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Qualité La situation épidémiologique de Y. enterocolitica chez le porc

Le porc est le principal hôte de la bactérie Yersinia enterocolitica, responsable de yersinioses humaines. L’Ifip-Institut du porc en partenariat avec l’Afssa et Aérial, a décidé de lancer une étude pour établir la situation épidémiologique de cette bactérie en 2009. Premiers résultats.

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Les animaux-réservoir de cette bactérie sont le porc
ainsi que d'autres animaux sauvages et domestiques.
Généralement, les Yersinia sont transmises à l'homme par voie
orale et sont très répandues dans le sol.(© Terre-net Média)
Le taux d’incidence des cas de yersinioses humaines attribuables à la consommation de porc a été estimé à 2,8 cas pour 100 000 habitants par an en Europe. Il s’agit de la 2e cause, derrière Salmonella (3,4 cas/100 000 habitants) mais devant Campylobacter (2,2 cas / 100 000 habitants).
Pour rappel, Yersinia enterocolitica fait partie des agents étiologiques1 les plus fréquents de diarrhées aiguës dans les pays tempérés et froids, dont la France.

Le porc, hôte principal

« Le porc est le principal hôte de la bactérie : il ne développe pas de signes cliniques, mais héberge la bactérie sur la langue, les amygdales, dans les nœuds lymphatiques et l’excrète dans ses fèces », expliquait en février dernier Brice Minvielle (Ifip-Institut du porc), à l’occasion des 42e Journées de la recherche porcine qui se tenaient à Paris.
« En France, la situation épidémiologique de Yersinia enterocolitica chez le porc est mal connue, au contraire d’autres pays européens », poursuivait le spécialiste, expliquant pourquoi l’Ifip, en partenariat avec l’Afssa et Aérial ont décidé de lancer en commun une étude.
Objectif : obtenir des premières données de prévalence de Y. enterocolitica sur amygdales.
Cette étude a été menée dans trois abattoirs français (deux en Bretagne et un en Alsace) sur une période de 5 mois, de janvier à mai 2009.
Au total, 411 écouvillons ont été analysés dans les trois abattoirs.

Un premier aperçu du niveau de prévalence

La compilation des résultats obtenus dans chaque abattoir fait apparaître une prévalence totale sur amygdales estimée à 20,9%.
« Ces résultats nous permettent d’avoir un premier aperçu du niveau de prévalence de Y. enterocolitica sur amygdales de porcs en France. »
Dans le détail, on peut relever une importante variabilité entre les données obtenues par les trois abattoirs.

Le saviez-vous ?

Yersinia sp. est une bactérie appartenant à la famille des entérobactéries et comprenant trois espèces susceptibles d'entraîner des maladies : Yersinia enterocolitica, Yersinia pseudo-tuberculosis et Yersinia pestis responsable de la peste (bacille de Yersin).
Ces bactéries se présentent en forme de bâtonnets (bacilles).
La yersiniose est une infection due à une de ces trois bactéries. Il s'agit d'une zoonose (maladie des animaux transmissible à l'homme et réciproquement) fréquente.
Les animaux-réservoir de cette bactérie sont le porc ainsi que d'autres animaux sauvages et domestiques. Généralement, les Yersinia sont transmises à l'homme par voie orale.
Yersinia enterocolitica, qui est la variété la plus fréquente.
Elle est à l'origine de certaines formes de gastro-entérites s'accompagnant d'hyperthermie (fièvre), de douleurs abdominales, de vomissements et de diarrhée. Très répandue dans le sol, Yersinia enterocolitica se retrouve également dans l'eau et les végétaux. Elle a également été isolée à partir d'une grande variété d'aliments contaminés comme la viande, les légumes et le lait, mais aussi dans les selles de nombreux individus, en quantité moindre (on appelle ces personnes des porteurs sains). Elle est dans certain cas responsable d'entérocolite, c'est-à-dire d'inflammation de la muqueuse de l'intestin (la muqueuse étant la couche de cellules recouvrant l'intérieur des intestins.
Source : http://www.vulgaris-medical.com.


Ensuite, la prévalence française totale estimée est inférieure aux niveaux communiqués par d’autres pays européens, par exemple de 32% en Suisse et de 56% en Finlande.
« Il faut toutefois moduler en précisant que les techniques d’isolement utilisées ne sont pas les mêmes. De plus, Yersinia a une croissance plus lente que celle d’autres entérobactéries sur les milieux usuels, ce qui rend son isolement difficile à partir d’échantillons poly-microbiens comme les amygdales. »
De fait, ces résultats nécessitent d’être complétés par d’autres campagnes de prélèvements « à réaliser sur la même saison » ainsi que par des prélèvements sur fèces « afin d’estimer le risque de contamination sur carcasses et donc pour la santé humaine ».
Enfin, en termes scientifique, la technique utilisée (multiplex-PCR) a donné des résultats satisfaisants dans la mesure où « elle permet l’identification de la pathogénicité des souches isolées de manière fiable », Y. enterocolitica comprenant à la fois des souches pathogènes et non pathogènes.
« Compte tenu des résultats préliminaires de prévalence obtenus, cette étude montre tout l’intérêt d’établir la situation épidémiologique de Y. enterocolitica chez le porc en France » concluait Brice Minvielle.

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