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Courants parasites en élevage Mécanisme, symptômes et règles de base pour les limiter

Source d’inconfort, de stress ou encore de diminution des performances de production, les courants parasites peuvent être un facteur d’explication de problèmes d’élevages non résolus du point de vue sanitaire ou zootechnique. Les nombreux équipements électriques et métalliques présents en élevage peuvent amplifier les phénomènes électriques parasites aussi appelés couramment courants vagabonds. A contrario de l’Homme, les animaux sont très sensibles à ces courants parasites.

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Notions à connaître


Effet de pile (© DR)
Tension et intensité du courant électrique : Le courant électrique est dû à une circulation d’électrons dans un conducteur. Il se caractérise par sa tension en Volt (= différence de potentiel entre deux bornes), son intensité (ou ampérage) en Ampères (= nombre d’électrons traversant le conducteur par seconde) et sa fréquence en Hertz (50 Hz en Europe).

« Effet de pile » : Il s’agit d’un déplacement des charges positives et négatives en présence de métaux tels ceux des canalisations, poteaux métalliques…. A la faveur de l’humidité, des lisiers…, le sol initialement isolant devient conducteur par migration de ces charges électriques. Cet « Effet de pile » se traduit par des tensions continues de faibles niveaux de l’ordre de 1 à 2 V.

Courant parasite lié à la tension de contact : Se caractérise par une tension entre le corps de l’animal et un élément métallique (abreuvoir, cornadis…). Le courant traverse l’animal puis retourne au sol par les pattes.

Courant parasite lié à la tension de pas : Il s’agit d’une tension créée entre les pattes avant et arrière de l’animal. Le courant parasite entre et sort de l’animal par les pattes.


Courant parasite lié à la tension de contact.
 (© DR)

Courant parasite lié à la tension de pas.
(© DR)

 

Symptômes observables et seuils de sensibilité

Les symptômes observables en élevage ne sont pas spécifiques à la présence ou non de courants vagabonds dans l’élevage mais jouent davantage le rôle de révélateur ou d’amplificateur de pathologies classiques comme les mammites par exemple. Les causes liées à d’éventuelles anomalies électriques sont à envisager après s’être assuré préalablement que le problème ne provient d’autres origines : sanitaires, zootechniques…

Chez la vache, les symptômes observables peuvent prendre la forme :

> D’une nervosité de l’animal
> De tremblements
> De poil hérissé
> D’une réduction de l’abreuvement
> D’un allongement du temps de traite
> D’hésitation, de refus d’entrer en salle de traite
> De traites irrégulières
> D’augmentation des cellules
> De mammites chroniques
> De logettes mal fréquentées

 


(© DR)
Les seuils de perception des courants parasites provoquent des réactions visibles du type frémissement. Il est d’environ 1 mA avec une tension seuil proche de 0,5 volt.
Les seuils de perturbation sont plus délicats à évaluer car fortement dépendants du milieu (humidité…) et de l’animal sachant également qu’un phénomène d’accoutumance est possible.

Selon le trajet emprunté par le courant, la résistance électrique de la vache varie. Cette notion de résistance corporelle est déterminante dans la sensation perçue par l’animal sachant qu’un sol humide diminue considérablement la résistance de l’animal. Pour l’exemple, une bonne mise à terre doit avoir la plus faible résistance possible pour faciliter l’élimination des courants parasites vers le sol.


Valeurs de la résistance électrique de la vache en fonction du trajet du courant
(d’après Aneshansley D.J. et Gorewit R.C., 1996) . (© DR)

 

Points critiques et recommandations

L’attention doit être portée sur 3 points essentiels à savoir : la qualité de la prise de terre, l’équipotentialité des masses et le positionnement de la clôture électrique.

• La qualité de la prise de terre est primordiale. Elle doit diriger les courants de fuite vers le sol. Aussi, l’ensemble des masses métalliques de l’élevage doit être ramené à la terre lorsque le bâtiment est existant ou grâce à une boucle en cuivre nu ceinturant le bâtiment lorsque celui-ci est récent.

• L’équipotentialité des masses signifie que l’ensemble des masses métalliques (salle de traite, cornadis, charpentes métalliques, bardages, treillis à béton, silos à aliments…) doit être relié à une même terre pour éviter des différences de potentiel électrique entre deux points.

• La clôture électrique des animaux doit également ne pas créer de courants vagabonds supplémentaires. Il faut donc veiller à l’éloigner le plus possible des animaux, et de la prise de terre générale.

Enfin, bien souvent lors de nouvelles installations de traite, le transformateur électrique de la machine à traire se trouve adossé au mur de la salle de traite et peut être à l’origine de courants parasites que l’on retrouve ensuite dans l’ensemble des éléments métalliques : barres, lactoduc… Tant que possible, il convient de veiller à le positionner sur un mur non mitoyen.

La recherche de phénomènes électriques parasites en élevage doit être appréhendée comme une voie d’investigation complémentaire aux causes sanitaires et zootechniques qui restent bien souvent les plus fréquemment responsables des problèmes rencontrés.

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