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Dans le Doubs L’efficacité économique liée à un équilibre entre troupeau et réserves fourragères

Dans le département du Doubs, la valorisation du lait à base d’herbe et de foin de la zone de production du fromage de Comté a permis de maintenir une agriculture dynamique. Quel est le mystère de cette efficacité ? Le voile se lève grâce à une étude menée par la Chambre d’agriculture du Doubs.

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Cette étude montre que la variation des résultats économiques
entre les 57 exploitations enquêtées vient essentiellement de
l’équilibre entre le troupeau et le système fourrager mis en place
par l’éleveur. (© Terre-net Média)

Dans le Doubs, de précédents travaux ont montré la liaison entre les réserves fourragères hivernales et l’efficience économique des exploitations.

« Si globalement, de bons résultats en matière d’efficience économique sont acquis à partir du travail sur les disponibilités fourragères, il subsiste certaines situations peu sensibles à cette variable », expliquait en décembre dernier Jean-Paul Roumet (Chambre d’agriculture du Doubs), lors des rencontres 3R de Paris.

Le service "conseil en stratégie d'entreprise" de la Chambre d’agriculture a donc poursuivi l’enquête, en regroupant des données issues des années 2007 et 2008 et provenant de 57 exploitations. L’étude s’appuie sur des données croisées émanant des éleveurs, de la Chambre d’agriculture, des centres de gestion, du contrôle laitier et des laiteries. En complément, une étude pédoclimatique a permis d’isoler les climats des exploitations. Le tout a été complété par des observations de terrain.

Densité laitière et pédoclimats

« L’ensemble tient compte des deux principaux critères susceptibles d’influencer les résultats économiques des exploitations enquêtées : la densité laitière par hectare de surface fourragère et les interactions entre le sol et la disponibilité en eau. »

Objectif affirmé : déterminer, dans la mesure du possible, les facteurs de variation de la diversité des résultats économiques des exploitations et préciser, s’il y a lieu, les liaisons entre les ratios économiques, les facteurs de milieu et les pratiques des agriculteurs. Une analyse mathématique a ensuite été réalisée pour hiérarchiser les facteurs de variation des résultats économiques.

D’abord les facteurs zootechniques

Les facteurs zootechniques, comme la production laitière par vache et le taux d’élevages influent en premier lieu, devant le potentiel fourrage (sol, abondance de campagne, tonne de MS/UGB). « Nous constatons également que le produit brut est lié à un élevage important. C’est assez logique dans la mesure où plus d’animaux peuvent être potentiellement vendus. »

Par ailleurs, les exploitations parvenant à maîtriser les campagnols sont également celles qui maîtrisent leurs charges opérationnelles, du fait de réserves fourragères suffisantes pour l’hiver à un niveau moyen de 3 à 4 t MS/UGB. Dans ces conditions, l’excédent brut d’exploitation moyen (EBE) atteint un niveau proche de 200 à 350 €/1000 l.

« On peut donc affirmer qu’un niveau élevé d’EBE est induit par un taux d’élevage élevé dans un contexte de pression faible des campagnols. On relie également un taux d’élevage important à des niveaux de produits corrects, des niveaux de charges élevées et des EBE très forts. »

Equilibre et milieu

L’analyse de ces informations montre que la variation des résultats économiques entre les 57 exploitations enquêtées vient essentiellement de l’équilibre entre le troupeau et le système fourrager mis en place par l’éleveur. « La production laitière par vache, le taux d’élevage, l’âge au premier vêlage… tout cela est en réalité relié aux tonnes de matières sèches récoltées par UGB, au pédoclimat de l’exploitation ou à l’abondance des campagnols qui viennent, ou non, altérer les récoltes », résumait Jean-Paul Roumet.

Les facteurs liés à la pratique de l’éleveur occupent ainsi une place de choix « dans l’expression de la diversité des résultats économiques ». Pour autant, Jean-Paul Roumet reconnaît que le milieu vient également moduler l’efficacité technico-économique : « un milieu frais va favoriser la production fourragère et est souvent lié à de forts niveaux d’EBE ». In fine, c’est donc bien une approche globale de l’exploitation qui doit être mise en œuvre au niveau du conseil de terrain.

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