de Michel Portier, directeur de la société Agritel : La hausse du prix des céréales a un impact direct et violent sur l'aliment du bétail. Le blé est important dans la nourriture du cochon et du poulet, il l'est beaucoup moins dans l'élevage du bovin. Mais quand le blé monte - environ +50% en un mois à la bourse de Paris - les autres céréales montent, il y a un effet d'entraînement. L'orge fourragère a même doublé entre juin et aujourd'hui. Or, l'alimentation du bétail représente 60 à 80% des charges de l'éleveur. On a des conditions météorologiques relativement sèches depuis juin, et la production d'herbe a été inférieure à une année normale. Il y a donc une compensation de ce manque d'herbe par l'achat d'aliments de bétail dont une grande partie est faite à base de céréales, principalement le blé, l'orge et le maïs.
"Les prix de la viande devraient croître de 6 à 10%"
Q: Quelle sera l'ampleur de la hausse du prix de la viande pour le consommateur ?
Réponse de Michel Portier, directeur de la société Agritel : En fait, ce ne sont pas les consommateurs qui vont absorber la totalité de la hausse du prix des céréales. Toutefois, les prix de la viande devraient croître de 6% à 10%, et même de 10% à 15% pour le poulet. Si l'on considère le cycle de l'animal, très approximativement, la hausse sur le poulet va être très rapide, dès septembre, puis ce devrait être le cochon, à partir d'octobre, et enfin le bovin, d'ici trois mois. La problématique, c'est de savoir combien de temps va durer cette hausse des cours céréaliers. Cela va dépendre clairement des récoltes argentine et australienne, en novembre et en décembre.
Q: Comment la filière réagit-elle face à la hausse du prix des céréales ?
Réponse de Michel Portier, directeur de la société Agritel : Dans une filière - fabricants d'aliments de bétail, éleveur, abattoirs, transformation industrielle et distributeur - à chaque échelon de la négociation, vous n'allez jamais réussir à répercuter la totalité de la hausse des charges. Les éleveurs sont en première ligne. Ils sont déjà dans une situation catastrophique, à contre-marge et j'ai peur que cela s'accentue. Il y a un risque que les éleveurs n'arrivent pas à répercuter la totalité de la hausse de leurs coûts de production sur l'industriel. On risque d'avoir une rentrée un peu chaude.
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