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Bilan carbone chez les ruminants La performance laitière influe sur le bilan carbone

L’Inra et AgroTechParis ont lancé un travail visant à proposer un ensemble de valeurs moyennes et à présenter les principales causes de variations du bilan carbone chez les ruminants. Principaux résultats.

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« Des estimations relativement précises des bilans carbone peuvent être obtenues à partir des nombreux bilans d’énergie mesurés avec des animaux placés en chambre calorimétrique », soulignait Daniel Sauvant (Inra) à l’occasion des 42e JRP.


L’analyse des données montre également que les flux de pertes
les plus élevées correspondent aux rejets par l’expiration,
puis par voie fécale. (© Terre-net Média)
Pour déterminer des valeurs de ces bilans plusieurs bases de données expérimentales ont été utilisées.

Bovidig et Rumener

La base « Bovidig » de données de digestibilités de bovins a été utilisée pour établir les principaux flux de C au niveau du rumen, organe au rôle essentiel dans la partition globale de carbone.
Au niveau du rumen le flux de carbone fermenté se réparti entre la biomasse microbienne (25 %), les acides gras volatils (56 %) et les gaz (19 %) produits.
Les principales causes de variation de cette partition sont le profil des AGV et l’efficacité de la croissance microbienne.

La base « Rumener » regroupe des résultats de mesures de bilans calorimétriques de ruminants, elle a été interprétée de manière à pouvoir calculer les différents flux de carbone entrant et sortant.
Chez les ruminants en croissance, la répartition moyenne du flux de carbone ingéré est de 29 % pour les fécès, 4 % pour le CH4, 4,5 % pour l’urine, 58 % pour le CO2 et de 4,5 % pour le bilan carbone.

Pour les ruminants laitiers, les valeurs correspondantes sont de 29 % (fécès), 3,5 % (CH4), 3,5 % (urine), 42 % (CO2) et 3 % (bilan carbone) auxquels il convient d’ajouter 19 % pour le lait.

Deux groupes distincts

Ces données permettent également d’établir des valeurs moyennes du bilan carbone entre les quatre types d’animaux des bases de données : bovin lait et viande, ovin viande et caprin lait.

« Pour s’affranchir des données de gabarit, les données du bilan ont été rapportées au poids vif. On distingue alors deux groupes distincts : les vaches et les chèvres qui se détachent significativement des bovins et ovins en croissance par des valeurs plus élevées de l’ensemble des flux de carbone. »
L’analyse des données montre également que les flux de pertes les plus élevées correspondent aux rejets par l’expiration, puis par voie fécale. « On note peu de différences entre les rejets fécaux des différents types d’animaux. »

Par contre, les vaches et les chèvres laitières rejettent moins de carbone sous forme de méthane, de dioxyde de carbone et d’urine.
Le niveau de performance laitière est également une cause de variation du bilan carbone : « les laitières fortes productrices rejettent à proportion moins de carbone ».

Le concentré en balance

Bien évidemment, le régime alimentaire influe également sur les composantes du bilan carbone. Ainsi, une augmentation de 10 % de la teneur en concentré réduit le taux de carbone ingéré retrouvé sous formes de carbone fécal (-2 %), de carbone urinaire (-0,1 %) ; mais cette augmentation accroit le flux de carbone CO2 (+1,4 %), de carbone de lait (+0,5 %) et du bilan carbone (+0,8 %).

« Les variations de la proportion de concentré dans le régime modifient significativement la partition du carbone au sein de l’organisme », concluait le Daniel Sauvant.

Pour aller plus loin : www.inst-elevage.asso.fr.

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