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Prix du lait pour le troisième trimestre 2010 Vers un mois d’août orageux ?

Sans accord le 1er juillet dernier pour le troisième trimestre 2010, quels scénarios peut-on envisager pour les semaines à venir : l’application de l’accord du 3 juin 2009 avec un "accrochage" sur le prix allemand ou bien une fixation unilatérale des prix par les industriels et par les coopérateurs ?

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Le prix du lait, l'inconnue de l'été? (© Terre-net Média)
Les industriels ne doivent pas compter sur la trêve estivale pour imposer leurs volontés aux éleveurs laitiers en fixant unilatéralement le prix du lait pour le troisième trimestre 2010! Aux aguets, ils trairont leurs vaches tout l'été, prêts à réagir à tout moment !

Et si l’absence d’accord conduit malgré tout les collecteurs à le faire, il fort probable que les campagnes s’embraseront alors à nouveau. La période sera même favorable pour interpeller les français en vacances, sur leur lieu de villégiature, et susciter leur adhésion au mouvement.

En attendant, ce qui était redouté est devenu réalité. Depuis le 1er juillet, les éleveurs laitiers livrent leur lait sans savoir combien il leur sera payé. Et aucunenouvelle rencontre interprofessionnelle en vue.

 Il est vrai que les positions de la Fnil constituent un gros point d’achoppement, selon la Fnpl. Pour le troisième trimestre, les éleveurs s’en tiennent à l’accord du 3 juin 2009 avec un accrochage sur le prix du marché allemand. Mais de quel accrochage s'agit -il ? « Les industriels ne donnent aucune information concrète sur les critères à retenir pour s’aligner sur le prix du lait », déplore la Fnpl. Or les grilles de qualité sont plus lestes (germes, cellules) en Allemagne qu’en France car le lait collecté n’est pas destiné à la même transformation. « Dans ces conditions, il paraît légitime de rémunérer en conséquence les efforts de qualité réalisés par les éleveurs français », fait encore remarquer la Fnpl.

Et quel est le prix de base auquel les industriels seraient prêts à se référer ? Annualisé ? Mensualisé ?
« Se coller au système allemand suppose que la gestion des quotas soit assouplie pour collectent tout le lait produit : hausse des quotas de 2 %, suppression des allocations provisoires décidées par les laiteries et absence de pénalité au premier litre produit en trop par les éleveurs », n’oublie pas de rappeler Marcel Denieul, de la Fnpl. Or les industriels ne se prononcent pas non plus sur ce point, constate-t'il !

Donc beaucoup de questions en suspens !

Enfin, le système allemand, c’est aussi une fiscalité particulière, remarque la Fnpl. Ainsi, le remboursement forfaitaire de la Tva aux éleveurs Outre-Rhin revient à leur allouer un supplément de prix !

La Fnpl s’en tient pour sa part à l’accord du 3 juin et comme promis, à « un accrochage au prix allemand », aux contours à déterminer avec précision et qui ne constituerait qu’une variable d’ajustement. En sachant par ailleurs que le lait français est au moins deux fois mieux valorisé qu’en Allemagne !

La section spécialisée lait de la Fnsea espère encore que la bonne conjoncture sera atout favorable pour parvenir d’ici la fin du mois à un accord. Ce qui suppose une reprise de contact au niveau national entre les coopératives, les industriels et les éleveurs.

Ceci dit, la situation actuelle laisse la Fnpl interrogative sur l’état d’esprit avec lequel les industriels laitiers abordent d’ores et déjà la future contractualisation. Bruno Le Maire, ministre de l’Agriculture, la souhaite de tous ses vœux, équilibrée. On en est loin. L’interprofession doit d’abord se mettre d’accord sur ce que chacune des parties entend par « équilibrée » !

A lire aussi :

- Prix du lait - Toujours aucun accord en vue pour le troisième trimestre (paru le 30 juin 2010)

 

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