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Bovins viande et lait Le bouclage électronique volontaire en place en septembre prochain

Gain de temps, sécurité, compétitivité : la nouvelle technique de bouclage électronique offre de nouveaux horizons aux éleveurs de bovins viande et de bovins lait pour gérer leurs troupeaux avec davantage d’efficacité. Cette boucle a été mise au point par l’Institut de l’élevage en association avec la profession et le soutien du ministère de l'Agriculture.

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Vers un bouclage électronique volontaire mais officiel.
(© Terre-net Média)
En septembre prochain, vaches, veaux et jeunes bovins pourront faire la rentrée avec une boucle d’identification électronique si leur propriétaire le souhaite. « Elle sera en effet volontaire mais officielle », précise Davy Liger de la direction générale de l’alimentation (ministère de l’Agriculture). Il présentait la nouvelle boucle avec Jean Paul Flery (secrétaire général de la Fnb) et Pierre Séret (Apca).

La mise au point du bouclage électronique est le résultat d’un travail de trois ans conduit en commun avec trois partenaires : les syndicats (Fnb, Fnpl, Apca), l’interprofession et le ministère de l’Agriculture. « Ce n’est pas une demande de Bruxelles, a tenu à préciser Davy Liger. Le bouclage électronique ne vise pas non plus à remplacer le dispositif de traçabilité actuel très satisfaisant mais de le rendre encore plus performant ». Cette démarche n’est donc en rien comparable à l’identification électronique des ovins et des caprins, obligatoire en juillet prochain. Celle-ci reposant sur une identification des animaux qui ne peut être envisagée que par voie électronique compte tenu de leur caractère grégaire.

Suivre l’animal tout au long de la filière,
de sa naissance à la découpe !

Les boucles électroniques des bovins, viande ou lait, permettent de suivre l’animal tout au long de la filière, de sa naissance à la découpe ! Elles se présentent sous la forme de boucles d’identification en plastique similaires à celles existant (numéro lisible) sur le marché mais dotées d’une puce électronique intégrée par surmoulage. L’ensemble constitue en quelque sorte la carte d’identité de chaque animal puisque la puce a en mémoire des informations qui lui sont propres (numéro officiel et d’autres informations sont enregistrées).

Ces boucles sont lisibles à 80 centimètres par un lecteur et elle se pose avec une pince appropriée (très faible taux de perte). Leur coût est pour l’instant de 1 euro l’unité mais il pourrait être amené à diminuer très rapidement.

Obligatoire ou volontaire ?

Rendre cette forme de bouclage électronique volontaire mais officielle (ce qui supposera l’agrément d’un modèle de boucle adapté) donne un délais au marché, en faisant jouer la concurrence, pour s’adapter à une nouvelle demande des éleveurs au meilleur prix. L’obligation du bouclage ne sera ensuite qu’une formalité !

En revanche, rendre d’emblée ce bouclage obligatoire ne pourrait que renchérir le coût de l’équipement informatique nécessaire dont les éleveurs souhaitent, par ailleurs, qu’il soit supporté par l’ensemble de la filière !

Le concept de cette nouvelle génération de boucles rend leur utilisation souple et progressive. L’éleveur peut aussi bien continuer à suivre son troupeau pour certaines taches, comme à l’accoutumée (en tenant des cahiers pour le pesage par exemple) et pour d'autres, s'appuyer sur un équipement électronique adéquat pour les effectuer avec plus d’efficacité.

Les résultats sont probants,
assure l’Institut de l’élevage.

Par exemple, les éleveurs de bovins viande dotés d'une balance équipée d'un logiciel et d'un détecteur de puces pèseront dorénavant chaque animal sans intervention humaine : le lecteur identifiera la bête lors de son passage sur la balance grâce à sa puce et inscrira le poids correspondant. Autre utilisation de la boucle électronique : suivre dans les étables la consommation d’aliments de chaque vache laitière et une fois abattue, le parcours de sa carcasse tout au long de la chaîne de transformation. La boucle pourrait ainsi être un premier pas vers la suppression du passeport du bovin !

Les résultats sont probants, assure l’Institut de l’élevage. « L’utilisation en routine » de ces boucles a en effet permis d’apprécier la diversité des tâches qu’il serait possible d’effectuer dans les élevages. Ce qui réduirait d'autant la pénibilité du travail, le temps passé et surtout, faciliterait le suivi individuel des animaux des troupeaux importants.

Les trois années d’expérimentation se sont déroulées dans une cinquantaine d’élevages et sur plus de 55.000 animaux de six régions. Ont été aussi associés à l’expérimentation deux marchés aux bestiaux et six abattoirs. Mais il appartiendra avant tout, à chaque exploitant d’optimiser l’usage des boucles en dotant ses équipements de lecteurs fixes ou mobiles reliés à des logiciels appropriés. Car chaque cas est un cas.

L’adoption des boucles électroniques sera enfin une réussite si elle s’accompagne d’une "refondation" du fonctionnement des organismes, des industries aval (infrastructures à adapter) et des équipementiers qui gravitent autour des exploitations. Ils devront en effet adapter leurs services (systèmes d’information) et équiper leurs matériels d’outils informatiques appropriés pour optimiser l’usage des boucles électroniques et répondre ainsi à une nouvelle demande des éleveurs. « Cette boucle sera un élément fondamental pour moderniser la filière, assure Jean Paul Fleury. A l’export, la traçabilité électronique sera forcément un plus ! ».

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