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OVINS - Au congrès de la Fno, débat sur la contractualisation « La meilleure valorisation est le prix »

A travers le bilan de santé de la Pac et ses nouvelles aides, les conditions sont réunies pour offrir de nouvelles perspectives de croissance à la filière ovine. « Et si la contractualisation est rendue obligatoire, ce n’est pas à l’Etat qu’il reviendra de faire et de conclure les futurs contrats », assure julien Turenne du ministère de l’Agriculture.

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Table ronde. Au micro Christiane Lambert, vice présidente de la Fnsea. La Lma et
la Pac 2013 au programme (© Terre-net Média)
Au congrès de la Fno qui s’est tenu les 21 et 22 avril derniers, les éleveurs d’ovins ont le sentiment de disposer des moyens et d’un environnement favorable pour rebondir :

La contractualisation et l’observatoire des marges et des prix ont été au centre des débats d’une partie de la matinée de jeudi. Ce sont les outils indispensables pour préparer l’avenir de la filière en la rendant plus compétitive.

Pac 2013: Non au découplage unique

La Fno prend part au débat sur la Pac d’après 2013. « L’aide unique à l’hectare ne nous convient pas car une telle décision ne prendrait pas en compte les différences de niveau de vie, les spécificités territoriales ou encore la diversité des agricultures européennes.» Selon la Fno, la nouvelle Pac devra non seulement être dotée de nouveaux outils de régulation qu’il reste à inventer mais aussi renforcer la préférence communautaire pour donner à l’agriculture toute sa dimension économique.

En production ovine, l’idée émise qui semble faire consensus est de maintenir des aides couplées à la brebis ou reposant sur des indices de productivité ou de prolificité par exemple.

« Si la contractualisation est rendue obligatoire, ce n’est pas l’Etat qui établira les futurs contrats mais les interprofessions », assure Julien Turenne du ministère de l’Agriculture. « L’Etat n’interviendra qu’en dernier recours pour proposer des contrats types par décret si aucun résultat probant n’est obtenu ».

Modifier les rapports de force

Le représentant du ministère répondait aux inquiétudes de Christiane Lambert, vice présidente de la Fnsea qui craignait que le caractère obligatoire des contrats puisse conduire à « une contractualisation étatique ». « La contractualisation doit être gérée par les contractants non pas par l’Etat », défend-elle.

Toutefois, les éleveurs ont conscience que la contractualisation généralisée de la production ne sera une réussite que si la filière est en mesure de s’organiser pour regrouper l’offre et peser davantage sur les transformateurs et les distributeurs. Inverser les rapports de force est primordial. La majoration de l’aide à la brebis de 3 € va du reste dans le bon sens.

Promouvoir l’installation

Le troisième thème du projet économique de la Fno est l’installation. La moitié du cheptel d’ovins est détenu par des éleveurs de plus de 50 ans.

Redonner du revenu aux producteurs est là encore la condition pour susciter de nouvelles vocations et rajeunir ainsi la profession.

Mais des installations massives de jeunes hommes et de jeunes femmes (25 % des installations) suppose aussi, selon les congressistes que les banques soient moins frileuses pour financer les projets des candidats à l’installation.

« Mais la meilleure valorisation de la filière reste le prix », défend la Fno. La contractualisation n’aura d’intérêt que si elle offre une certaine garantie sur les prix sur plusieurs années. Ce qui suppose que le secteur de l’aval accepte de se retrouver un tant soit peu à contre courant de l’évolution des marchés. Mais aussi qu’il soit en mesure de développer la consommation de viande de mouton en offrant de nouveaux produits de découpe au gout des consommateurs, faciles à préparer, sans déchets.

En Nouvelle Zélande, le cheptel ovin a chuté de 40 % en 20 ans comme en Europe

Pas de réussite non plus sans l’obtention de meilleures performances technico-économiques. Les marges de progrès sont importantes. Compte tenu de l’importance des charges fixes en production ovine, l’amélioration de la compétitivité des élevages repose essentiellement sur une meilleure prolificité autrement dit le nombre d’agneaux et de kilos de viande produits par brebis.

En Nouvelle Zélande, le cheptel ovin a chuté de 40 % en 20 ans comme en Europe. Le nombre d’agneaux produits s’est non seulement maintenu mais il a même augmenté. En France, dans le même temps, la productivité de l’élevage ovin français a stagné faute d’investissements suffisants en matériel et en formation depuis 20 ans.

Dans ces conditions, l’obtention de meilleurs résultats techniques ne peut reposer que sur le développement du conseil et sur un encadrement de techniciens de haut niveau.

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